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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 25 MAART 2004 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van de heer Philippe Mahoux aan de minister van Ontwikkelingssamenwerking over «de problematiek van de slachtoffers van de Rwandese genocide» (nr. 3-258)

De voorzitter. - Mevrouw Fientje Moerman, minister van Economie, Energie, Buitenlandse Handel en Wetenschapsbeleid, antwoordt namens de heer Marc Verwilghen, minister van Ontwikkelingssamenwerking.

M. Philippe Mahoux (PS). - Le dixième anniversaire de la commémoration du génocide tutsi au Rwanda est l'occasion d'attirer votre attention sur la reconnaissance et la prise en charge des victimes de ce génocide par la Belgique.

Si certains pays, dont la Belgique, ont reconnu leur part de responsabilité dans le génocide des Tutsis, peu d'actions de réparation sont entreprises en faveur des victimes survivantes. Elles continuent à faire face, seules, aux multiples conséquences du génocide et aux discours négationnistes banalisant la gravité de ces crimes.

Si mes informations sont correctes, la Belgique accorde 1,6 million d'euros d'aide à des projets de commémoration afin de faire face à ces tentatives d'occultation de la réalité. À mes yeux, ce devoir de mémoire est indispensable afin que l'Humanité n'oublie pas ces atrocités.

Il me paraît également important d'apporter un soutien et un encadrement spécifique aux victimes de ce génocide. Nous devons prendre en considération la souffrance et les traumatismes des victimes, veuves, orphelins et femmes violées - séropositives pour la plupart d'entre elles -, victimes meurtries par cette violence qui, dix ans après le génocide, doivent encore faire face à leur situation, isolées et sans aucune forme de prise en charge ou de dédommagement.

À ma connaissance, aucune aide en ce sens n'est accordée dans le cadre de la coopération bilatérale directe, et probablement indirecte, entre la Belgique et le Rwanda. Une telle carence me semble inacceptable.

Je vous prie de bien vouloir me confirmer ces informations et de m'indiquer quelle est la position du gouvernement belge et de nos interlocuteurs rwandais sur cette question. Les victimes disent fréquemment qu'elles n'ont pas un écho très favorable au Rwanda, de la part des autorités rwandaises.

Dans le cadre de la commission mixte qui aura lieu très prochainement, je demanderai que le gouvernement inscrive ce problème à l'ordre du jour et, si nécessaire, qu'il crée au sein de cette coopération bilatérale, un poste concernant la prise en compte des victimes.

Mme Fientje Moerman, ministre de l'Économie, de l'Énergie, du Commerce extérieur et de la Politique scientifique. - En ce qui concerne les projets et le budget, accordé par la Belgique, pour la commémoration du dixième anniversaire du génocide au Rwanda, je vous renvoie à mon collègue, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, responsable des actions menées dans le cadre de la prévention des conflits.

La problématique des victimes survivantes de ce génocide et les devoirs de justice sont des thèmes qui, du fait de leur gravité, nous tiennent fort à coeur, même dix ans plus tard.

Le ministre de la Coopération au développement réaffirme son soutien à toute action visant à restaurer la paix pour un développement durable dans cette région du monde.

Nous soutenons le processus de Gacaca par un projet bilatéral. Ce projet s'inscrit dans le cadre des projets en cours dans ce domaine pour un montant total de 9,5 millions d'euros. Nous sommes aussi actifs dans d'autres secteurs, notamment dans le domaine de la santé, avec un budget de 35,5 millions d'euros en exécution, de l'éducation, avec un budget de 10,5 millions d'euros en exécution, et dans plusieurs projets transsectoriels.

Par ailleurs vous savez certainement que nous soutenons également le Rwanda par le biais d'une aide indirecte avec une forte présence des ONG belges, des universités belges, de l'APEFE et plus récemment, de la VVOB.

Je vous confirme que nous aurons une commission mixte belgo-rwandaise mi-mai à Kigali. Durant cette commission, les autorités rwandaises et belges discuteront en partenariat de plusieurs actions de développement dans les secteurs prioritaires de la coopération belge, actions qui seront insérées dans un programme indicatif de coopération pour trois ans. Ce programme se basera sur la reconstruction du pays et le développement durable pour tous les Rwandais. Rien n'empêche que certains groupes plus défavorisés soient visés par une action concrète.

M. Philippe Mahoux (PS). - Je remercie la ministre d'avoir répondu en lieu et place de son collègue. Il me paraissait important d'obtenir rapidement une réponse.

M. Verwilghen a souhaité nous rappeler la hauteur du budget de la Coopération bilatérale directe et indirecte avec le Rwanda bien que nous ne soyons pas sans disposer d'informations à cet égard. Cependant, les victimes au Rwanda présentent des problématiques spécifiques. Il me semble donc - je me permets d'insister sur ce point - que ce n'est pas exclusivement de manière transversale, à travers les secteurs-clés de notre coopération, qu'il faut les prendre en compte. Je suis sûr que vous transmettrez à votre collègue Verwilghen l'objet de notre débat et j'espère que ce problème sera mis à l'ordre du jour de la commission mixte.