5-89COM | 5-89COM |
Mme la présidente. - M. Olivier Chastel, ministre de la Coopération au développement, chargé des Affaires européennes, répondra.
M. Richard Miller (MR). - Ces derniers jours ont été marqués par une escalade de violences et des tensions croissantes entre les parties nord et sud du Soudan. Alors que le Sud-Soudan accédera à son indépendance le 9 juillet prochain, l'armée nord-soudanaise a pris le contrôle de la région d'Abyei, région pétrolière convoitée par les deux entités et dont le statut n'a toujours pas été déterminé. L'administration y a été dissoute par les autorités de Khartoum.
L'occupation de la région d'Abyei enfreint les règles du processus de paix de 2005. Celui-ci prévoit que les habitants de cette région devront déterminer par référendum quelle entité ils souhaitent rejoindre. Nous craignons que cette présence militaire ne compromette la paix fragile entre ces deux entités ennemies et ne déclenche une nouvelle guerre civile.
Monsieur le ministre, mes questions sont les suivantes :
Quelles sont les positions de la Belgique et de l'Union européenne à ce sujet ?
Pensez-vous que cette occupation et l'escalade de la violence entre ces deux entités risquent d'entraver le processus de paix, ou dans le pire des cas, aboutissent à une guerre civile ?
Quels moyens la communauté internationale pourrait-elle employer afin d'éviter tout nouveau conflit dans ce pays déjà meurtri par une longue guerre civile ? La prolongation de la mission des casques bleus est-elle envisageable ?
La protection des populations est-elle assurée dans cette région ainsi que le long de la nouvelle frontière dont le tracé n'est pas encore complet ?
Qu'en est-il des discussions entre les deux entités sur le référendum à organiser auprès des habitants d'Abyei ainsi que l'inclusion ou non des nomades nordistes séjournant une partie de l'année à Abyei en raison de la transhumance ?
M. Olivier Chastel, ministre de la Coopération au développement, chargé des Affaires européennes. - Voici la réponse transmise par le ministre des Affaires étrangères.
Au Conseil Affaires étrangères du 20 juin, les ministres ont exprimé dans leurs conclusions sur le Soudan leur sérieuse inquiétude quant aux développements récents à Abyei. À cette occasion, l'Union européenne a appelé les deux parties à trouver un règlement politique par le biais de la médiation menée par l'ancien président sud-africain Mbeki.
Afin d'éviter justement le risque d'une nouvelle guerre civile - qui n'est d'ailleurs pas à exclure totalement -, l'appel au règlement politique a été lancé.
La discussion concernant la Mission des Nations Unies pour le Soudan (MINUS) est encore en cours à New York ; le Sud-Soudan est demandeur de la prolongation de la mission tandis que Khartoum n'y est pas favorable. Cependant, une résolution vient d'être votée au Conseil de Sécurité à New York, créant une nouvelle opération de maintien de paix, baptisée UNISFA, afin de sécuriser Abyei.
La protection de la population relève en premier lieu de la responsabilité des autorités locales. Dès que des problèmes se posent, les organisations humanitaires essayent d'apporter leur aide dans la mesure du possible. Il est clair que les besoins humanitaires ont à nouveau augmenté ces dernières semaines.
Les négociations ont eu lieu sous l'égide du président Mbeki, mais il n'y a toujours pas d'accord.