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Mevrouw Miet Smet (CD&V-N-VA), corapporteur. - De heer Roelants du Vivier en ikzelf hebben afgesproken dat ik kort de commissiewerkzaamheden zal toelichten en dat hij het standpunt van zijn fractie zal uiteenzetten.
Eerst heeft de minister een uitstekende inleiding gegeven. Hij wees op het gebrek aan transparantie van de voorliggende tekst, maar hij heeft ook een aantal positieve punten opgesomd, die er vooral op neerkomen dat het Verdrag van Lissabon de belangrijkste vernieuwingen van het grondwettelijk verdrag behouden heeft. Het charter van de grondrechten krijgt een juridische grondslag. Er wordt een juridische basis gecreëerd om toe te treden tot de Europese Conventie van de rechten van de mens. De medezeggenschap van het Parlement wordt via het medebeslissingsrecht aanzienlijk uitgebreid. De nationale parlementen worden betrokken bij de controle op de subsidiariteit. Het burgerinitiatief wordt mogelijk gemaakt. Er wordt één rechtspersoonlijkheid opgericht en de pijlerstructuur valt weg. Voor het buitenlands en het veiligheidsbeleid wordt een speciale constructie opgericht met één vertegenwoordiger voor het buitenlands en veiligheidsbeleid die tegelijkertijd vicevoorzitter van de Commissie wordt. De voorzitter van de Raad wordt benoemd voor tweeënhalf jaar, zodat er enige stabiliteit komt. Het aantal commissarissen wordt vanaf 2014 beperkt tot tweederde van het aantal lidstaten. Er wordt een horizontale sociale clausule ingevoerd. Er worden doelstellingen inzake klimaatverandering toegevoegd, alsook een juridische grondslag inzake energie.
De minister ziet dus een groot aantal positieve punten. De Raad van State heeft geen onoverkomelijke bezwaren. Hij doet wel suggesties om bepaalde grondwetsartikelen te herzien, gelukkig zijn dat artikelen die nu voor herziening vatbaar zijn verklaard. De diensten van de minister zullen nagaan in hoeverre kan worden tegemoetgekomen aan de suggesties van de Raad van State.
Ook de verschillende leden waren grotendeels positief over het verdrag. Alle aanwezige fracties steunen de tekst.
De heer Roelants du Vivier zal later zelf zijn mening geven.
Mevrouw Lizin steunt de tekst, maar ze had opmerkingen over het sociale beleid en het feit dat het begrip `scheiding van Kerk en Staat' niet werd vermeld.
De heer Dubié steunt de tekst, evenwel zonder enthousiasme. Hij vindt het jammer dat er geen gelijktijdige volksraadpleging wordt gehouden in alle lidstaten en dat de unanimiteit voor de fiscaliteit behouden blijft. De minister heeft daarop geantwoord dat er uiteraard unanimiteit vereist is om dit te wijzigen en dat men daar voorlopig niet in slaagt, ook al is België daar voorstander van.
Mevrouw Durant hoopt dat Europa internationaal een echte speler wordt inzake buitenlands beleid en klimaat.
De heer Wille had vooral belangstelling voor het lot van de West-Europese Unie. De minister heeft daarop geantwoord dat met dit Verdrag van Lissabon de WEU eigenlijk kan wegvallen.
De heer Dallemagne maakte zich zorgen over de sociale politiek en over de leesbaarheid van het verdrag. Daarover maken zich trouwens veel mensen zorgen.
Mevrouw Zrihen wees erop dat onvoldoende vooruitgang wordt geboekt wat de positie van vrouwen en van werknemers betreft. Ze vond ook dat de Europese Centrale Bank een andere rol op zich moet nemen dan enkel de controle op de inflatie. De minister antwoordde dat daarover geen eensgezindheid bestaat. Wij kunnen daar wel voorstander van zijn, maar een aantal landen zijn niet bereid een grotere rol voor de ECB toe te laten.
Mevrouw Temmerman was vooral ongerust over de ontwikkelingssamenwerking. Ze hoopt dat deze bevoegdheid geen aanhangsel wordt van de hoge vertegenwoordiger, waardoor er onvoldoende aandacht voor zal zijn. Ze hoopt dat het Europees Ontwikkelingsfonds zal worden opgenomen in de begroting.
De voorliggende tekst werd eenparig aangenomen. Iedereen had wel enige opmerkingen, maar tegelijk weet iedereen dat met het verdrag, in tegenstelling tot het Verdrag van Nice, een belangrijke stap vooruit wordt gedaan.
M. François Roelants du Vivier (MR), corapporteur. - Mme Smet aura été la porte-parole des deux rapporteurs. Il me reste à remercier les services du Sénat qui ont admirablement travaillé afin que le rapport de nos travaux puisse être prêt à temps.
Trois ans après avoir approuvé la Constitution européenne, notre assemblée discute aujourd'hui du traité de Lisbonne qui la remplace. Six ans après la déclaration de Laeken, ce grand moment qui a lancé le mouvement, nous adopterons très certainement aujourd'hui un texte qui constitue le point final des longs travaux institutionnels dans lesquels l'Europe a trop souvent tendance à s'enfoncer. Certes, la politique européenne est une affaire de pouvoirs et de rapports de forces entre les États et les institutions mais constatons que nous sommes aujourd'hui entrés dans une phase plus constructive, pressés d'agir pour une Europe plus active et plus proche des citoyens. Comme le disait pertinemment Jacques Attali, « quand une institution démarre, ceux qui la composent se demandent ce qu'ils peuvent faire pour elle puis ce qu'elle peut faire pour eux ». Voilà où nous en sommes.
Le 1er janvier prochain, l'Europe sera donc, espérons-le, dotée de nouvelles institutions d'abord et avant tout utiles aux citoyens. Ce traité de Lisbonne ouvre en Europe des opportunités que notre pays doit saisir résolument. C'est d'abord un traité qui renforce le caractère démocratique de l'Union européenne. En effet, il consolide les processus démocratiques européens et améliore la transparence des travaux de l'Union. Il offre une plus grande protection des droits fondamentaux. Il instaure un droit d'initiative citoyen. La valeur juridique de la charte des droits fondamentaux se voit confirmée. Enfin, il fait du parlement européen, élu directement par nos citoyens, un véritable colégislateur à égalité avec le Conseil des ministres tant dans les matières budgétaires que dans un nombre important de domaines passant à la procédure de codécision.
Le rôle des parlements nationaux sera renforcé par leur information directe et l'extension du délai d'examen dont ils bénéficient. Le mécanisme d'alerte précoce permettra à un tiers des parlements nationaux de demander à la Commission européenne de réexaminer une proposition qui leur semblerait contraire au principe de subsidiarité. Enfin, par le mécanisme renforcé de contrôle de cette subsidiarité, un avis motivé, présenté au législateur européen par une majorité de parlements nationaux et soutenu par 55% des membres du Conseil ou par une majorité des membres du parlement européen, permettra d'empêcher l'adoption d'un texte et donc d'en obtenir le retrait ou la modification.
Par ailleurs, ce traité renforce les mécanismes de l'Union élargie. Le nouveau cadre européen supprime le cloisonnement en trois piliers caractérisant jusqu'à présent l'action européenne, développe les objectifs de l'Union en étendant à de nouveaux domaines le vote à la majorité qualifiée, notamment la Justice et les Affaires intérieures, et élargit le champ des missions de la politique européenne de sécurité et de défense pour anticiper un rôle de plus en plus multiforme de l'Union européenne dans les crises.
L'extension de la majorité qualifiée, l'adoption de la règle de la double majorité et la mise en place à la tête du Conseil d'un président stable, désigné pour un terme de deux ans et demi renouvelable une fois sont fondamentaux. Il faudra évidemment veiller à ce que la fonction de président du Conseil soit exercée par une personnalité en phase avec la future majorité du parlement européen, ce qui lui donnera une légitimité indirecte supplémentaire, à l'image du président de la Commission.
Mais cette personnalité devra aussi - le MR y attache beaucoup d'importance - appartenir à un État qui respecte les principaux engagements européens que sont la zone euro, l'espace Schengen et la Charte des droits fondamentaux. Comment, en effet, venant d'un pays n'adhérant pas à ces engagements, cette personnalité pourrait-elle être le meilleur défenseur de ces coopérations et de ces valeurs essentielles.
Je voudrais aussi citer le plafonnement du nombre de parlementaires européens, la perspective d'une commission plus resserrée permettant un meilleur fonctionnement de la machinerie européenne à vingt-sept, la confirmation de la pratique déjà en cours d'une présidence stable de l'Eurogroupe, la création d'un haut représentant, pas encore ministre, pour les affaires étrangères et de sécurité qui disposera à la fois des instruments cumulés du Conseil et de la Commission, et de l'autorité du Service européen pour l'action extérieure, la possibilité nouvelle de coopération renforcée dans le domaine de la défense, la clause d'assistance mutuelle entre États membres qui donne plus de poids et de consistance à la solidarité entre Européens. Avec ces instruments nouveaux, l'Europe va disposer des moyens nécessaires à son ambition.
Tout cela ne peut que réjouir les Européens convaincus de cette assemblée. J'ajoute que le traité comporte trois éléments qui ne se trouvaient pas dans la Constitution européenne : la lutte contre le changement climatique est élevée au rang de priorité de l'action de l'Union ; la politique de l'énergie devient une compétence partagée entre l'Union et les États membres ; enfin, un protocole est consacré aux services publics à caractère économique, dont l'utilité et la spécificité se voient établies.
Néanmoins, il y a deux reculs qui sont regrettables aux yeux du MR. Voilà d'ailleurs les résultats qu'ont obtenus ceux qui appelaient de façon démagogique à une nouvelle négociation, à un autre texte. Le premier est une modification de calendrier. La date d'entrée en vigueur du nouveau calcul de la majorité qualifiée est repoussée de 2009 à 2014, voire 2017. C'est évidemment une modification de grande importance. Le second ne l'est pas moins, c'est l'instauration du système de l'opting out qui permet au Royaume-Uni, à l'Irlande et à la Pologne d'échapper soit à la Charte des droits fondamentaux, soit à l'autorité de la Cour de Justice européenne, soit enfin aux règles européennes de coopération judiciaire et policière.
