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Question écrite n° 4-3724

de Christine Defraigne (MR) du 3 juillet 2009

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères

Afghanistan - Élections présidentielles - Conditions de sécurité - Ouverture politique vers les Pachtounes - Équilibre ethnique au sein du nouveau gouvernement - Présence de mercenaires en Afghanistan

Afghanistan
élection présidentielle
mercenaire
État multiethnique

Chronologie

3/7/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 7/8/2009)
25/9/2009Réponse

Question n° 4-3724 du 3 juillet 2009 : (Question posée en français)

Des élections présidentielles vont avoir lieu en Afghanistan en été 2009. Le président Karzaï ne dispose pas d'un bilan très dense : il n'a pas su, notamment, répondre aux modestes attentes économiques des campagnes qui représentent les trois quarts de la population. Néanmoins, il semble bien que sa réélection soit quasiment assurée.

Comment une élection présidentielle peut-elle être organisée alors que les conditions minimales de sécurité dans le pays ne sont pas réunies ? Quels sont les résultats des ouvertures politiques menées par le président Karzaï vers les Pachtounes ? Est-il déjà établi que le nouveau gouvernement sera ethniquement rééquilibré ?

L'armée afghane est censée monter en puissance et être très présente sur le terrain. Dispose-t-elle d'une solide formation pour faire face à la nature de ce conflit, et mener une contre insurrection dans le cadre d'une guerre asymétrique ?

Je voudrais également connaître votre réaction suite aux informations qui confirment la présence de plus en plus nombreuse de mercenaires en Afghanistan, sachant les problèmes rencontrés en Irak suite aux comportements et exactions menées par ces mercenaires.

Réponse reçue le 25 septembre 2009 :

L’organisation des élections présidentielles du 20 août 2009 en Afghanistan appartient aux autorités afghanes, sous la direction de la Commission électorale indépendante, le ministère des Affaires étrangères et celui de la Défense. Ce sont l’armée et la police afghanes qui sont en première ligne pour la responsabilité en matière de sécurité. La FIAS (Force internationale d’Appui à la Sécurité) ne sera mobilisée qu’en dernier ressort. Un petit nombre de bureaux de vote se trouvent de facto dans une zone contrôlée par la rébellion et il est improbable que les élections pourront avoir lieu à ces endroits.

Il ne peut exister d’accord officiel quant à la composition du prochain gouvernement tant que les résultats des élections ne sont pas connus. Le Président Karzaï a réussi, à l’approche de ces élections, à attirer dans son camp plusieurs concurrents potentiels, mais il n’existe pas d’accord officiel, ni dans le camp du président actuel, ni dans ceux des différents candidats d’opposition. Les principaux candidats tentent de présenter une équipe multi-ethnique (Pachtoune, Tadjik, Panchiris, etc.)

L’armée afghane a progressé très significativement ces dernières années, en quantité comme en qualité, mais elle pâtit toujours d’une structure de commandement insatisfaisante. Aussi bien l’armée que la police afghanes se trouvent en première ligne des combats et ce sont elles qui subissent les pertes les plus importantes.

Il existe en Afghanistan plusieurs firmes privées de sécurité mais il n’y a pas de donnée chiffrée fiable à leur sujet. Il y a quelques semaines a eu lieu un incident avec une de ces instances dans la ville de Kandahar, au cours duquel le commandant de la police locale a perdu la vie. Par ailleurs, plusieurs (ex-) chefs de guerre afghans continuent à entretenir des milices privées malgré le processus de désarmement en cours.