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Question écrite n° 4-3465

de Nele Jansegers (Vlaams Belang) du 11 mai 2009

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Abus de boissons alcoolisées. - Bitures express (binge drinking) - Mineurs

boisson alcoolisée
minorité civile
jeune
alcoolisme
assurance maladie
hospitalisation

Chronologie

11/5/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 11/6/2009)
25/6/2009Réponse

Question n° 4-3465 du 11 mai 2009 : (Question posée en néerlandais)

Voici quelques semaines, les journaux néerlandais se sont intéressés au nombre d’enfants hospitalisés en urgence en 2008 à la suite d’une consommation abusive d’alcool. Il ressort des données fournies par soixante hôpitaux que, par rapport à 2007, le nombre de cas a augmenté de 10 % et que l’âge moyen de ces jeunes a légèrement diminué (15 ans).

Les articles consacrés au phénomène donnent également des informations sur la proportion de filles et de garçons, l’alcoolémie moyenne, l’orientation scolaire des enfants, la situation familiale, l’origine (nationalité), le moment de l’hospitalisation, le lieu du « délit » (où les boissons ont été consommées) et sur la période durant laquelle ces enfants sont restés inconscients. Cela montre combien ce phénomène est décrit et suivi de manière détaillée par les pouvoirs publics.

1. Notre pays dispose-t-il de données chiffrées à ce sujet ?

2. Si oui, la ministre peut-elle me communiquer, par année et par région les données relatives :

- au nombre d’enfants hospitalisés en urgence au cours des trois dernières années à la suite d’une consommation abusive de boissons alcoolisées ;

- à leur âge ;

- au taux d’alcoolémie ;

- au moment de l’hospitalisation (le matin, le soir, la nuit) ;

- à la période durant laquelle les enfants sont restés inconscients ;

- au nombre de filles et de garçons ;

- à la nationalité ?

3. Si non, comment cette situation s’explique-t-elle ?

4. Une telle hospitalisation donne-t-elle lieu à une intervention de l’Institut national d’assurance maladie et invalidité (Inami) ?

Réponse reçue le 25 juin 2009 :

1) On peut déduire le nombre de jeunes ayant été admis suite à un diagnostic « d’intoxication à l’alcool » grâce au Résumé Clinique Minimum (système d’enregistrement dans les hôpitaux). Les données les plus récentes dont nous disposons datent de 2007. Ces données sont disponibles par région, âge et sexe.

2) Il ressort de ces données qu’entre 2005 et 2007, 155 jeunes (102 garçons et 53 filles) entre zero et dix-neuf ans ont été admis dans un hôpital belge pour un diagnostic « d’intoxication à l’alcool ». Huit des ces enfants (4.9 %) étaient âgés de moins de quinze ans. Sur ces 155 jeunes, 54 provenaient de Flandre, 93 de Wallonie, 6 de Bruxelles et 2 étaient domiciliés à l’étranger. En comparaison avec l’année 2006 (145 admissions), nous remarquons une augmentation de ce nombre de 6.9 % ; en comparaison avec l’année 2005 (130 admissions), une augmentation de 19.2 %. Les chiffres chez les garçons continuent à augmenter (+23 % entre 2005 et 2006, +11 % entre 2006 et 2007), tandis que chez les filles, on constate un status quo entre 2006 et 2007, après une augmentation de 51 % entre 2005 et 2006.

La part des jeunes dans les catégories d’âge les plus jeunes (zero-quatorze ans) a diminué durant ces trois dernières années (7.7 % en 2005, 6.2 % en 2006 et 4.9 % en 2007). Vu le petit nombre de l’échantillon sur lequel ces pourcentages ont été basés, ces tendances doivent toutefois être interprétées avec la plus grande prudence.

En ce qui concerne l’évolution dans chacune des trois régions, nous constatons une hausse constante en Flandre (+14 % entre 2005 et 2006 et + 35 % entre 2006 et 2007) et en Wallonie (+35 % entre 2005 et 2006 et + 11 % entre 2006 et 2007) tandis qu’à Bruxelles, une augmentation de 40 % a été suivie d’une baisse de 57 % entre 2006 et 2007. Ici, aussi, il y a lieu d’être très prudent quant à l’interprétation de ces pourcentages et ce, en raison du peu de données sur lesquelles ils se rapportent.

3) Étant donné que le Résumé Clinique Minimum est un système d’enregistrement général pour toutes les hospitalisations, les paramètres qui sont très spécifiques pour certaines affections (comme le taux d’alcoolémie, combien de temps est-on inconscient, le moment de l’admission,…) ne sont pas renseignés. Pour des raisons de vie privée, la nationalité du patient n’est pas non plus enregistrée.

4) Toute hospitalisation est couverte par l’assurance obligatoire soins de santé et donne donc lieu à remboursement d’une partie au moins des coûts des soins recus.