Monsieur le président, chers collègues, la question institutionnelle bouche l'horizon européen depuis plus de dix ans, en fait depuis l'ouverture en 1995 de la négociation du traité d'Amsterdam. Il était donc temps d'en finir. Notre diplomatie doit résolument mettre sur la table les sujets pour faire progresser l'Union européenne dans les faits.
Le premier enjeu, c'est la préparation de toutes les décisions nombreuses et complexes de mise en oeuvre du traité de Lisbonne. Je pense à la mise sur pied du service européen pour l'action extérieure. Notre ancien premier ministre, Jean-Luc Dehaene, s'est vu confier une mission dans ce sens. Nous serons attentifs à ses suggestions.
Le deuxième enjeu aura pour théâtre l'année 2009. Celle-ci sera marquée par le renouvellement du parlement européen et l'élection par la majorité politique qui l'aura emportée du futur président de la commission. La dernière commission à vingt-sept sera mise sur pied dans le courant du mois d'octobre de 2009. Ce sera au Conseil européen de choisir le président de l'Union et le haut représentant. C'est cette nouvelle majorité parlementaire et cette nouvelle commission qui aborderont tous les grands sujets de relance de la construction européenne. Ce sera le moment de démontrer que le traité ne préjuge pas de l'avenir de l'Europe et des orientations politiques.
Un pacte européen pour l'immigration, une politique européenne de l'énergie, une politique de lutte contre le changement climatique, la renégociation de la politique agricole commune et la poursuite de la politique de défense sont autant de défis.
Il reste certainement du chemin à parcourir mais comme le disait Robert Schuman, il y a cinquante ans : « L'Europe ne se fera pas en un jour ni sans heurts. Son édification sera le cheminement des esprits.
Rien de plus durable ne s'accomplit dans la facilité. Déjà, l'Europe est en marche et, au-delà des institutions existantes, l'idée européenne et l'esprit de solidarité communautaire ont pris racine. »
Si ce traité de Lisbonne a pour finalité la mise en place de politiques communes, il demeure un instrument et ne constitue pas en lui-même un projet mais il sera ce que nous en ferons, notamment dans les domaines économique, social et même fiscal. En effet, en dépit des règles d'unanimité, il autorise la coopération renforcée. Les règles dans ce domaine sont simplifiées. Cela nous permettra, dans le cadre d'une Europe élargie - c'est un autre atout de ce texte -, de dépasser la dialectique entre approfondissement et élargissement.
Le groupe MR souhaite que notre haute assemblée manifeste par l'ampleur de ses votes l'engagement clair autour du projet européen.
Si le cdH avait voté contre le traité de Nice et si une certaine frange du PS s'était abstenue sur la Constitution européenne, j'espère que les uns et les autres seront entrés dans la modernité et qu'ils adopteront avec enthousiasme un traité qui, avec ses qualités et ses quelques faiblesses, ouvre une nouvelle page de la construction européenne. Car celle-ci se poursuivra. J'espère en effet qu'un jour, nous pourrons concrétiser la prophétie de Victor Hugo : « nous aurons des grands États-Unis d'Europe qui couronneront le vieux monde, comme les États-Unis d'Amérique couronnent le nouveau. »
De heer Luc Van den Brande (CD&V-N-VA). - Ik dank onze rapporteurs, die sinds lang overtuigde Europeanen zijn en die dus zeer goed geplaatst zijn om dit debat in te leiden.
Het is merkwaardig dat we een belangrijk gegeven gaan ratificeren waarover de meerderheid onder ons een andere opvatting had dan wat staat in de tekst die nu voorligt. We waren immers voorstander van het grondwettelijk verdrag. De peripetieën van de besluitvorming zijn bekend. Zonder een oordeel uit te spreken over wat in Nederland en Frankrijk is gebeurd, wil ik twee anekdotes vertellen die tekenend waren voor het uitgebrachte neen in die twee landen.
In Nederland, op het plein tegenover het Binnenhof, was ik getuige van een gesprek onder Nederlanders die ervan overtuigd waren dat, als het grondwettelijk verdrag werd goedgekeurd, koningin Beatrix niet langer koningin zou kunnen blijven.
In Frankrijk zag ik op de Avenue Kléber in Parijs affiches hangen waarop stond te lezen: `Neen aan het grondwettelijk verdrag, neen aan corrida's in Frankrijk'.
Daarmee wil ik aangeven dat, los van de techniek en los van het feit dat sterke nationale belangen en gevoelens hebben meegespeeld, de besluitvorming rond het grondwettelijk verdrag de vraag doet rijzen over het beeld dat mensen van Europa hebben en het Europa ze in de toekomst willen.
Europa is een keuze die we maken. Sommigen waren en blijven ervan overtuigd dat Europa niet meer dan een grote trade mart is. We opereren vanzelfsprekend in een grote vrijhandelszone van 27 lidstaten, maar een andere vraag is te weten voor welk Europa je kiest. Die keuze is niet neutraal. Het Europa dat ons voor ogen staat is meer dan een vrijhandelszone. Het vrij verkeer van goederen, diensten, personen en kapitaal is nuttig, maar we hebben misschien onvoldoende aangegeven wat de echte keuze voor een politieke Unie precies inhoudt. We hebben ons heel lang, gedurende het hele uitbreidingsproces van 6 tot 27 lidstaten, gericht op de institutionele discussie. Elke club, ook de Europese, moet een organisatie vormen.
Europa was een vredesproject. Op delen van de Balkan na, die strikt gezien niet tot de Unie behoren, is vrede een evidentie. In welke mate is het wervende Europa van de stichters nog wervend voor de mensen van nu? Dat is de grote uitdaging. Hoe kan men in een samenleving waarin alles evident lijkt - hoewel democratie niet evident is omdat zij elke dag opnieuw moet worden verworven - terug inhoud en perspectief geven aan het Europese project? Ik ben het dan ook niet eens met Václav Klaus die zei geïnteresseerd te zijn in een toetreding tot de Unie omdat dat de handel zou bevorderen. Voor de christendemocraten is het vanzelfsprekend dat Europa alleen een Unie van burgers kan zijn met een drievoudige opdracht. In de eerste plaats moeten we samen een waardengemeenschap, een Europe of Values, vormen. Een institutioneel geheel kan alleen worden samengehouden op basis van een aantal waarden. Vervolgens moet Europa een kernspeler vormen op het vlak van de economie met meer welvaart en een betere levenskwaliteit. Het Lissabonproces kan daartoe bijdragen. Op de derde plaats wensen we dat Europa een zone is van veiligheid en zekerheid.
Dat zijn de drie punten waarmee bij de ratificatie van het Verdrag van Lissabon rekening moet worden gehouden.
Het is niet erg als sommige zaken wat trager verlopen, wat minder diepgang krijgen dan verwacht, voor zover de evolutie in dezelfde richting gaat. Als een proces dezelfde richting blijft uitgaan, kan natuurlijk betreurd worden dat verdere stappen onmogelijk zijn, maar dan evolueert het niettemin in de goede richting.
In vergelijking met het ontwerp van grondwettelijk verdrag zet ook het voorliggende hervormingsverdrag van Lissabon een aantal kwalitatieve stappen, niet alleen wat de organisatiestructuur betreft, maar ook inzake meer democratie, omdat een grotere rol wordt toevertrouwd aan het Europees Parlement. Montesquieu heeft zijn intrede nog niet gedaan in de Europese besluitvorming. De scheiding der machten bestaat niet in Europa omdat de wetgever een co-wetgever blijft. Het model is uiteraard onvolkomen, maar is waarschijnlijk het enige werkzame model om tot oplossingen te komen.
De nationale parlementen kunnen een belangrijke rol spelen in wat ik zelf niet graag Kompetenzabgrenzung noem, maar veeleer een verdeling van verantwoordelijkheid.
Daar komt de subsidiariteit natuurlijk om de hoek kijken. Dat politieke principe, dat zeer moeilijk in een wettelijk principe om te zetten is, houdt in dat wordt nagegaan op welk niveau een besluitvorming het best thuishoort. CD&V behoort niet tot diegenen die de subsidiariteit willen aangrijpen om bevoegdheden en verantwoordelijkheden van het Europees Parlement uit te hollen door de koppeling te maken met de nationale wetgever en de nationaal gelegitimeerde democratie.
Een derde punt van democratisering is een grotere betrokkenheid van het middenveld. Als we het hebben over subsidiariteit, dan beperken we ons al te vaak tot de verticale subsidiariteit. Dat is de verdeling van de verantwoordelijkheden tussen het lokale, het regionale, het statelijke en het Europese niveau. Voor ons christendemocraten is ook de horizontale subsidiariteit zeer belangrijk. Hierbij wordt vertrouwen gegeven aan de actoren in de samenleving.
We moeten immers afstappen van een dubbele fictie. De eerste fictie houdt in dat één besluitvormingsniveau in staat is om alle oplossingen aan te reiken. Dat kan dan de paar vierkante kilometer Europa in Brussel zijn, maar evengoed gaat het om de idee dat alleen de nationale staten resultaten kunnen boeken. Nog anderen ijveren vanuit die fictie voor een Europa van de regio's. Ik ben het hiermee niet eens: we moeten naar een Europa mét de regionale overheden. We moeten dus af van de idee dat één besluitvormingslijn alle oplossingen kan aanreiken.
De tweede fictie bestaat erin te denken dat alleen de overheden of de institutionele structuren in staat zijn oplossingen aan te reiken voor de uitdagingen van morgen. Om die reden moeten we er krachtens het hervormingsverdrag, zij het iets minder dan krachtens het grondwettelijk verdrag, alles aan doen om verantwoordelijkheden toe te wijzen aan diegenen die actief zijn in het onderwijs, de economie, het welzijnswerk en de culturele sector.
