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Question écrite n° 4-5415

de Alain Destexhe (MR) du 7 décembre 2009

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

Lettonie - Attitude par rapport à la Seconde Guerre mondiale - Position de l'Union européenne (UE) et de la Belgique - Moyens de protestation

Lettonie
Seconde Guerre mondiale
national-socialisme

Chronologie

7/12/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 8/1/2010)
21/1/2010Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-4952

Question n° 4-5415 du 7 décembre 2009 : (Question posée en français)

Il semble que la Lettonie fasse preuve, ces dernières années, d'une approche pour le moins douteuse de son passé. Ainsi a-t-on récemment pu lire dans La Libre Belgique, que cet État balte « encense aujourd'hui des patriotes SS qui ont participé à la barbarie nazie ». À titre d’exemple, le Musée de la guerre de Riga mettrait en évidence une photo d'un soldat dont la tête serait surmontée d'un casque SS.

Cette façon d’évoquer son passé est d'autant plus inacceptable que la Lettonie est membre de l'Union européenne, laquelle fut notamment fondée sur des valeurs communes de démocratie et de rejet du totalitarisme. Le traité sur l'Union européenne prévoit d'ailleurs dans son article 29 que : « l’objectif de l’Union est d’offrir aux citoyens un niveau élevé de protection dans un espace de liberté, de sécurité et de justice (…) en prévenant le racisme et la xénophobie et en luttant contre ces phénomènes. »

Construire un avenir commun suppose un consensus sur la perception de notre passé.

Pourriez-vous dès lors me dire quelle est l'attitude de l'Union européenne face à cet état de fait et quels sont les moyens de protestation dont l'Europe et la Belgique disposent ? Y a-t-il par ailleurs des possibilités d'informer officiellement la Lettonie de notre désapprobation au sujet de la façon dont elle appréhende son passé ?

Réponse reçue le 21 janvier 2010 :

Tous les États membres de l’Union européenne, y compris la Lettonie, sont supposés remplir leurs obligations en matière de droits de l’homme et non-discrimination. Jusqu’ici, les autorités lettones n’ont pas donné des indications qu’elles ne souhaitent pas honorer leurs engagements dans ce domaine.

La Lettonie a été occupée pendant et après la Deuxième Guerre Mondiale, d’abord par les Russes, ensuite par les Allemands et puis de nouveau par les Russes et ce jusqu’en 1991.

La Lettonie souhaite, comme tant d’autres pays, se réconcilier avec son passé mais, vu que le pays a regagné son indépendance il y a moins de 20 ans, ceci reste un processus en cours.

Le 8 mai 2009 a eu lieu une commémoration de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale sous le titre Commemoration Day of the fall of Nazism and Victims of World War II.

Le lendemain le Victory Day a été célébré par la communauté russophone. A cette occasion, le co-président du parti nationaliste d’extrême droite Union of National Forces et ses supporters ont essayé de déposer des gerbes de barbelés ce qui a été empêché par les autorités lettonnes.

Rabbi Andrew Baker, représentant personnel du président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a visité la Lettonie en 2009 et a écrit dans son rapport que « l’antisémitisme y est rare ».

Tous les éléments précédents n’indiqueraient pas un déraillement du processus de digestion du passé.