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Sénat de Belgique

Annales

JEUDI 24 AVRIL 2008 - SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

(Suite)

Question orale de M. Christophe Collignon à la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques sur «la gratuité des parkings de la SNCB pour les navetteurs» (nº 4-241)

M. Christophe Collignon (PS). - Le nombre de navetteurs adoptant le transport ferroviaire pour se rendre sur leur lieu de travail ne cesse de croître. Il est cependant encore trop difficile de trouver un emplacement de parking disponible à proximité de nombreuses gares du pays. Le budget annuel d'un navetteur quotidien qui doit laisser sa voiture sur un parking SNCB ne cesse d'augmenter. S'il peut s'élever à pratiquement 420 euros pour un navetteur qui laisse son véhicule en gare de Liège, ce budget est en moyenne de l'ordre de 200 euros s'il s'agit d'autres autres gares à vocation plus régionale. Ces deux constats appellent une réponse.

Une mesure pourrait consister en l'instauration généralisée de la gratuité des parkings SNCB pour l'ensemble des navetteurs ou, en tout, cas des abonnés.

Cette gratuité de parking, couplée à un nombre de places suffisant pour accueillir les navetteurs, serait un véritable incitant à abandonner la voiture pour privilégier les transports en commun. Bon nombre de navetteurs ont besoin d'un véhicule privé pour rallier la gare la plus proche de leur domicile, compte tenu de leurs horaires de travail ou du manque de desserte par les transports en commun dans les campagnes. En effet, en région rurale ou semi-rurale, il n'est pas aisé d'utiliser les bus pour se rendre à la gare parce que le maillage n'est pas suffisamment important. Il convient donc de mener une réflexion en vue de pouvoir offrir aux navetteurs des parkings de gare suffisamment vastes et totalement gratuits.

À côté de cet aspect, il faut souligner également l'actuelle anarchie relative régnant dans la politique des parkings de la SNCB. Dans certaines gares, le stationnement est entièrement gratuit, tandis que dans d'autres, le navetteur doit s'acquitter d'un droit de parking non négligeable dans un budget familial. Il n'y a donc aucune uniformité ni égalité dans le traitement des utilisateurs de la SNCB.

Les recettes des parkings étant une rubrique marginale dans le budget global de la SNCB, le coût de cette mesure serait donc rapidement compensé par une augmentation des recettes provenant des titres de transport majorés. Des parkings gratuits avec des emplacements en quantité suffisante sont deux incitants qui auraient un impact réel sur l'intermodalité de nos citoyens.

Mme Inge Vervotte, ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques. - Le Groupe SNCB est bien conscient de la nécessité de l'accessibilité de ses gares tant pour les transports en commun que pour le transport personnel.

La responsabilité des emplacements de parking se repartit entre l'opérateur SNCB, la SNCB Holding, certaines administrations communales et des sociétés privées. Le Groupe SNCB ne dispose dès lors pas d'une autonomie totale pour assurer une gestion uniforme. De ce fait, il existe différentes tarifications propres.

La SNCB Holding s'est engagée, quant à elle, à adapter l'offre de disponibilité de places ainsi que l'offre tarifaire.

Le projet-pilote « parking gratuit » toujours appliqué dans certaines gares a permis de mettre en évidence, d'une part, la nécessité de poursuivre les investissements dans les parkings et, d'autre part, le fait qu'une tarification adaptée et différenciée portait ses fruits.

Dans les 37 grandes gares gérées par la SNCB-Holding, les parkings suivants sont complets : Aalst, Arlon, Ath, Braine-l'Alleud, Charleroi, Denderleeuw, Dendermonde, Gent-Dampoort, Hasselt, Kortrijk, Leuven, Libramont, Liège-Guillemins, Mechelen, Namur, Nivelles, Oostende, Ottignies, Sint-Niklaas, Vilvoorde et Zottegem.

Afin de remédier à cette situation de saturation, la SNCB-Holding recourt aux moyens suivants : investissement dans une capacité supplémentaire, réaménagement de certains parkings existants, tarification adaptée dans certaines circonstances.

Cette nouvelle politique de parking se base sur les quatre objectifs fondamentaux suivants : places disponibles garanties pour les usagers du train, tarification différenciée en fonction du type de gare, du type d'utilisateur et du marché local, recettes couvrant les frais de fonctionnement et pas d'actions décourageantes vis-à-vis des transports publics.

L'élaboration des outils de gestion en vue de la mise en place de cette nouvelle politique de parking fait actuellement l'objet d'un marché public, ce qui explique pourquoi celle-ci ne pourra être d'application qu'à partir de janvier 2009.

En ce qui concerne plus particulièrement le cas du parking de Liège, auquel se réfère M. Collignon, la tarification de celui-ci est actuellement plus élevée que pour les autres parkings de gare, étant donné qu'il s'agit d'un bâtiment et que ses coûts d'exploitation sont plus élevés que ceux d'un parking extérieur de gare.

M. Christophe Collignon (PS). - La ministre va, je pense, renégocier le contrat de gestion avec la SNCB. Il est impératif, en matière d'intermodalité, d'imprimer une politique volontariste.

Je suis persuadé que, si on tendait vers la gratuité, celle-ci n'aurait qu'un impact extrêmement limité, en termes de budget, pour la SNCB.

Par ailleurs, il existe, sauf erreur, aux abords de certaines voies, des terrains inexploités appartenant à la SNCB. La plupart des villes souhaiteraient, je pense, l'installation d'une telle infrastructure qui permettrait de faciliter l'intermodalité.