Die kruisverhouding tussen de verticale en de horizontale subsidiariteit moet onze leidraad en onze inspiratie zijn bij de beoordeling van het hervormingsverdrag.
Vanzelfsprekend kunnen we lang blijven stilstaan bij de verschillen tussen het hervormingsverdrag en het oorspronkelijke ontwerp van grondwettelijk verdrag. Hieraan zijn heel wat analyses gewijd. Er zijn de symbolen; zo vinden we de vlag niet meer terug in het hervormingsverdrag. Er is immers geen vlag nodig om een gemeenschappelijk gevoel op te bouwen.
De rapporteur heeft al verwezen naar het Handvest van de grondrechten. Op dat vlak hebben we een stap achteruitgezet. Vanzelfsprekend moet de Europese Unie veel aandacht besteden aan de grondrechten. Het zou raadzaam zijn dat de Unie als dusdanig toetreedt tot het Europees Verdrag tot bescherming van de rechten van de mens. Het is immers een zeer kwalijke zaak dat bepaalde Europese instellingen naast elkaar structuren oprichten, met een nutteloze duplicatie of verdriedubbeling tot gevolg.
Om die reden ben ik een groot voorstander van een juiste responsabilisering en taakverdeling tussen het Europa van 800 miljoen mensen en 47 lidstaten en het Europa van de nagenoeg 500 miljoen Europeanen van de 27 lidstaten.
De Unie heeft als plicht grote aandacht te besteden aan de grondrechten, maar moet daarnaast niet alleen de ervaring maar eveneens de cultuur van de Raad van Europa opnemen in de Europese benadering, vooral als we ervan uitgaan dat Europa niet alleen een zaak is van economie, handel en vrij verkeer van goederen, diensten, mensen en kapitalen, maar tevens een waardengemeenschap is.
Een echte minister van Buitenlandse Zaken verdient de voorkeur boven de uitgewerkte formule, maar we weten waarom we niet in staat zijn de Unie op het vlak van buitenlands beleid en defensie gestalte te geven.
Een vast voorzitterschap is dan weer een goede zaak. De verscheidenheid van het Europees gegeven is belangrijk, maar de organisatie moet werkzaam zijn, en deze beslissing is dan ook een stap vooruit.
De Europese Commissie zal minder leden tellen en er moeten nieuwe afspraken worden gemaakt. Ik hoop dat de Benelux in staat zal zijn hierover een eendrachtig standpunt in te nemen. Ik wijs op de betrekkelijke betekenis van de grootte van een land.
Deze hervorming is volgens mij een absolute noodzaak, niet alleen om de Unie te organiseren zoals het hoort, maar ook ten behoeve van het verhoogde democratische gehalte.
Jammer genoeg zijn er nog enkele mankementen, maar tegenover het Verdrag van Nice - Nice was not so nice - werd een stap vooruit gedaan. Daarom zullen de christendemocraten met grote overtuiging hun goedkeuring verlenen.
Europa moet weg van de dwingende hiërarchie, die met zich heeft meegebracht dat de Europeanen zich niet terugvonden in wat aanvankelijk de bedoeling was en nog steeds de inzet blijft. Europa kan geen piramide van verantwoordelijkheid zijn, maar moet worden opgebouwd van onderuit. Europa kan alleen met dit instrument in handen het Europa zijn van de `meerlagigheid', de multilevel governance. Dit lijkt een theoretisch gegeven te zijn, maar is van fundamenteel belang om het Europa van de hiërarchie om te vormen tot het Europa van partnerschap, wat ik zal illustreren aan de hand van een voorbeeld. Uit een analyse die het Comité van de Regio's heeft gemaakt aan de hand van het Lissabon Monitoring Platform, waaraan 104 regionale gehelen verbonden zijn, blijkt dat de resultaten van de landen die in hun nationale politiek rekening hebben gehouden met regionale inbreng drie keer zo groot zijn.
Het is dus ook een kwestie van resultaten. Het is van groot belang dat we ook op dit punt het Europa van de verscheidenheid en het Europa van de eenheid naar voren schuiven. Het zal zijn zoals steeds: een verdrag is een charter, vormt een basis, ook voor toekomstige hervormingen.
Aan de hand van dit verdrag moeten we Europa kunnen uitbouwen tot een Europa dat meer gesteund is op partnerschap, dat van onderuit is opgebouwd en waarin de meerlagigheid van het bestuur zal leiden tot meer kwaliteit en inhoud, maar vooral tot een hernieuwd perspectief voor degenen die samen Europa vormen. Daarbij moeten de woorden van Bronisław Geremek, naast vele andere, ons kunnen inspireren: `Wir haben Europa, nun brauchen wir noch Europäer.' Ik denk dat daar heel veel waarheid in zit en dat het hervormingsverdrag daar ook voor zal zorgen.
De heer Paul Wille (Open Vld). - À défaut de grives, on mange des merles, zegt men in het Frans. Dat spreekwoord toepassen op het hervormingsverdrag is het verdrag tekortdoen. Natuurlijk is het hervormingsverdrag minder catchy dan een Europese Grondwet. Het Verdrag tot vaststelling van een Grondwet voor Europa was een mooi opgebouwde tekst terwijl het Verdrag van Lissabon een kluwen van verdragswijzigingen is waarin het moeilijk is zijn weg te vinden. Dat is allemaal waar en de plenaire bespreking van dat verdrag kan dus met minder toeters en bellen worden gevoerd dan in 2005 had gekund met een ontwerp van grondwet. Dat imagoprobleem mag ons echter niet de inhoud van het verdrag doen vergeten.
Integendeel, we moeten de moeite doen om ons in de verdragtekst te verdiepen zodat we gaan beseffen dat we ons niet tevreden moeten stellen met des merles à défaut de grives. Het heeft geen zin de verdragtekst af te wegen tegen het grondwettelijk verdrag, dat nooit in werking is getreden. Dat is de realiteit. We moeten ons afvragen of het Verdrag van Lissabon een verbetering is tegenover de bestaande teksten, met als laatste wapenfeit het Verdrag van Nice, dat niet echt het beste verdrag is, zoals ook de heer Van den Brande terecht opmerkte. De vraag is dus of het Verdrag van Lissabon een verbetering is, of het Europa vooruithelpt. Het antwoord is ongetwijfeld ja.
Naarmate de wereld verder globaliseert, zal Europa enkel een rol kunnen blijven spelen wanneer het zijn integratie verdiept en verstevigt. Daar zorgt het Verdrag van Lissabon ongetwijfeld voor. Het is niet de eerste keer dat de woorden vallen, maar we kunnen er niet omheen: de Unie wordt democratischer, transparanter, efficiënter. Het hervormingsverdrag geeft aan het Handvest van de grondrechten een bindend karakter, ook al maakt het er geen integraal onderdeel van uit en ook al hebben Polen en Britten de opt-out gevraagd. Het verdrag heft de pijlerstructuur op en maakt van het Europees Parlement op veel meer domeinen een medewetgever.
De gekwalificeerde meerderheid in de Raad is sterk vereenvoudigd vergeleken bij wat was afgesproken in het Verdrag van Nice. Er zijn ook nieuwe elementen. De aanwijzing van een `president' zal de Raad zichtbaarder maken. Hij zal ervoor zorgen dat de nationale parlementen bij de opmaak van de wetgeving worden betrokken. De subsidiariteitstoets geeft ons als parlement de mogelijkheid de Europese Commissie erop te wijzen dat Europa in sommige gevallen niet moet optreden. De Europese Unie zal in de wereld meer als een echte unie worden ervaren, al zal dat voor een groot stuk afhangen van wie het gezicht van Europa wordt en van de ondersteuning die hij krijgt.
Een echte Europese defensie komt een stap dichterbij. Terloops gezegd, de WEU is voor ons geen optie meer. Wij geven de voorkeur aan een instituut dat een stevige erkenning geniet.
Het Verdrag van Lissabon is zeker niet perfect. Om echt tevreden te zijn zou er ook over buitenlands beleid, fiscaliteit, asiel en migratie met een gekwalificeerde meerderheid moeten kunnen worden beslist. Het verdrag had ook meer aandacht mogen hebben voor de rol van andere politieke entiteiten dan de lidstaten. Als gemeenschapssenatoren hadden we het op prijs gesteld dat de Gemeenschappen en de Gewesten rechtstreeks toegang hadden gekregen tot het Hof van Justitie en dat ze omgekeerd rechtstreeks door dat hof hadden kunnen worden aangesproken. We hadden het ook goed gevonden dat de stemmen in de Europese Raad hadden kunnen worden opgesplitst. Voor ons had ook de coördinatie van het economisch beleid op Europees niveau nog wat sterker verankerd mogen zijn. Tot daar het lijstje van tekortkomingen, dat zeker niet volledig is.
Het verdrag is een compromis en voor ons een aanvaardbare versie. Nog niet zo lang geleden zat de Europese integratie in een impasse. Europa leek de trein van de globalisering te missen. De referenda in Frankrijk en Nederland, die resulteerden in een non en een neen, leidden ertoe dat de regeringen van die landen zich eurosceptischer gingen opstellen terwijl paradoxaal genoeg uit elke enquête onder de bevolking bleek dat ze precies meer Europees optreden verwachtte. Dat verlangen naar meer Europese daadkracht krijgt gelukkig gestalte in het compromis. Na de onderhandelingen is de `body' van het grondwettelijk verdrag herkenbaar gebleven in het Verdrag van Lissabon en dat is goed voor Europa en zijn inwoners, gelet op de uitdagingen die op ons afkomen. Ik noem er een paar: globalisering, de klimaatverandering, grensoverschrijdende criminaliteit, migratie, het opbouwen van een goed concept voor kenniseconomie.
Het verdrag geeft Europa meer instrumenten om aan de terechte verwachtingen van de Europese burgers tegemoet te komen. Ik verwacht dan ook dat de minister ons straks in zijn uiteenzetting bijkomende argumenten zal geven om het verdrag met enthousiasme en met volle overtuiging over een paar maanden goed te keuren.
