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Question écrite n° 4-3018

de Geert Lambert (Indépendant) du 20 février 2009

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères

Traité sur l’Antarctique - Menaces potentielles pour l'Antarctique - Rôle de la Belgique

pêche durable
Antarctique
protection de l'environnement
exploitation des ressources
accord international
tourisme
recherche scientifique

Chronologie

20/2/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/3/2009)
22/6/2009Réponse

Question n° 4-3018 du 20 février 2009 : (Question posée en néerlandais)

En tant que signataire initial du Traité sur l'Antarctique, qui fournit à nouveau une contribution importante à la recherche scientifique sur place avec la station polaire Princesse Élisabeth, la Belgique peut jouer un rôle actif dans les conférences de suivi de ce traité.

J'aimerais donc savoir si la Belgique prendra des initiatives dans ce cadre afin de s'attaquer aux menaces potentielles suivantes, qui ne sont pas explicitement réglées dans le Traité sur l'Antarctique ou ses protocoles additionnels :

1) la limitation de l'impact du tourisme en pleine explosion en Antarctique (selon les estimations, 50.000 visiteurs par an dans les prochaines années);

2) l'incompatibilité de la bioprospection – l'utilisation d'algues, d'organismes microcellulaires et de bactéries pour la recherche pharmaceutique et cosmétique – avec l'interdiction de l'exploitation économique de l'Antarctique;

3) la pêche excessive dans les eaux de l'Antarctique.

Réponse reçue le 22 juin 2009 :

1) La problématique du tourisme au Pôle Sud et ses répercussions potentielles sur l’environnement font depuis longtemps déjà l’objet de discussions lors des réunions annuelles des états parties au Traité sur l’Antarctique. Elle figure également à l’ordre du jour de la prochaine réunion des états parties, qui se tiendra à Baltimore du 6 au 17 avril 2009. Les activités touristiques doivent être notifiées. Des directives à l’intention des visiteurs ont été élaborées pour plusieurs sites. Une mesure adoptée en 2004 limite à 500 le nombre de passagers par paquebot de croisière autorisé à débarquer des passagers tandis que le nombre de passagers pouvant être présents en même temps sur un site de débarquement ne peut dépasser 100. A l’heure actuelle, une attention particulière est portée à l’impact potentiel cumulatif et à long terme des activités touristiques. Durant les deux dernières années, quatre incidents graves ont eu lieu en mer, notamment le naufrage d’un navire transportant 200 passagers.

2) La Belgique s’intéresse très activement à cette problématique. Par le passé, notre pays a financé une base de données Internet consacrée aux activités de bioprospection et a en outre participé activement aux travaux d’un groupe de contact intersessions sur ce thème. L’atelier sur la bioprospection dans l’Antarctique organisé en février 2009 aux Pays-Bas a également bénéficié du parrainage de la Belgique. Pour la Belgique, il est primordial de veiller à ce que le libre échange des informations scientifiques ne soit pas compromis et à maintenir la cohérence avec les processus intervenant dans le cadre de la Convention sur la Biodiversité et de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Le partage éventuel des recettes doit aussi être profitable à la science et à la protection de l’environnement. La Belgique est par ailleurs coauteur de trois documents de travail dont l’examen a été inscrit à l’ordre du jour de la prochaine réunion des Etats parties au Traité sur l’Antarctique, aux fins de délimiter un cadre pour les activités de bioprospection dans l’Antarctique.

3) La préservation de la biodiversité dans les eaux de l’Antarctique fait partie des missions de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR). La Belgique est membre de cette Commission, chargée d’assurer une pêche durable dans la région et de combattre la pêche illégale, notamment par un système de surveillance des navires et un système de documentation des captures. Au sein de la CCAMLR, la Belgique plaide pour l’instauration d’aires marines protégées aux fins d’y préserver la biodiversité. Àcet effet, un fonds spécial a été créé sous l’impulsion et avec l’appui financier de la Belgique. Notre pays a également accueilli un atelier consacré à la biorégionalisation, qui doit servir de base à la délimitation d’aires marines protégées dans l’Antarctique.