SÉNAT DE BELGIQUE
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Session 2013-2014
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22 janvier 2014
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SÉNAT Question écrite n° 5-10945

de Martine Taelman (Open Vld)

au vice-premier ministre et ministre de la Défense
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Le "cybercommando"
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criminalité informatique
armée
Pays-Bas
service secret
protection des données
espionnage
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22/1/2014Envoi question
20/2/2014Réponse
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Requalification de : demande d'explications 5-4237
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SÉNAT Question écrite n° 5-10945 du 22 janvier 2014 : (Question posée en néerlandais)

L'armée néerlandaise veut recruter 150 hackers en tant que réservistes pour un Cyber Commando chargé d'assister les soldats pendant leurs missions. L'armée veut recruter quelque 150 experts en sécurité dans les cercles de hackers. Ils doivent constituer un Cyber Commando chargé d'aider les soldats en mission à intercepter des communications ou à pirater les systèmes informatiques de l'ennemi. La Défense aurait déjà reçu les premières candidatures. Le cabinet affectera 50 millions d'euros au cours des quatre premières années à la mise sur pied du Cyber Commando. Le coût sera ensuite de 21 millions d'euros par an. Le MIVD, service militaire de renseignement et de sécurité, communiquera des informations aux hackers et se tournera plus vers l'internet. À partir de l'année prochaine, il travaillera en étroite collaboration avec l'AIVD. Ils constitueront ensemble la Joint Singint Cyber Unit et commenceront avec un cybercommando d'interception d'informations dénommé Symbolon et composé de 350 personnes.

Je souhaiterais dès lors obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Comment réagissez-vous à cette initiative de votre homologue néerlandais ? Pouvez-vous énumérer les avantages et les éventuels inconvénients de ce plan ?

2) Envisagez-vous une initiative semblable dans notre pays ? Dans l'affirmative, pouvez-vous donner des explications concernant les budgets, les missions et les rapports avec le service militaire de renseignement belge ?

3) Êtes-vous disposé à travailler éventuellement en ce sens avec les Pays-Bas et donc à créer une structure commune pour réduire les frais ? Dans la négative, pourquoi ? Dans l'affirmative, pouvez-vous donner des explications détaillées ?

4) Pouvez-vous indiquer le nombre de personnes qui, au sein du service militaire de renseignement et de sécurité (ADIV), mènent une activité liée à internet et existe-t-il un cybercommando dans notre pays ? Dans l'affirmative, combien de personnes compte-t-il et pouvez-vous établir une comparaison avec les Pays-Bas ? Des efforts supplémentaires ne sont-ils pas nécessaires et, si oui, lesquels ?

Réponse reçue le 20 février 2014 :

L'honorable membre est priée de trouver ci-après la réponse à ses questions.

En ce qui concerne la problématique cyber et le rôle de la Défense, j’ai déjà répondu souvent et de manière détaillée aux questions orales et écrites du Parlement, et je vous y renvoie pour plus de détails que j’ai donnés à ces différentes occasions.

Pour les Pays-Bas, le projet Symbolon signifie que des moyens qui sont actuellement répartis dans deux services de renseignements soient regroupés.

En Belgique, nous avons également défini dans la stratégie nationale de cyber sécurité notre approche et les domaines d'action. Nous avons choisi, entre autres, une approche centralisée et intégrée, la création d'un cadre juridique mieux adapté, un suivi permanent de la menace cyber, une amélioration de la capacité de réaction face aux incidents cyber et une prise en charge efficace de la cybercriminalité.

En ce qui concerne la Belgique, l’opérationnalisation de la stratégie nationale de Cyber-sécurité est une responsabilité du premier ministre et le Conseil des ministres a décidé récemment qu’un centre de sécurité cyber pour la Belgique sera créé à la Chancellerie du premier ministre qui veillera à la supervision concrète de cet organe.

Cela fait déjà quelques années que la Défense a créé une cellule Cyber Defence Management, nécessaire à la sécurisation des systèmes de la Défense. Le développement de la capacité Cyber Security de la Défense et l’optimalisation de la stratégie nationale de Cyber sécurité seront développés de manière coordonnée.

En ce qui concerne la sécurité de l’internet, il convient de spécifier que la Défense n’est pas en soi active dans ce domaine mais qu’elle apporte son soutien lorsque des incidents importants surviennent au niveau national. Il me semble en effet essentiel que la Défense mette l’expérience qu’elle a acquise ces dernières années au service de l’intérêt général. Mes interlocuteurs m’ont fait comprendre que cette expertise est appréciée.