Ik verwacht ook dat hij zal bevestigen dat de beslissing om de discussie over het verdrag in de Senaat te voeren de juiste keuze was, niet alleen omdat het was afgesproken, maar ook omdat, zoals in de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen en voor de Landsverdediging is gebleken, de discussie een hoog niveau had, de Senaat waardig. Overigens dank ik ook de twee rapporteurs die een verslag gebracht hebben dat echt aan de verwachtingen beantwoordt.
De talrijke aanwezigen vandaag vormen het bewijs dat de senatoren beseffen dat ze vandaag een tekst bespreken die historisch is, zij het niet catchy. Als de collega's van de Kamer in de Handelingen zullen lezen hoe we tot onze besluitvorming zijn gekomen, zullen ook zij oordelen dat de behandeling van dit soort zaken ook in de toekomst best aan de Senaat wordt toegewezen, omdat de Senaat borg staat voor reflectie en degelijke besluitvorming.
M. Philippe Mahoux (PS). - La position du groupe socialiste s'inscrit dans la ligne de celle défendue lors des débats et votes antérieurs en ce qui concerne la Constitution européenne. Nous voterons donc positivement le traité de Lisbonne, tout en insistant sur le fait que le oui par lequel nous le sanctionnons est avant tout un oui de combat ; c'est également ce que nous avions fait voici un peu plus d'un an.
En effet, il s'agit, une fois encore, de nous interroger sur la vision que nous voulons avoir de l'Europe. Certes, ce nouveau traité apporte certaines satisfactions et participe notamment à un approfondissement de certaines politiques et à un renforcement de la démocratie au sein de l'Union européenne. En ce sens, il constitue une amélioration par rapport au traité de Nice.
Ainsi, le rôle du Parlement européen se trouve renforcé : il devient colégislateur par l'extension du principe de codécision, notamment en matière de justice et d'affaires intérieures mais aussi dans de nombreux autres domaines. Cette avancée est d'autant plus symbolique et importante que cet acteur institutionnel demeure investi, à l'échelle européenne, de la plus forte légitimité démocratique.
Les parlements nationaux, quant à eux, étendent leur pouvoir de contrôle aux initiatives européennes et participent de la sorte plus encore au processus décisionnel. On discute depuis très longtemps du rôle des parlements nationaux dans l'architecture européenne. À cet égard, il convient de souligner que ces parlements nationaux se voient attribuer un rôle de sonnette d'alarme, de signal, d'avertisseur, qu'ils ont la possibilité de délivrer des cartes jaunes voire des cartes rouges à l'égard des initiatives de la Commission européenne.
Cependant, je voudrais nuancer le rôle des parlements nationaux comme je l'ai fait chaque fois que j'en ai eu l'occasion dans une instance européenne. Il ne faudrait pas que sous prétexte d'un rôle renforcé des parlements nationaux dans le cadre de la subsidiarité et de la proportionnalité, on en arrive à renforcer le pôle intergouvernemental à travers le rôle du parlement qui contrôle les gouvernements des États membres.
C'est un piège dans lequel il ne faut pas tomber : il importe de pouvoir prendre les décisions aux endroits où elles sont les plus efficaces en tenant compte du principe de subsidiarité et de proportionnalité mais, en même temps, il ne faut pas casser la logique communautaire centrée sur le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil européen.
Dans le cadre du processus décisionnel, je voudrais souligner l'extension du champ d'application du vote à la majorité qualifiée. L'unanimité devient donc l'exception et parallèlement, la nouvelle configuration des instruments dont dispose l'Union européenne pour agir renforce la lisibilité et la transparence du processus de décision sans la rendre, loin s'en faut, parfaitement intelligible aux yeux de la population, et je crois que nous devons continuer à nous pencher sur ce problème.
Outre l'aspect institutionnel, pour lequel nous signalons des améliorations notables concernant les pouvoirs et la désignation du président de la Commission, la présidence groupée du Conseil des ministres, l'institutionnalisation du Conseil européen et de sa présidence, au risque d'entrer dans une dynamique de concurrence peut-être féroce - n'anticipons pas - avec la présidence de la Commission, il est impératif de souligner l'approfondissement de plusieurs domaines politiques, particulièrement ceux liés à la justice et aux affaires intérieures.
L'évolution remarquable est la suppression du troisième pilier et la quasi-généralisation à cet égard de la méthode communautaire, dont je viens de souligner l'importance.
Toutefois, il nous appartiendra de veiller à ce que la coopération en matière judiciaire et policière aille vraiment de pair avec une prise en compte communautaire de la protection de la vie privée, sous peine de risquer de tomber dans un système où règne l'arbitraire par rapport à l'ensemble des citoyens européens.
Concernant les affaires étrangères et la défense, l'agrégation de la fonction de haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité commune constitue un progrès. Cette fonction sera positive dès lors qu'elle garantira la cohérence de l'action extérieure de l'Union et augurera de l'émergence d'une réelle diplomatie européenne commune.
Cela dit, ce n'est pas la fonction créée qui va mener au consensus. À tout le moins, la fonction permettra peut-être d'aboutir plus rapidement à ce consensus. Ce ne sont pas évidemment les récentes prises de position divergentes au sein des vingt-sept qui me démentiront.
Signalons quand même qu'en ce qui concerne l'intervention des États-Unis en Irak, par exemple, les opinions étaient divergentes à l'échelon de l'Union européenne. J'aurais préféré le consensus si celui-ci s'était manifesté contre cette intervention, mais en l'occurrence, je me suis réjouis de l'existence de divergences.
Nonobstant la volonté d'intervenir comme acteur à part entière en termes de politique internationale, force est de constater que l'Union européenne ne pourra parler que d'une seule voix et ne s'imposera définitivement que si la politique de sécurité et de défense parvient également à exister de manière réelle et efficace. Si nous nous dirigeons vers la constitution d'un véritable pilier de défense, nos objectifs d'intégration progressive de nos capacités existantes et ceux de développement d'une capacité opérationnelle de gestion civile et militaire des crises en dehors de nos frontières seront garantis et offriront à l'Union la place qui est logiquement la sienne dans le discours des nations et des entités supranationales.
Nous avons à gérer notre intervention concernant le Tchad. Il est parfois compliqué de déterminer le cadre exact dans lequel nous agissons, d'autant plus que sur le plan géographique, il existe plusieurs justifications juridiques concernant des interventions de groupe.
Une clarification est donc indispensable. Il conviendra en tout cas de renforcer le pilier de défense européen afin de rendre plus cohérentes les prises de position en matière de politique étrangère. Par ailleurs, sans être exhaustif et en tenant compte de la généralisation de la codécision et de l'établissement de la majorité qualifiée en règle générale, d'autres perspectives sont envisagées dans des domaines politiques qui nous paraissent importants.
En matière de recherche, la stratégie de Lisbonne semble en partie être consacrée par ce traité, notamment par la reconnaissance d'un espace commun de recherche dans lequel les chercheurs, les connaissances scientifiques et les technologies doivent pouvoir circuler librement.
Dans le domaine de l'énergie, une nouvelle base juridique a été insérée.
Enfin, en matière d'environnement, la lutte contre les changements climatiques fait explicitement partie des objectifs de l'Union.
Au regard de ce qui précède, il est donc évident que certaines évolutions positives approfondissent plusieurs domaines de compétences. Cet approfondissement est d'autant plus envisageable que la pratique des coopérations renforcées permet à tout groupe d'États membres qui le souhaite d'aller plus avant dans certains champs d'action européens. Ce mécanisme est par ailleurs significatif d'une certaine dynamique européenne même si, au regard de notre récente histoire commune, son usage a été fortement limité. De nouveau, ce n'est pas simplement un problème de textes. Nous connaissons des exemples de véritables coopérations renforcées, à l'intérieur ou à cheval sur la logique communautaire : Schengen en dehors et à l'intérieur de l'Europe et la monnaie unique.
Cela dit, il serait tout de même intéressant, à titre d'expérience, de savoir si les textes du traité permettent véritablement d'élaborer une coopération renforcée.
À plusieurs reprises, nous avons eu les uns et les autres l'occasion de réclamer une expérience de cette nature mais elle ne se concrétise pas. On doit donc s'interroger sur l'existence d'une véritable volonté d'exercer, au sein de l'Europe, une coopération renforcée entre certains États.
Par ailleurs, d'autres politiques ne semblent pas avoir été prioritaires, dans la rédaction du nouveau traité. Il faut insister sur le manque d'ambition qui caractérise le nouveau chapitre social. On ne parlera pas de recul mais peu d'avancées notables sont à signaler. Même si le plein emploi et le progrès social sont inclus dans les objectifs de l'Union européenne, le social reste, dans les textes, le parent pauvre de ce nouveau cadre européen.
Le renvoi des partenaires sociaux au seul chapitre social en est l'expression la plus frappante. Les priver d'un rôle transversal ne peut en effet que limiter leur possibilité d'action en tant que moteur de l'intégration européenne. Pour rappel, la Belgique, sous l'impulsion du parti socialiste, était le seul État à réclamer le rétablissement de la reconnaissance faite aux partenaires sociaux dans la Constitution européenne. Malheureusement, cette démarche ne fut pas couronnée de succès.
Pour nous, le fait de placer les valeurs sociales, environnementales et de développement durable au même niveau que les valeurs de l'économie aurait été un véritable bouleversement dans ce nouveau traité.
Communauté de valeurs, l'Union européenne s'est construite sur la constitution d'un vaste marché, nourri d'élargissements successifs, plutôt que sur la réalisation d'un véritable espace de développement social. Je le déplore. À titre personnel, je ne regrette pas que les décisions en matière sociale soient maintenues dans le champ de la règle de l'unanimité. Sommes-nous réellement certains que de nouvelles normes sociales viendraient conforter un haut degré de protection, si la règle de l'unanimité venait à basculer ?
