" Pourquoi des suicides chez Arcelor ? Deux salariés liégeois ont mis fin à leurs jours en quatre jours chez ArcelorMittal où la situation sociale est sous tension. Une troisième tentative a été évitée de justesse. "

Cette information publiée par L'Écho (sur son site Internet http://www.lecho.be le 10 novembre 2012) ne peut qu'interpeller les responsables de tous les niveaux de pouvoir de notre État et, comme le quotidien, on est en droit de s'interroger sur le pourquoi ?

Quand bien même ces suicides seraient partiellement imputables à des circonstances externes aux relations de travail, comme on a pu le lire de-ci de-là dans certains commentaires, on ne peut contester qu'un nombre croissant de travailleuses et de travailleurs sont au bord du rouleau suite aux tensions extrêmes que génèrent les crises sociales liées aux licenciements et aux restructurations que nous vivons.

La Belgique n'est pas le seul État où la brutalité économique amène des femmes et des hommes à mettre fin à leur propre vie. Au sein de l'Union européenne, la situation est incontestablement la plus critique en Grèce. "Le suicide comme façon de sortir de la crise " titrait récemment le Courrier international relayant un article du quotidien munichois Süddeutsche Zeitung qui écrivait : " Pendant que sa situation économique défraie la chronique, la Grèce enregistre la plus forte augmentation du nombre de suicides de son histoire. "

Plusieurs études récentes confirment l'observation, faite depuis longtemps par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle il existe une forte corrélation entre chômage et suicide (cf. Organisation mondiale de la santé, Genève, 2001, La prévention du suicide, Indications pour les médecins généralistes, http://www.who.int). Le constat a l'apparence d'une vérité d'évidence : le nombre de suicides croît en même temps que les difficultés augmentent. Il n'en est pas moins alarmant.

Dans le contexte économique difficile que nous traversons, il convient de ne pas banaliser cette cruelle actualité.

L'honorable ministre peut-elle dire :

1) s'il existe un relevé ou des statistiques de cas analogues aux suicides des travailleurs liégeois ;

2) s'il existe des dispositifs spécifiques à ce type de cas particuliers au sein du département de la Santé publique et, notamment, en termes de prévention par rapport à ces drames de la dignité ?