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Question écrite n° 4-5254

de Franco Seminara (PS) du 7 décembre 2009

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de l'Intégration sociale

Obésité - Maladie chronique - Reconnaissance - Traitement - Prise en charge

maladie de la nutrition
maladie chronique
lutte contre la discrimination
politique de la santé
droit à la santé
soins de santé
assurance maladie

Chronologie

7/12/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 8/1/2010)
6/5/2010Fin de la législature

Réintroduction de : question écrite 4-3822

Question n° 4-5254 du 7 décembre 2009 : (Question posée en français)

Vous l'avez souvent déclaré, et je vous en suis très reconnaissant, l'amélioration de l'accès aux soins pour les malades chroniques est une de vos priorités absolues sous cette législature.

Néanmoins, parmi ces maladies chroniques non reconnue à ce jour je cite l'obésité.

L'obésité est une maladie qui affecte de nombreux Belges. Leur nombre est dramatiquement en croissance. Un adulte belge sur trois est en surpoids, un sur dix est obèse et un enfant sur sept est dans ce cas, des chiffres en constante progression.

Le professeur Basdevant de l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris décrit l'obésité en ces termes : « L'obésité est une maladie que l'on peut comparer au diabète. Elle s'inscrit dans le cadre des pathologies chroniques. Elle présente toutefois une particularité : c'est un symptôme. Et sa prise en charge a une particularité par rapport aux autres maladies chroniques : les symptômes sont soumis à un jugement de valeur. »

Depuis 1992, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde les pays industrialisés contre l'obésité.

Mais ce n'est qu'en 2006 que le Parlement européen a relayé une recommandation cardinale auprès des États membres : « L'obésité doit être reconnue comme une maladie chronique afin d'éviter la stigmatisation des personnes obèses et de favoriser la mise en place de traitements appropriés. »

À l'heure actuelle, nombreux sont les exemples de personnes en surpoids victimes de discrimination. Malgré la dénonciation de ces pratiques, cette stigmatisation aggrave et entretient le surpoids et l'obésité dans un cercle vicieux dont il est difficile, voire impossible, de sortir.

Ses conséquences dramatiques sont la perte de l'estime de soi, le refuge dans la prise alimentaire en guise de compensation et l'entretien spiralaire, inéluctable, de l'obésité.

Aussi, vous comprendrez qu'il est urgent de mettre en place une politique de santé durable adaptée aux maladies chroniques causées par un mode de vie qui a jusque ici été sacrifié sur l'autel de la rentabilité et de l'expansion économique frénétiques.

Je sais qu'une de vos priorités est d'aller plus loin dans l'amélioration de la situation très spécifique des malades chroniques. Dans le cas concret de l'obésité, sa reconnaissance comme maladie chronique est-elle à l'ordre du jour ?

La seule méthode efficace pour lutter contre la surcharge pondérale et l'obésité et qui fait l'unanimité auprès des spécialistes tant au niveau belge, qu'aux niveaux européen et international (Belgian Association for the Study of Obesity - BASO, European Association for the Study of Obesity - EASO, American National Institutes of Health - NIH) est l'approche multidisciplinaire.

Ce traitement repose sur une prise en charge médicale multidisciplinaire à long terme qui mêle activité physique, alimentation saine et naturelle et soutien psychologique.

Mais il a un coût. Un coût auquel ne peuvent faire face les citoyens fragilisés économiquement, socialement et culturellement.

Dans ce cadre, pourriez-vous rappeler quelle sont les dispositions qui ont déjà été adoptées ou qui sont sur le point de l'être afin d'améliorer l'accès au traitement contre l'obésité ?

Les patients atteints de surpoids et d'obésité peuvent-ils ainsi espérer à l'avenir bénéficier d'une intervention majeure dans les dépenses liées à leur traitement ? Des engagements de votre part sont-ils envisagés ?