Après tout, on peut se demander si la règle de l'unanimité dans les affaires sociales, voire dans les matières fiscales, ne constitue pas un bouclier pour un système de protection sociale tel que le nôtre.
Enfin, même si les services d'intérêt général se trouvent aujourd'hui pourvus de bases juridiques pour l'adoption d'une directive les concernant, les spécificités de ces services face au principe de libre concurrence ne sont pas reconnues en tant que telles : l'enseignement, la culture, les départements d'autorité ainsi que les services publics doivent jouir de garanties et de protections et il ne faut pas que l'Union européenne devienne le « cheval de Troie » de services publics détricotés.
On peut connaître des succès dans un itinéraire politique, y compris sur le plan international. À l'échelon européen, la directive Bolkestein et cette sinistre clause du pays d'origine sont abandonnées. À un autre niveau, l'accord multilatéral sur l'investissement a également été abandonné. Nous devons consacrer toute notre énergie à la négociation, dans le cadre du cycle de Doha, de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) pour empêcher que l'enseignement, la culture, les départements d'autorité et les services publics soient balayés par les règles du libre marché et du profit. Nous avons cette volonté politique.
Le groupe socialiste du Sénat est favorable à la ratification de ce traité, comme il l'était à celle du traité constitutionnel, même si nous sommes confrontés à une plus grande complexification des traités. On peut regretter le côté sibyllin, voire illisible pour ne pas dire abscons du traité, même si son contenu est cohérent. Ce caractère a plusieurs explications. Soit on a voulu tenter de dissimuler tous les progrès que représente ce traité par rapport à une vision fédéraliste de l'Union européenne de sorte que ceux qui avaient marqué une opposition nette et tranchée au traité constitutionnel puissent accepter ce traité privé, cette fois, de l'adjectif « constitutionnel ». Soit les interventions strictement juridiques, dont l'objectif certes louable est la précision, ont pris le pas lors de la rédaction de ces textes au détriment de la lisibilité pour le citoyen. Alors qu'il est déjà tellement difficile d'expliquer au citoyen le fonctionnement de l'Europe, il me paraît essentiel que nous veillions particulièrement à la lisibilité des textes de manière à permettre au citoyen attentif de comprendre ce qu'est l'Europe et les objectifs qu'elle poursuit.
Même s'il figure encore au sein du traité une référence à la Charte des droits fondamentaux, nous déplorons que celle-ci ne fasse plus réellement partie du texte de Lisbonne. Pour nous, le caractère contraignant de la Charte doit être réel et se faire sentir dans l'Union européenne elle-même et dans chacun des États membres.
D'aucuns s'interrogent sur la place de la Belgique dans l'architecture européenne. De par le processus d'élargissement, la place de la Belgique va forcément être plus modeste qu'elle ne l'était, tant en ce qui concerne le nombre de membres au Parlement européen que la représentation à l'intérieur des systèmes compliqués de décision dans les conseils. J'estime que notre volonté de renforcer l'Europe devra suppléer la diminution de notre poids au sein quantitatif de l'Union européenne.
Je ne puis terminer sans exprimer mon regret quant à l'absence de référence expressis verbis à la laïcité dans l'actuelle disposition constitutionnelle.
En reprenant simplement dans le préambule la formule, je cite : « S'inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe, à partir desquels se sont développées les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l'égalité et l'État de droit... », les auteurs et négociateurs de l'actuel Traité de Lisbonne ont négligé tout un mouvement philosophique - en droite ligne de l'esprit des Lumières - dont la tolérance, l'égalité et le respect des droits de chacun, y compris d'ailleurs la liberté confessionnelle, constituent les valeurs morales essentielles défendues par l'Union européenne.
D'aucuns diront que le terme « humaniste » y fait peut-être référence. Il n'empêche, l'insertion du mot « laïc » dans cette formule n'aurait pas constitué en soi une atteinte à quiconque.
Tout en réaffirmant notre soutien et notre approbation au Traité de Lisbonne ainsi que notre volonté de le voir entrer en vigueur le plus rapidement possible, permettez-moi de rappeler que l'essence même de la construction européenne va bien au-delà du simple établissement d'un grand marché économique. Cette aventure européenne doit, aujourd'hui plus que jamais, se développer avec tous les acteurs de la société civile, les partenaires sociaux, les citoyens et citoyennes européens, pour qu'émergent de véritables conquêtes sociales à la dimension européenne.
Ce que nous souhaitons, ce que nous voulons, c'est avant tout un projet européen démocratique et social, garantissant les droits sociaux de haut niveau pour tous, soucieux des enjeux climatiques et des questions énergétiques, solidaire des peuples du monde et compréhensible par tous, un projet qui valorise hautement la connaissance et la recherche dans un environnement de paix et de développement durable.
De heer Karim Van Overmeire (VB). - De rapporteur zei daarnet dat het wetsontwerp in de commissie unaniem is goedgekeurd. Dat zal in de plenaire vergadering niet het geval zijn. Ik kon niet aanwezig zijn in de commissie omdat ik dinsdag de vergadering van de commissie voor Buitenlands Beleid van het Vlaams Parlement voorzit.
Voorbije dinsdag echter woonde ik in Ljubljana een colloquium van de West-Europese Unie bij over de rol van Europa in de westelijke Balkan. De recente situatie in Bosnië, Kosovo, Macedonië en Albanië werd er uiteengezet. Dat is onze achtertuin. Er valt inderdaad te pleiten voor structuren die aan de Europese Unie meer slagkracht geven, want we hadden in dat deel van Europa een veel grotere rol moeten spelen dan we nu konden.
De Senaat is erin geslaagd in drie dagen tijd een onleesbare tekst van vierhonderd bladzijden te doorworstelen, in commissie en in plenaire vergadering te bespreken en er over te stemmen. Deze reflectiekamer zal dus precies drie dagen hebben gewijd aan de bespreking van dit fundamentele verdrag. Daarna gaan we over tot de orde van de dag en stemmen we over resoluties over de situatie in Kenia en Oost-Congo en andere probleemgebieden. Dit is te vergelijken met wat we in oktober 2004 hebben meegemaakt bij de bespreking van de Europese Grondwet. Toen vond de commissievergadering zelfs plaats op hetzelfde ogenblik als de plenaire vergadering. Toen de tekst van de Europese Grondwet in de plenaire vergadering werd besproken, verliet de eerste minister de zaal, nadat hij amper de helft van de uiteenzettingen had gehoord. Nu worden er drie dagen gewijd aan dit verdrag. De Senaat - de reflectiekamer - zal straks nochtans bevoegd worden voor alle gemengde verdragen. Ik ben niet onder de indruk. Ik vraag me trouwens af wat er achter deze haast schuilgaat.
Gelukkig moet het verdrag ook nog door de gemeenschaps- en gewestparlementen worden goedgekeurd. De commissie voor Buitenlands Beleid in het Vlaams Parlement zal dit ontwerp in ieder geval op een behoorlijke manier behandelen en er de nodige tijd voor nemen. Ik kan me trouwens niet voorstellen dat het Vlaams Parlement dit wetsontwerp zal goedkeuren zonder dat de overeenkomsten tussen de parlementen in het kader van de vroegere verklaring 49 - nu verklaring 51 - geactualiseerd zijn en er duidelijkheid is.
De voorliggende tekst is een staaltje van ongehoorde brutaliteit. De relatief leesbare tekst van de Europese Grondwet is vervangen door een compleet onleesbare tekst, maar het eindresultaat is, op enkele cosmetische wijzigingen na, hetzelfde. Het is zoals een grote taart die de bevolkingen van de verschillende lidstaten werd geserveerd, maar die ze niet lustten. De mixer werd dan maar in die taart gezet, met als resultaat een brei met dezelfde ingrediënten. Ondertussen werd de procedure van goedkeuring stopgezet - in Groot-Brittannië werd immers geen referendum gehouden, maar de uitslag was voorspelbaar. De minister geeft toe dat het Verdrag van Lissabon de voornaamste vernieuwingen van het grondwettelijk verdrag ten gronde behoudt. Valéry Giscard d'Estaing zei dat, ofschoon de Britten, de Fransen en de Nederlanders erop hebben aangedrongen alle verwijzingen naar het woord `grondwet' te vermijden, het nieuwe verdrag alle sleutelelementen van de grondwet bevat.
Volgens premier Zapatero van Spanje heeft men geen enkel belangrijk punt van de grondwet laten vallen.
Bondskanselier Merkel van Duitsland zegt: `De inhoud van de grondwet bleef gehandhaafd. Dat is een feit.'
Eurocommissaris Wallström zegt: `In essentie is dit hetzelfde voorstel als de oude grondwet.'
President Rasmussen van Denemarken: `De kern van wat er werkelijk toe doet, bleef behouden.'
President Klaus van Tsjechië: `Er zijn alleen maar cosmetische veranderingen aangebracht. De basistekst is dezelfde gebleven.'
Minister van Buitenlandse Zaken Moratinos van Spanje: `Achtennegentig procent van het oude verdrag staat ook in het nieuwe. De verpakking is veranderd, niet de inhoud.'
Louis Michel: `Het nieuwe verdrag behoudt wat essentieel is in de grondwet.'
Het gaat hier om een ongehoord staaltje van brutaliteit. Een tekst wordt onderworpen aan een democratisch procédé en verschillende landen houden er een referendum over. Wanneer wordt vastgesteld dat een aantal landen de tekst verwerpen, neemt men dezelfde tekst, gooit men de hoofdstukken door elkaar en steekt ze in een nieuwe kaft. Het resultaat van dat gegoochel heet dan de nieuwe tekst waarover de Europeanen zich niet meer kunnen uitspreken, behalve dan de Ieren, die krachtens hun grondwet opnieuw een referendum moeten organiseren.
