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Question écrite n° 4-138

de Louis Ide (CD&V N-VA) du 14 janvier 2008

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Inami - Feed-back en matière d’antibiotiques - Répartition régionale

Institut national d'assurance maladie-invalidité
antibiotique
statistique officielle
répartition géographique

Chronologie

14/1/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 14/2/2008)
22/2/2008Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-112

Question n° 4-138 du 14 janvier 2008 : (Question posée en néerlandais)

La prescription inadéquate d’antibiotiques entraîne une surconsommation. La surconsommation n’a pas seulement un impact sur le budget des médicaments mais, plus grave encore, elle donne à son tour lieu à une plus grande résistance ou à des bactéries résistantes. Cela a des répercussions considérables sur la santé publique. Il s’agit d’un problème mondial et régional.

En consultant les rapports annuels de l’European Surveillance of Antimicrobial Consumption (ESAC), on constate que plus on se dirige vers le nord de l’Europe, plus la consommation d’antibiotiques est faible et plus les bactéries sont encore sensibles. Plus on va vers le sud, plus les bactéries deviennent résistantes et plus la consommation d’antibiotiques est forte. Plus on se trouve au nord, plus on utilise de « vieux » antibiotiques à spectre étroit ; plus on se trouve au sud, plus on prescrit de « nouveaux » antibiotiques à large spectre.

En ce qui concerne le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SDRM), la situation en Belgique se dégrade depuis quelques années : la Belgique adopte à cet égard un profil « latin » (rapport de l’ESAC de 2006). Les Pays-Bas auraient plutôt un profil « scandinave » ou « calviniste ». Le SDRM est lié, entre autres facteurs, à l’utilisation d’antibiotiques. Selon l’Institut scientifique de santé publique, on dénombre 2,4 SDRM pour 1000 hospitalisations en Flandre, 3,9 en Wallonie et 7,8 à Bruxelles. L’Enterobacter Aerogenes multiresistant (MREA) se rencontre également plus fréquemment en Belgique francophone. Cela laisse présumer une consommation plus élevée d’antibiotiques, principalement au sud de la frontière linguistique, consommation qui représente en outre un coût énorme pour la société.

Au total, la Wallonie consommerait 30% d’antibiotiques en plus que la Flandre (Journal du Médecin 2001). La frontière linguistique marque une rupture en matière de soins entre la Flandre et la Wallonie, et même au niveau de l’Europe, constatation qui est d’ailleurs confirmée par D. Monnet (Copenhague).

En décembre 2007, l’Inami a envoyé un feed-back à 10.063 médecins généralistes et à 70 maisons médicales concernant leur comportement prescripteur en matière d’antibiotiques. Ce feed-back comportait trois objectifs :

a) informer les médecins sur les recommandations scientifiques les plus récentes par rapport à la prescription ambulatoire de traitements anti-infectieux ;

b) fournir des chiffres sur le propre comportement prescripteur en matière de médicaments ;

c) stimuler une utilisation rationnelle d’antibiotiques, essentielle pour enrayer l’augmentation de la résistance microbienne.

Cependant, ces chiffres ne sont que des chiffres nationaux.

C’est pourquoi je souhaite poser les questions suivantes au ministre :

1. Quels sont les chiffres de ce feed-back pour les différentes régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles) ? En d’autres termes, je voudrais obtenir une ventilation complète par région de toutes les classes thérapeutiques d’antibiotiques telles qu’elles sont utilisées dans le programme de feed-back et ce, pour les années 2004, 2005, 2006.

2. Le ministre peut-il ventiler les chiffres selon qu’il s’agit des médecins généralistes, d’une part, et des maisons médicales, d’autre part, et ce, pour les années 2004, 2005, 2006 ?

3. Quels sont les chiffres de ce feed-back pour les différentes provinces ? En d’autres termes, je souhaiterais obtenir une ventilation complète par province pour toutes les classes thérapeutiques d’antibiotiques telles qu’elles sont utilisées dans le programme de feed-back et ce, pour les années 2004, 2005, 2006.

4. Le ministre peut-il ventiler ces chiffres provinciaux selon qu’il s’agit des médecins généralistes, d’une part, et des maisons médicales, d’autre part, et ce, pour les années 2004, 2005, 2006 ?

Réponse reçue le 22 février 2008 :

Le programme de feedback est élaboré par la Plate-forme Promotion de la qualité. Cette plate-forme est un groupe de travail du Conseil national de promotion de la qualité (CNPQ), un organe de l'INAMI.

Le feedback individuel antibiotiques 2007 a été envoyé aux médecins généralistes individuels ayant au moins deux cents patients attribués et qui ont prescrit des antibiotiques à au moins dix patients en 2006 (10 063).

Le feedback peut servir d'instrument pour l'auto-évaluation et la promotion de la qualité en l'utilisant, entre autres pour les discussions au sein des GLEM (Groupe local d'évaluation médicale).

Dans le feedback, les données de prescription individuelles du médecin généraliste sont comparées à celles des autres médecins généralistes de son GLEM et à celles de tous les médecins généralistes belges.

Le feedback antibiotiques envoyé en 2007 à septante maisons médicales fournit des chiffres globaux par maison médicale. Les prescriptions d'antibiotiques sont comparées aux prescriptions de toutes les maisons médicales en Belgique.

Aucune scission régionale ou provinciale des chiffres n'a été effectuée en ce qui concerne le feedback antibiotiques. La ventilation de ces données requiert une analyse supplémentaire. À cet effet, une nouvelle mission devrait être attribuée à l'Agence intermutualiste (AIM) qui traitait les données pour ce feedback.

En ce qui concerne le feedback dépistage du cancer du sein envoyé aux médecins généralistes, aux gynécologues et aux radiologues, une analyse régionale a été effectuée en 2006 car la programmation de ce dépistage est organisée au niveau régional.