4-15 | 4-15 |
De voorzitter. - De heer Paul Magnette, minister van Klimaat en Energie, antwoordt.
Mme Christiane Vienne (PS). - Voici quelques jours, la presse faisait état de la suppression de bureaux de poste en 2008.
Si mes informations sont exactes, La Poste prévoit la fermeture de treize bureaux de poste uniquement sur le territoire de ma région, la Wallonie picarde, sans compter les douze bureaux déjà supprimés en 2007.
Je suis bien consciente du fait que le contrat de gestion - point 3.2 de l'article 19 - prévoit le maintien d'un bureau de poste dans chacune des 589 communes du pays ou, à tout le moins, d'une halte postale ; des magasins postaux doivent également combler partiellement l'absence des bureaux de poste. Ces dispositions m'inspirent néanmoins quelques interrogations.
Prenons l'exemple de la commune de Flobecq, qui compte 3.300 habitants et de la commune de Mouscron, où j'habite, qui en compte 53.000. L'impact des décisions précitées variera évidemment en fonction du nombre d'habitants. Si, dès l'été 2008, Mouscron ne compte plus qu'un seul bureau de poste, des problèmes apparaîtront en termes de service public.
Soit La Poste a prévu un important investissement - en matière tant de personnel que d'infrastructure d'accueil de la population - pour le seul et unique bureau de poste maintenu à Mouscron, ce dont vous me permettrez de douter, soit les utilisateurs de La Poste, pourtant encore très nombreux dans cette ville, abandonneront très rapidement les interminables files d'attente du service public au profit de structures privées.
Il faut savoir qu'à l'heure actuelle, malgré la présence d'un second bureau de poste à Mouscron, le temps moyen d'attente au bureau du centre ville est d'environ 25 minutes.
J'ai pris l'exemple de Mouscron car je le connais particulièrement bien, mais j'aurais très bien pu citer Tournai et ses 68.000 habitants. Bien qu'étant la commune la plus étendue de Belgique, avec ses 213 kilomètres carrés, elle ne disposera bientôt plus que de trois bureaux de poste.
Je me pose plusieurs questions.
Prévoit-on des investissements substantiels pour les bureaux de poste « survivants » afin de garantir l'accueil des utilisateurs du service public ?
Toutes les assurances de qualité de notre service public sont-elles bien prises en compte dans le cadre de la dernière phase de restructuration des bureaux de poste ?
Les distances minimales prévues dans le contrat de gestion entre les bureaux ou les haltes sont-elles bien respectées ?
La création de magasins postaux au sein de commerces existants n'entraînera-t-elle pas un surdéveloppement de ceux-ci au détriment de commerces voisins ?
Dans ce cadre, les partenariats avec d'autres structures publiques telles que des guichets SNCB ou des administrations communales ne pourraient-ils pas être privilégiés ?
M. Paul Magnette, ministre du Climat et de l'Énergie. - Je vous lis la réponse de ma collègue.
La Poste est confrontée à un réseau de bureaux de poste lourdement déficitaire ; en 2005, il enregistrait encore un déficit de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Depuis deux ans, La Poste procède à une profonde réorganisation de son réseau de bureaux de poste, en vue de garantir la viabilité économique et financière future du réseau et l'avenir de la société. Cette transformation s'appuie sur la grande complémentarité entre les Points Poste et les bureaux de poste et s'opère dans le respect des principes du Contrat de gestion conclu avec l'État belge.
Parallèlement aux fermetures de bureaux de poste et ouvertures de Points Poste, La Poste continue à investir dans son réseau de bureaux pour offrir les meilleures conditions de travail à son personnel et proposer à sa clientèle un service de qualité convivial et moderne.
Le bureau de Mouscron, comme bon nombre d'autres bureaux de poste, fera l'objet d'investissements de modernisation dans les prochains mois.
En ce qui concerne la problématique des files d'attente, La Poste a lancé un projet consistant à équiper de distributeurs de tickets les 180 bureaux les plus fréquentés. En 2007, un réel progrès a été noté dans les bureaux équipés d'un tel système puisque près de 70% des clients ont été servis dans les 5 minutes. La Poste ambitionne d'atteindre 80% fin 2008.
Chaque fermeture de bureau de poste et ouverture de Point Poste se base sur une étude sérieuse et complète préalable. Celle-ci considère, entre autres, les dispositions du quatrième Contrat de gestion parmi lesquelles la notion de distance, la présence de pôles commerciaux, le potentiel du marché - densité de la population, présence d'indépendants et de PME -, l'organisation et la segmentation actuelle du réseau de bureaux, l'infrastructure, la viabilité économique et financière du bureau.
Les administrations communales et la SNCB interagissent avec La Poste au même titre que les autres partenaires avec lesquels La Poste travaille. Dans le cadre du plan de transformation des points de vente de La Poste, la SNCB ou les administrations communales peuvent poser leur candidature pour l'attribution d'un point poste sur les marchés définis par La Poste. Cette collaboration se limite à l'assortiment de base ; aucun autre type de partenariat n'existe entre les deux entreprises afin d'offrir une gamme plus large de services chez ces partenaires. Actuellement, les services Point Poste sont accessibles dans les gares suivantes : Moustier, Kontich, Soignies, Hasselt, Kalmthout, Heide, Vilvorde, Waterloo, Rixensart, Andenne, Tirlemont, Nivelles, Châtelet, Marchienne-au-Pont, Péruwelz, Luttre, Saint-Mard, Marbehan, St-Trond, Ans.
Un Point Poste est actif dans les locaux de l'administration communale de Froidchapelle.
Mme Christiane Vienne (PS). - Je vous remercie, monsieur le ministre, pour cette réponse qui ressemble un peu à un catalogue de promotion du produit. Je crois percevoir l'esprit dans lequel la ministre souhaite travailler. J'espère toutefois obtenir, dans le futur, des assurances plus concrètes encore.