Als ik de collega's zo hoor, staat er in het verdrag niets dan goeds of zijn het toch minstens allemaal stappen in de goede richting. Als bijna alle partijen het eens zijn over zoveel positiefs, waarom kunnen ze dat dan niet uitleggen aan de bevolking? Waarom is men in nagenoeg alle Europese landen als de dood voor een nieuw referendum? Waarom tracht men de tekst met de karwats door de parlementen te jagen? Dit lijkt op het verlichte despotisme van Frederik de Grote: `Alles voor het volk, maar niets door het volk.' Zijn die Europeanen dan complete idioten die niets begrijpen van wat goed voor hen is? Slagen de politici er gewoonweg niet in om een en ander uit te leggen? Ik heb hier een heel ongemakkelijk gevoel bij.
Ik wil niet alle veranderingen in de tekst in detail bespreken. De belangrijkste verandering is het afbouwen van het vetorecht van de lidstaten en de vervanging ervan door beslissingen bij gekwalificeerde meerderheid vanaf 2014. In de meeste dossiers zal men dan beslissingen nemen met een meerderheid van 55% van de lidstaten die 65% van de Europese bevolking vertegenwoordigen.
Natuurlijk wordt beslissen dan gemakkelijker, maar voor die beslissingen zal er in Vlaanderen of Wallonië niet noodzakelijk een draagvlak bestaan. We weten waarover we het hebben. Denken we maar aan het Belgische voorbeeld van de goedkeuring van het vreemdelingenstemrecht, waarvoor in Vlaanderen geen draagvlak bestond.
Zullen we vanaf 2014 niet voortdurend worden geconfronteerd met besluiten van meerderheden die mee worden gevormd door Polen, Roemenen, Slowaken, Portugezen en zelfs Turken?
Zoals collega Roelants du Vivier heeft beklemtoond, is het verdrag ondanks alle cosmetica onmiskenbaar een nieuwe stap in de richting van een federaal Europa. De Europese naties worden stap voor stap teruggebracht tot deelstaten, tot oblasten.
Beslissen bij gekwalificeerde meerderheid valt misschien te overwegen voor een groep landen met een vergelijkbaar politiek stelsel en een vergelijkbare politieke opinie. De Europese Unie evolueert echter steeds meer naar een heterogeen gezelschap. Bulgarije en Roemenië zijn lid kunnen worden van de EU zonder dat ze er eigenlijk klaar voor waren; zoveel is nu wel duidelijk. Strikt genomen is de toetreding van Turkije vandaag niet aan de orde maar in een stelsel met beslissingen met gekwalificeerde meerderheid zal een land als Turkije zeer zwaar op de besluitvorming wegen.
`Europa is als een religie: je bent een aanhanger, en dus een gelovige, of je bent dat niet. Wie kritisch staat tegenover dat geloof wordt, zoals in de kerk, als een afvallige beschouwd en voor ketters is er kennelijk geen plaats'. Dat citaat komt niet van mij, maar van Johan Vande Lanotte die het liet optekenen in De Morgen van 21 oktober 2003.
Voor mij is er meer dan één Europa denkbaar en voor het Vlaams Belang moet de Europese Unie in essentie intergouvernementeel blijven, een samenwerkingsverband tussen lidstaten die hun soevereiniteit behouden en er vrijwillig voor kiezen een gemeenschappelijke markt uit te bouwen, desnoods à la carte samen te werken in die domeinen waar de voordelen van schaalvergroting en de Europese samenwerking manifest zijn. Dat we Vlaanderen en Wallonië liever als lidstaten zouden zien dan België, doet niets af aan de fundamenten waarop onze visie is gebaseerd. Voor wie, zoals de heer Roelants du Vivier, droomt van een Europese federatie naar Amerikaans model - de Verenigde Staten van Europa - en voor wie gelijkschakeling en uniformering het einddoel zijn, is dit verdrag een stap in de goede richting. Zij die Europa echter zien als een mozaïek van naties die nu, gelukkig, in een ruimte van vrede en welvaart samenleven, maar niet noodzakelijk moeten worden gereduceerd tot deelstaten, tot provincies van een federaal Europa, hebben alle redenen om argwanend te zijn. Als men bovendien ziet hoe deze tekst door het parlement wordt gejaagd en hoe de kritische stemmen overal in Europa worden gesmoord, neemt die ongerustheid alleen maar toe.
Daarom zal het Vlaams Belang dit verdrag niet goedkeuren.
M. Francis Delpérée (cdH). - J'interviendrai brièvement dans ce débat et mes collègues poursuivront la réflexion.
Ma première remarque portera sur la procédure que nous suivons pour l'instant. Les sénateurs ont reçu lundi après-midi le texte du traité et les documents annexes, en ce compris l'avis de l'assemblée générale du Conseil d'État du 18 janvier dernier, soit 370 pages au total.
La nuit porte conseil, dit-on, et la commission des Relations extérieures s'est donc réunie dans la matinée du mardi. Mercredi matin, l'ordre du jour de la réunion plénière a été arrêté. Mercredi soir, nous avons reçu le rapport de la commission. Nous voici jeudi pour discuter du traité. Certains nous reprochent parfois d'adopter un « train de sénateur ». Cette fois c'est le TGV sénatorial qui s'est mis en route.
On peut se féliciter de cette ardeur, mais je me demande si le Sénat n'aurait pas gagné à prendre un peu plus de temps à réfléchir au traité qui engage, et de loin, l'avenir de notre pays et de notre continent.
Ma deuxième remarque portera sur l'intitulé du traité. Chacun connaît l'appellation retenue : « Traité modifiant le Traité sur l'Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne ». Je me réjouis vivement du changement d'appellation.
Comme je le relevais lors du débat relatif au Traité de Rome du 29 octobre 2004, l'appellation de Constitution européenne ne pouvait qu'induire en erreur. Un traité n'est pas une Constitution et une Constitution n'est pas un traité. Ceux qui répandaient à tort et à travers, mais non sans arrière-pensées, l'idée d'un « traité constitutionnel », cet être chimérique à deux corps, ne simplifiaient pas, pour les citoyens de notre pays et de l'Union, la compréhension du système institutionnel européen.
Au surplus, la référence constitutionnelle a fait peur à ceux qui savaient que la Constitution est toujours l'acte fondateur d'un État et qui redoutaient que l'adoption d'une telle Constitution ne préfigure la disparition des États membres. Elle a déçu, en même temps, ceux qui ne retrouvaient pas, dans cette soi-disant Constitution, les éléments qui font son originalité et notamment l'existence d'un réel pouvoir constituant.
Désormais, les choses sont plus claires. Comme l'explique l'exposé des motifs, « les termes "constitution" et "constitutionnel" ne sont pas repris ». C'est très bien mais, mieux encore, le principe de primauté de toute disposition du droit européen sur toute disposition du droit des États n'est pas inscrit dans le traité. C'est une bonne chose.
La satisfaction serait entière si la déclaration nº 17 ne reprenait à son compte la jurisprudence constante de la Cour de justice pour qui « les traités et le droit adopté par l'Union sur la base des traités priment le droit des États membres ». Chacun sait que c'est une formulation trop générale qui ne s'inscrit pas dans les prévisions de l'article 34 de la Constitution belge et de nombreuses constitutions étrangères. Comment imaginer un seul instant que la Constitution puisse autoriser, par traité, une organisation internationale à prendre des normes qui méconnaîtraient ses dispositions les plus essentielles ?
Il faut rappeler l'existence d'une clause innommée de sauvegarde de l'ordre constitutionnel dans ce qu'il a de plus essentiel, comme l'a dit la Cour constitutionnelle fédérale d'Allemagne. La Constitution, à peine de ne plus être la Constitution, ne saurait se faire hara-kiri.
Troisième remarque. Comme le Traité de Rome, le Traité de Lisbonne entend instaurer un dialogue renforcé entre l'Europe et les parlements nationaux, au sens large de l'expression.
Lors de la signature du Traité de Lisbonne, nous avons fait une déclaration unilatérale précisant qu'en vertu de notre droit constitutionnel, « tant la Chambre des représentants et le Sénat que les assemblées parlementaires des communautés et des régions agissent, en fonction des compétences exercées par l'Union, comme composantes du système parlementaire national ».
Il revient notamment à ces différentes assemblées de se prononcer sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité dans l'élaboration du droit de l'Union.
Reconnaissons que, dans ce domaine, et depuis quelques années, la Belgique a laissé libre cours à l'improvisation et au bricolage institutionnels. Un protocole passé par on ne sait qui, au nom de qui, sur n'importe quoi et sans aucune valeur juridique, un véritable monstre né de l'imagination de quelques cerveaux parlementaires a servi, jusqu'à présent, tant bien que mal à remplir cet office.
Cet instrument qui n'a pas été soumis aux délibérations de notre assemblée ne nous engage pas. Il a été conçu sans aucun respect pour les principes constitutionnels du bicamérisme, sans égard pour les répartitions de compétences qui font la trame du système constitutionnel fédéraliste, sans se préoccuper un seul instant de la règle de collégialité qui caractérise l'action du pouvoir législatif, tant au niveau fédéral que fédéré.
Au contraire même, l'on voit apparaître, dans ce protocole, l'idée qu'il y aurait un Parlement fédéral.
Dois-je rappeler qu'il n'y a pas de Parlement fédéral ? Il y a un bâtiment, le Palais de la Nation, que l'on appelle si l'on veut « Parlement » ; pour le reste, moi, je ne connais que la Chambre, et plus encore le Sénat, qui assument de manière distincte les responsabilités différenciées qui sont les leurs.
Vous nous dites, monsieur le ministre, qu'un « accord de coopération » réglera, sur le plan interne, la manière dont les pouvoirs attribués par le traité de Lisbonne aux parlements nationaux seront mis en oeuvre. Je ne puis m'empêcher de penser que cette véritable réforme du travail législatif mériterait de trouver place dans des dispositions constitutionnelles et pas dans un document préparé par les gouvernements concernés et sur lesquels nous serions amenés à donner notre assentiment. Je ne puis m'empêcher de penser que, pour les parlements fédérés, cette réforme devrait trouver place dans une loi spéciale de réformes institutionnelles.
