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Question écrite n° 4-1006

de Alain Destexhe (MR) du 26 mai 2008

au ministre des Affaires étrangères

ONU - Conseil des droits de l’homme - Position belge

ONU
droits de l'homme
droits de la femme
liberté de religion
liberté d'expression
réunion au sommet
islam
Conseil des droits de l'homme ONU
commission technique ONU

Chronologie

26/5/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/6/2008)
24/11/2008Réponse

Question n° 4-1006 du 26 mai 2008 : (Question posée en français)

Je vous remercie pour votre réponse à ma question écrite nº 4-643.

En complément à cette question du 3 avril 2008, je souhaiterais savoir quelle est la position de la Belgique par rapport à la politique de l’Organisation de la conférence islamique et à son refus d’une vision dite « occidentale » des droits de l’homme ?

Que compte faire la Belgique pour que soit adoptée au sein de l’ONU une position claire, unifiée et débarrassée de tout intérêt politico-économique sur la question des droits de l’homme ?

La Belgique et l’Union européenne vont-elles s’engager à défendre les principes fondamentaux de liberté d’expression et de laïcité ?

Par ailleurs, vous n’avez pas répondu à la question concernant les votes du représentant belge aux questions posées depuis la création du Conseil des droits de l’homme.

Réponse reçue le 24 novembre 2008 :

Je vous remercie pour votre question qui touche à des sujets qui me préoccupent.

Je constate en effet que l’Organisation de la conférence islamique (OCI) a tendance à mettre l’universalité des droits de l’homme en cause. L’OCI considère également certaines critiques de la situation des droits de l’homme dans un pays musulman comme une manifestation d’islamophobie. Je peux vous assurer que c’est une initiative contre laquelle nous nous opposons fermement avec nos partenaires européens.

En outre, certains membres de l’OCI refusent de reconnaître le droit de ne pas avoir de religion ou d’en changer. Dans certains pays musulmans en effet, le fait de changer de religion est puni de la peine de mort.

La Déclaration universelle des droits de l’homme reflète les attentes et les revendications de toute personne sur cette terre, où qu'elle soit. Nous ne pouvons accepter l’argument du relativisme régional ou religieux pour remettre en question ces droits fondamentaux.

Je puis vous confirmer que la Belgique a déjà pris plusieurs initiatives pour préserver l'universalité des droits de l'homme. Elle a initié une réflexion sur ce sujet au sein de l’Union Européenne. La Belgique a participé à l'élaboration de points d’intervention de l'UE sur la diffamation des religions. Ces points sont utilisés comme base pour les démarches que l'UE effectue afin que ce concept ne soit intégré dans les normes internationales des droits de l'homme.

Comme chaque année, l’UE déposera une résolution à l’Assemblée générale sur l’intolérance religieuse. Ce texte comprend tous les aspects de la liberté de religion, de la liberté d’expression ainsi que les actes de discrimination et d'intolérance liée à l'appartenance à une religion ou à une croyance. La Belgique et l’UE sont aussi actifs dans des pays tiers sous la forme des démarches ou des déclarations quand on constate l’intolérance, la discrimination basée sur la religion ou croyance ou des violations de la liberté d’expression.

Concernant votre question sur nos votes, je peux vous rappeler que la Belgique n’est pas un membre du Conseil des Droits de l’homme et n’a donc pas un droit de vote dans cet organe. La Belgique joue néanmoins un rôle actif dans la concertation de l’UE en négociant et défendant les point de vues européennes. Je vous confirme que la Belgique a posé sa candidature aux prochaines élections du Conseil des droits de l’homme (mandat 2009-2012) qui auront lieu au début 2009 à New York.