Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 4-3235

de Margriet Hermans (Open Vld) du 17 mars 2009

au ministre de la Défense

Militaires et anciens militaires - Suicide - Statistiques - Mesures

armée
personnel militaire
suicide
santé mentale
statistique officielle

Chronologie

17/3/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 16/4/2009)
20/4/2009Réponse

Question n° 4-3235 du 17 mars 2009 : (Question posée en néerlandais)

Le risque de suicide est deux à trois fois plus élevé chez les jeunes vétérans que chez les personnes du même âge qui n'ont pas appartenu à l'armée. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'université de Manchester sur près de 234 000 anciens militaires britanniques. Les résultats sont récemment parus dans la revue professionnelle médicale PLoS Medicine. Toutefois, plus le militaire est jeune, plus court est son passage dans l'armée et plus bas est son grade, plus élevé est le risque de suicide après son départ. Ce risque est de deux à trois fois plus élevé pour les anciens militaires de 24 ans ou moins. Il est le plus élevé au cours de la deuxième année après le départ de l'armée.

On n'a pas étudié les causes de cette augmentation de la tendance au suicide chez les jeunes vétérans. Les scientifiques suggèrent seulement trois hypothèses: la transition avec la société civile est trop grande, un nombre relativement important de ces jeunes vétérans ont fait des choses violentes et les jeunes soldats viennent de toute façon d'un groupe vulnérable, par exemple d'une famille à problèmes.

J'aimerais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1. Le ministre peut-il fournir les statistiques relatives aux suicides d'anciens militaires? Peut-il ventiler ces chiffres par âge et pour les années 2006, 2007 et 2008?

2. Peut-il fournir les statistiques relatives au suicide des militaires actifs? Peut-il ventiler ces chiffres par âge et pour les années 2006, 2007 et 2008?

3. A-t-on déjà effectué une étude dans notre pays sur les suicides d'anciens militaires? Si oui, quels en furent les résultats? Si non, le ministre ne juge-t-il pas indiqué de procéder à une telle étude à la lumière des résultats émanant du Royaume-Uni? Peut-il fournir des explications complémentaires?

4. Peut-il fournir un inventaire des mesures préventives prises par la Défense afin de lutter contre le suicide chez les anciens militaires et les militaires?

5. Les (jeunes) anciens militaires font-ils l'objet d'un suivi après leur départ de l'armée pour éviter les risques de suicide? Si c'est le cas, quels en sont les résultats? Si ce n'est pas le cas, pour quelles raisons?

6. De quelle manière ses services se sont-ils occupés des cas précédents de suicide au sein de l'armée et durant les missions? Qu'en avez-vous appris? Quelles actions a-t-on entreprises pour éviter des cas futurs? Des entretiens de reconstruction ont-ils eu lieu avec les proches et les collègues concernés? Si non, pour quelles raisons? Si oui, le ministre peut-il les commenter?

Réponse reçue le 20 avril 2009 :

L'honorable membre est prié de trouver ci-après la réponse à ses questions.

1 et 2.

Le Département ne dispose pas de données relatives aux causes de décès de (d’anciens) militaires.

3 Non, un tel examen n’a pas été effectué.

4 La Défense a pris les mesures préventives suivantes :

a. Au recrutement, il est tenu compte que les militaires manipulent des armes ;

b. les militaires chez qui des problèmes d’ordre psychique sont dépistés n’accomplissent plus de missions armées;

c. ces militaires sont orientés vers le Centre de santé mentale où une prise en charge par des spécialistes est assurée, et où il est possible de décider d’une hospitalisation préventive;

d. le personnel de la Défense ayant des problèmes sur son lieu de travail peut s’adresser à du personnel spécialisé (médecin, conseiller en prévention, personne de confiance, ...) qui recherchera avec toutes les parties une solution au problème;

e. lors d’opérations à l’étranger, des psychologues formés dans le domaine de « l’opérationnalité mentale » accompagnent les détachements.

5 Non, toutefois, comme indiqué dans ma note d’orientation politique de juin 2008, davantage d’attention sera donnée au bien-être dans le futur. A ce propos, la création d’une nouvelle division auprès du département d’état-major a récemment été approuvée.

6 Après chaque gros incident, suicide ou autre, une équipe spécialisée est envoyée auprès de l’unité ou du détachement afin d’assurer un appui psychologique.