Si l'on ne veut pas utiliser les armes lourdes de la révision de la Constitution - y a-t-il des dispositions révisables ? - ou de l'élaboration d'une loi spéciale, il serait au minimum utile de modifier les règlements d'assemblée pour que la mise en oeuvre du traité puisse se réaliser dans des conditions correctes.
En d'autres termes, il y a du travail pour le gouvernement et pour le Sénat s'ils veulent, ce que je souhaite, harmoniser les dispositions de notre droit constitutionnel et celles du droit conventionnel auquel nous souscrivons. Pour ma part, je souhaite que cet effort d'harmonisation soit réalisé avant que la Belgique ne ratifie le traité de Lisbonne.
C'est en ayant à l'esprit les tâches qui nous attendent que le groupe cdH apportera avec conviction, pour ne pas dire avec enthousiasme, ses suffrages lors du vote de la loi d'assentiment du traité.
M. Josy Dubié (Ecolo). - L'action des écologistes se base depuis toujours sur la recherche d'un équilibre entre les défis sociaux, environnementaux et économiques afin d'assurer un avenir et un développement durable aux générations futures.
Le nouveau texte, dit traité de Lisbonne, dont nous discutons aujourd'hui représente certaines avancées institutionnelles, en tout cas par rapport au traité de Nice sous l'empire duquel nous vivons toujours aujourd'hui. Il reste que ce nouveau traité est très loin d'atteindre les objectifs ambitieux des promoteurs de la « Constitution européenne » et, en ce sens, malgré tous les efforts déployés, notamment au sein de la convention européenne par notre représentante Marie Nagy, ce traité est un peu la montagne qui accouche d'une souris. Le traité de Lisbonne n'apporte en effet pas de réponse transversale et efficace aux défis majeurs existant dans les domaines sociaux, environnementaux et économiques, réponse de nature à assurer un avenir et un développement durable aux générations futures.
Nous estimons que le présent texte, à 95% similaire au précédent, présente de nombreux points négatifs : une méthode de rédaction beaucoup moins transparente et ouverte que celle qui avait prévalu pour la rédaction du texte constitutionnel et qui le rend pratiquement illisible - le ministre l'a reconnu lui-même en commission - un contrôle démocratique trop faible par l'absence de participation du parlement européen à la PESC ; un monopole d'initiative qui reste entre les mains de la Commission européenne ; un système d'opting out, prévu pour le Royaume-Uni et la Pologne vis-à-vis de la Charte des droits fondamentaux, qui instaure une Europe à deux vitesses dans le domaine des droits de l'homme, et surtout le maintien de la règle de l'unanimité dans des domaines aussi fondamentaux que la fiscalité et les droits sociaux, ce qui maintiendra le blocage actuel vis-à-vis de toutes mesures visant à mieux lutter contre le « shopping » et la fraude fiscale, les paradis fiscaux et l'harmonisation par le haut d'un droit social européen favorable aux travailleurs, visant à lutter contre le dumping social.
M. Philippe Mahoux (PS). - Êtes-vous certain de trouver une majorité qualifiée pour adopter des améliorations des règles sociales et fiscales en Europe ?
M. Josy Dubié (Ecolo). - Je compte en tous cas sur vous et votre groupe pour nous aider. J'espère bien que si un jour nous y arrivons, ce sera avec vous.
Nous sommes donc conscients des manques et des insuffisances de ce nouveau traité. Cependant, comme le disait, l'un des visionnaires de l'Europe, Jacques Delors, notre Europe est comme une bicyclette : si elle n'avance pas, elle tombe. Et, de cela, nous n'en voulons pas car nous ne souhaitons pas contribuer à la destruction de notre Europe, de cette idée européenne, si fragile mais si exaltante qui nous a amené la paix par la réconciliation de peuples qui se sont massacrés pendant des siècles. En témoigne toujours, aux quatre coins de notre continent et jusque dans les villages les plus reculés de France, d'Allemagne ou de Belgique, la longue litanie des noms sur les monuments aux morts, rappel tragique des vies brisées et des familles massacrées sur l'autel de nationalismes meurtriers.
À un moment où, un peu partout en Europe, resurgissent les revendications nationalistes et les replis sur soi, il serait suicidaire de porter un coup fatal au processus de construction européenne dont ce traité procède, même s'il est insuffisant. C'est pourquoi, en dépit de nos réticences, nous soutiendrons ce traité.
Nous n'oublions pas pour autant tous ceux, majoritaires, qui ont émis en France et aux Pays-Bas, un vote négatif lors des référendums sur la Constitution. Un sondage « Eurobaromètre » publié après ces référendums négatifs montrait qu'en France, à peine 4% des personnes interrogées ayant voté non, disaient l'avoir fait par opposition à la construction européenne. Par contre, 76% l'avaient fait pour s'opposer à la politique ultralibérale menée par cette Europe et dans laquelle ils ne se reconnaissaient pas. Ils n'ont donc pas voté contre l'Europe, mais pour une autre Europe, plus proche des gens, plus juste, plus solidaire.
Leur « non » rejoignait notre « oui » de combat qui visait à utiliser l'outil de la Constitution pour transformer notre Europe en un espace de liberté mais aussi de solidarité, de justice sociale où les plus démunis, chômeurs et exclus en tous genres, ne seraient plus laissés au bord du chemin mais pris en compte dans le cadre d'un développement durable profitable à tous.
Les « nonistes » en France ont d'abord voté majoritairement contre un système économique qui met en avant le modèle ultralibéral, le « tout au marché » qui, ont le voit partout, aggrave la fracture sociale et renforce le chômage et l'exclusion.
Un système qui voit des entreprises, notamment les banques, enregistrer des bénéfices records et, dans le même temps, procéder à des licenciements massifs.
Un système où la seule préoccupation est l'augmentation des dividendes des actionnaires et non le bien-être des travailleurs qui pourtant produisent les richesses.
Un système qui dépèce les services publics pour s'en approprier les parties les plus juteuses financièrement, suivant le principe de « la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes ».
Un système qui engendre les délocalisations à la recherche du profit maximum au mépris du respect des droits les plus élémentaires des travailleurs.
Un système qui, par un scandaleux renversement sémantique, appelle conservateurs ceux qui défendent les droits de ces travailleurs, fruits d'une lutte séculaire qui fait justement partie de l'originalité de notre modèle social européen.
Un système qui pille et détruit sans vergogne notre environnement considéré, non pas comme un bien précieux à préserver pour les générations futures, mais comme une source de profit à exploiter sans limites.
Un système qui voit des PDG s'arroger des sursalaires fabuleux et indécents alors que le pouvoir d'achat de la majorité des travailleurs est en baisse constante.
C'est ce système qui est dénoncé, avec virulence, par une personnalité qui n'a rien d'un gauchiste, d'un militant d'ATTAC ou d'un altermondialiste, Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, professeur d'économie à la Columbia Business School de New York. Un homme qui n'est pas seulement un brillant intellectuel mais aussi un homme de terrain. Vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale pendant trois ans, conseiller économique principal du président des États-Unis, William Clinton pendant des années, Joseph Stiglitz sait de quoi il parle.
Dans son dernier livre, Quand le capitalisme perd la tête, Joseph Stiglitz écrit ce qui suit : « L'incompétence, l'irréalisme, la courte vue, un inquiétant fanatisme libéral règnent dans les institutions financières internationales. La Banque mondiale, le FMI, l'OMC sont plein d'experts dogmatiques et suffisants, de "bolcheviques du marché" qui accumulent les incohérences et les dégâts dans les pays pauvres. »
Dans son livre, Joseph Stiglitz, qui a enseigné à Oxford, Yale et Princeton, pas encore à l'UCL, ...
M. Francis Delpérée (cdH). - Puisque vous me regardez, je vous rappelle que M. Stiglitz a été fait docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain !
M. Josy Dubié (Ecolo). - M. Stiglitz récuse le modèle néolibéral, qu'il qualifie « d'usé, de contre-productif et d'antidémocratique ». Il conteste aussi le fameux mythe économique qui sert de base au néolibéralisme, la « fameuse main invisible » censée « réguler le marché ».
Joseph Stiglitz écrit en effet : « Cette fameuse main est invisible parce qu'elle n'existe pas. Le marché ne se régule pas de lui-même (...). C'est tout simplement faux. La condamnation systématique de l'État ? Elle est dangereuse. Le néolibéralisme apparaît comme un système économiquement malsain. Il génère la pauvreté. Il est dogmatique et injuste. Il menace la démocratie. C'est un mauvais modèle économique. »
Stiglitz termine en préconisant de ne pas privatiser des services publics comme l'eau, l'électricité, le gaz, la distribution alimentaire, l'éducation !
De plus en plus nombreux sont les citoyens européens et donc aussi belges qui ressentent et subissent tous les jours les conséquences de cette politique ultralibérale appliquée, en Europe aussi, par des « experts dogmatiques et suffisants » déconnectés des conséquences souvent dramatiques de leurs décisions sur la réalité sociale de millions de citoyens de l'Union, réduits au chômage et à l'exclusion.
La Fondation Roi Baudouin souligne que, « En Belgique, la pauvreté et la précarité sont en progression évidente. Elles touchent aujourd'hui 13% de la population ».
Pour sauver l'Europe et lui redonner ce souffle qui pourrait enfin rallier l'adhésion des citoyens, il conviendrait de modifier radicalement son cours économique et social.
L'Europe aurait besoin d'un sursaut, d'un changement de cap, d'une forme de New Deal, à l'image de celui lancé par le président américain Franklin Roosevelt dans les années trente, basé sur une politique économique volontariste ; elle aurait besoin d'un développement durable s'appuyant sur le marché comme un outil pour satisfaire les besoins du plus grand nombre et non plus comme une fin en soi qui ne profite qu'à quelques-uns.
En outre, comme nous l'avons fait en 2005 pour la ratification du projet de Traité constitutionnel, nous plaidons activement pour la tenue d'un vaste débat public sur l'adoption du Traité de Lisbonne et regrettons amèrement la volonté manifeste de la majorité des pays européens, dont la Belgique, d'opter pour la ratification parlementaire et de couper ainsi la parole aux citoyens européens.
