SÉNAT DE BELGIQUE
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Session 2015-2016
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1 juillet 2016
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SÉNAT Question écrite n° 6-996

de Martine Taelman (Open Vld)

au ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société nationale des chemins de fer belges
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Société nationale des chemins de fer belges - Suicides et tentatives de suicide - Évolution - Conséquences pour la SNCB - Mesures
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Société nationale des chemins de fer belges
suicide
statistique
signalisation
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1/7/2016Envoi question
23/2/2017Rappel
28/6/2017Réponse
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SÉNAT Question écrite n° 6-996 du 1 juillet 2016 : (Question posée en néerlandais)

Le nombre de suicides reste élevé dans notre pays et en particulier en Flandre où plus de 1.000 personnes se suicident chaque année et où, selon les statistiques du ministre flamand du Bien-Être, de la Santé publique et de la Famille, Jo Vandeurzen 1.114 personnes sont décédées de cette manière en 2012. Chaque jour, trois personnes en moyenne mettent fin à leurs jours dans notre pays. Les femmes font davantage de tentatives de suicide que les hommes mais les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à mettre réellement fin à leurs jours. Le nombre de tentatives de suicide sur les voies ferrées a malheureusement augmenté. Différents articles de journaux indiquent que cette tendance se poursuit malheureusement.

Caractère transversal: la prévention du suicide est une compétences des Communautés. La Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) relève du ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société nationale des chemins de fer belges.

Afin de pouvoir déterminer s'il est réellement question d'une augmentation du nombre de suicides et de tentatives de suicide, je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1) Combien de cas de suicides et de tentatives de suicide la police des chemins de fer a-t-elle constatés ces trois dernières années? Le ministre peut-il fournir des chiffres annuels? Quelle est la tendance?

2) Combien d'heures de retard de tels incidents ont-ils coûté à la SNCB au cours de chacune de ces trois dernières années? Combien de trains a-t-on supprimés annuellement à cause de ces incidents?

3) À quel montant la SNCB a-t-elle évalué la perte financière (dégâts aux rames, retards, etc.) pour ces périodes?

4) Durant quels mois enregistre-t-on le plus de (tentatives de) suicides?

5) Quelles mesures préventives prend-on? Je pense spécialement à des grillages et à des campagnes médiatiques ou autres. Le ministre peut-il détailler le contenu, le calendrier et les projets concrets, de même que les budgets?

6) Quels sont les lieux où le taux de suicide est le plus élevé? Le ministre peut-il m'en remettre la liste? Peut-il me dire quels mesures préventives et projets concrets sont prévus?

7) Quelles démarches concrètes accomplit-on pour entraver l'accès aux zones ferroviaires où les suicides sont fréquents?

8) Personnellement, j'estime que le placement de panneaux indiquant le numéro de téléphone du Centre de prévention du suicide aux endroits où le risque de suicide est élevé, peut être un premier pas. Le ministre envisage-t-il de mettre éventuellement cette mesure en œuvre? Si oui, peut-il donner des précisions? Si non, pour quelle raison et quelles alternatives envisage-t-il?

Réponse reçue le 28 juin 2017 :

1), 2), 3), 4), 6), 7) et 8) Début 2016, le Comité de Direction d’Infrabel a pris la décision de ne plus communiquer au sujet des suicides sur le rail. 

Cette décision a été notamment prise à la demande des organisations de prévention du suicide avec lesquelles Infrabel collabore étroitement. Selon ces associations, de nombreuses études démontrent que la médiatisation d’un suicide est de nature à inciter des personnes psychologiquement fragilisées à avancer dans l’élaboration d’un scénario de passage à l’acte (effet «copy cat»). 

La décision du Comité de Direction a une portée très large aussi bien sur le type d’informations (chiffres annuels, endroits où des tentatives de suicide ont lieu fréquemment etc.) que sur les médias visés. Elle a notamment fait l’objet d’un courrier explicatif adressé à la presse afin que les médias soutiennent cette démarche. Les questions parlementaires sont couvertes par la décision, notamment en raison du fait que les réponses constituent ensuite une information accessible au grand public et à la presse. Les données liées au suicide continuent cependant à être collectées et analysées mais seront désormais exclusivement mises à disposition des associations de prévention du suicide. Le cas échéant, Infrabel pourrait convenir de la mise à disposition confidentielle de ces données à destination d’un parlementaire sous les réserves décrites ci-dessus. 

5) Différentes mesures sont initiées par la Société des Chemins de fer belges (SNCB) et Infrabel pour réduire le nombre de cas de personnes circulant sur les voies et le nombre de minutes de retard qui en résulte. 

Ainsi, quelques actions ont déjà cours pour rendre l'infrastructure ferroviaire moins accessible grâce :

•    à l'installation de clôtures ;

•    au relèvement des quais ;

•    à la pose de tapis anti-trespassing aux passages à niveau ;

•    à des caméras thermiques ;

•    à l'apposition de panneaux d'interdiction. 

À côté de cela, des mesures spécifiquement axées sur la sensibilisation, sur la prévention, mais aussi sur la répression ont été prises, telles que :

•       des campagnes choc d'Infrabel dans les médias ;

•       la mise à disposition de modules éducatifs pour les écoles par Infrabel ;

•       la sensibilisation aux conséquences du trespassing (amendes) ;

•       la présence permanente de Securail dans les gares bruxelloises aux heures de pointe ;

•       une meilleure utilisation des caméras pour identifier les auteurs ;

•       davantage de patrouilles de Securail, conjointement avec la police ou non (en guise de mesure préventive et répressive) ;

•       une sensibilisation permanente des parquets en matière de poursuites. 

Les mesures préventives et répressives ont encore été renforcées au cours de la période écoulée. 

Enfin, une modification de la réglementation est en prévision afin de réduire le temps d'intervention après un fait.