Écolo et Groen! ont déposé une proposition de résolution demandant la tenue d'une consultation populaire sur le nouveau Traité. Une telle consultation, assortie d'une vaste campagne d'information citoyenne sur les enjeux du Traité, aurait dû permettre une large participation au processus de construction d'une Europe démocratique et durable tant du point de vue social qu'environnemental.
Le gouvernement belge et les autorités européennes vont totalement à l'encontre de leurs déclarations en limitant le débat à des cercles diplomatiques restreints ; ils perpétuent ainsi l'image d'une Europe technocratique et éloignée des préoccupations et des besoins de ses citoyens.
On ne peut nier que l'Europe d'aujourd'hui relève d'une logique néolibérale favorisant les aspects économiques et financiers au détriment de politiques sociales et environnementales fortes.
Je ne citerai que quelques exemples tels l'idée dominante de concurrence libre et non faussée ; de la toute puissance des règles du marché ; du manque de contrôle démocratique que peut exercer le parlement européen sur des matières encore trop nombreuses ; du maintien de la règle de l'unanimité dans le domaine fiscal et social.
Nous déplorons également la méthode utilisée pour la rédaction de ce texte qui relève d'une logique libérale et technocratique n'autorisant aucun débat contradictoire.
Si nous reconnaissons les limites du Traité de Lisbonne et que nous exigeons une Europe plus démocratique et transparente, une Europe sociale et plus proche du citoyen, nous ne pouvons nier les apports, surtout institutionnels, du Traité par rapport aux traités précédents.
En effet, nous pouvons relever l'extension du rôle du parlement européen et du vote à majorité qualifiée à de nombreuses matières ; l'extension du rôle des parlements nationaux ; l'élection du président de la Commission européenne par une majorité au parlement européen ; le droit d'initiative citoyenne ; l'octroi de la personnalité juridique à l'Union européenne ; l'extension de la méthode communautaire ; une Europe plus visible sur la scène mondiale ; la Charte des droits fondamentaux qui devient juridiquement contraignante.
Ce sont des avancées modestes mais réelles. Insistons surtout sur le besoin de renforcer le dialogue social européen et le modèle social européen, tous deux en perte de vitesse. La solidarité, dans toutes ses dimensions, constitue en effet un préalable à un développement qui se veut réellement durable.
En 2005, Écolo était favorable à la ratification du projet de Traité constitutionnel.
Le texte actuel en perd l'esprit mais lui est fortement similaire. Notre position n'a pas fondamentalement changé, et nous voterons donc pour ce Traité.
Mais, pour nous, ce dernier n'est qu'une étape très insuffisante, et nous n'oublierons pas pour autant le besoin de poursuivre le combat pour construire une Europe à l'image de l'écologie politique solidaire, démocratique et transparente, où les objectifs sociaux, environnementaux et économiques iront de pair pour le profit du plus grand nombre.
De heer Geert Lambert (sp.a-spirit). - Sommige leden hebben al opgemerkt dat we dit Europees verdrag zo snel goedkeuren. De heer Delpérée had het over de TGV sénatorial. Ik betreur enigszins dat we niet meer tijd uittrekken om het verdrag ernstig te bespreken. Het verdrag dat ons vandaag ter goedkeuring wordt voorgelegd, wijkt niet veel af van de tekst voor de Europese Grondwet die we vroeger al hebben besproken. Niettemin stemmen we vandaag over een bijzonder fundamentele tekst, die we weliswaar geen grondwet mogen noemen, maar die toch wel een institutionele hervorming van formaat inhoudt. Terwijl we in ons eigen land zware debatten voeren over een interne staatshervorming, kon de regering van lopende zaken niet echt een grondig democratisch debat op gang brengen rond het standpunt van ons land over dit Europees verdrag.
Dit verdrag bevat zowel positieve als negatieve punten. Ik vraag me echter af of we ten volle de gelegenheid te baat hebben genomen om een nog grondiger hervorming te bedingen, wat de Europese Unie toch wel echt nodig heeft. Net zoals we in ons land van staatshervorming naar staatshervorming evolueren, zo zal ook de Europese Unie niet stoppen bij deze tekst en zullen er in de toekomst nog institutionele hervormingen volgen.
Onze partij is, als regionalistische partij, altijd een bijzonder groot voorstander geweest van een sterke Europese samenwerking en eenmaking, maar we vinden dat de Europese Unie nooit mag verworden tot een louter economische unie. We hebben destijds de term EEG afgezworen en vervangen door Europese Unie. Het Europees verhaal blijft echter al te vaak steken in een economisch verhaal, terwijl het oorspronkelijk de bedoeling was in ons continent vrede en stabiliteit te garanderen. Met economische maatregelen, zoals de oprichting van de EGKS, hebben we de oorlogsindustrieën omgebogen om vrede en stabiliteit te bereiken. Nu hebben we verdere stappen nodig om de bevolking enthousiast te houden voor het Europees project. Ik merk bij de mensen echter heel dikwijls een afkeer van de Europese samenwerking. Die is vaak gebaseerd op fabels, maar ook op een abdicatie van de eigen politieke mandatarissen, die de Europese Unie met de vinger wijzen in verband met allerlei verplichtingen.
In die zin ben ik verheugd dat we met de tekst die vandaag voorligt, toch het politieke karakter van de Europese Unie versterken. Ik overloop enkele belangrijke punten.
Om te beginnen zijn er de budgettaire en de wetgevende versterking van het Europees Parlement en de rol van het parlement bij de keuze van de Europese Commissievoorzitter. Ik had het genoegen als medewerker van Jaak Vandemeulebroucke actief te zijn. We grapten toen altijd dat we ons in het Mickey Mouse parliament bevonden. Het Europees Parlement had toen immers abominabel weinig bevoegdheden. Vandaag kan een Europees parlementslid met enige trots zeggen dat hij op het Europese forum effectief een rol kan spelen.
Even belangrijk is de installatie van een Raadsvoorzitter, die de Europese Unie een gezicht kan geven en binnen de EU stabiliteit kan brengen in de werkwijze. La fonction fait l'homme, maar hier geldt wellicht, net zoals voor de Hoge Vertegenwoordiger, ook dat l'homme fera la fonction. De mensen die deze functies vervullen, moeten er de nodige uitstraling kunnen aan geven en de correcte Europese spirit uitdragen om Europa verder in goede banen te leiden.
Ik vind het dan ook onaanvaardbaar dat Europa straks als Raadsvoorzitter iemand zou aanwijzen uit een lidstaat die niet volop meespeelt op alle terreinen van onze Europese Unie. Een lidstaat die zich al te afzijdig houdt, bijvoorbeeld ten aanzien van de eurozone, of steevast kiest voor een opt-out, kan mijns inziens niet de Raadsvoorzitter leveren. De Raadsvoorzitter moet een Europese figuur zijn. We weten immers allemaal hoezeer nationale reflexen nog meespelen en hoe nationale regeringen dat nog als drukmiddel gebruiken om andere zaken te realiseren wanneer er een benoeming op til is.
Openbaarheid van de Raadszittingen is heel belangrijk. Dat we straks zullen weten welke positie de verschillende lidstaten hebben ingenomen, maakt dat we een extra politieke controle zullen kunnen uitoefenen en dat we onze eigen vertegenwoordigers in de Raad politiek verantwoordelijk kunnen stellen wanneer ze zich niet aan hun opdracht houden. In de Senaat worden geregeld resoluties goedgekeurd waarin de regering wordt gevraagd een bepaalde positie in te nemen. Nu zullen onze ministers rekenschap moeten geven van de beslissingen die de Raad heeft genomen. Ik hoop - en vertrouw erop - dat onze pers uitgebreid aandacht zal besteden aan de Raadszittingen.
Een ander punt uit het Verdrag is het burgerinitiatief, waardoor één miljoen inwoners van de Europese Unie aan de Commissie kunnen voorstellen om een bepaald wetgevend initiatief op te starten.
Het is echter niet duidelijk hoe dat in de praktijk zal werken. Zal het Parlement zich moeten verantwoorden waarom het al dan niet op het initiatief ingaat?
De toetsing van het subsidiariteitsbeginsel, waarin de nationale parlementen een fundamentele rol zullen kunnen spelen, geeft ons een bijzonder grote verantwoordelijkheid. Ik doe een oproep tot al degenen die de Europese eenwording genegen zijn en niet onder het paraplusysteem willen werken, die niet bereid zijn voortdurend te zeggen dat Europa hen tot iets verplicht om van bij het ontstaan van de Europese regelgeving mee na te denken over de wenselijkheid van die regelgeving. Velen onder ons zijn namens het Parlement vertegenwoordigd in internationale organen en hebben contacten met buitenlandse collega's. Laten we van die contacten gebruik maken om, als we aanvoelen dat de Europese regelgeving het subsidiariteitsbeginsel schaadt, samen met andere lidstaten de nodige stappen te ondernemen.
De opgesomde punten zijn een voor een stappen vooruit die ik toejuich. Nochtans heb ik ook enkele opmerkingen.
De sociale paragraaf krijgt nog steeds een te beperkte invulling. Europa plooit zich te vlug terug tot een louter economisch geheel waarin de globalisering van de economie de hoofdrol speelt. We hebben weliswaar extra sociale paragrafen ingeschreven, maar ze zijn oppervlakkig en weinig concreet. Nu de unanimiteitsregel niet langer geldt, is vooruitgang boeken niet zo evident. Als we Europa terug aan de bevolking willen geven, moeten we kunnen aantonen dat Europa er is voor de bevolking. Ik doe een oproep om daar samen aan te werken.
Ik betreur dat in het verdrag wel het energiebeleid aan bod komt, maar dat de Euratomverdragen niet in de nieuwe tekst werden geïntegreerd. Euratom was een keuze van het verleden. Vandaag moeten we kiezen voor duurzame energie. De mogelijkheden die ons continent biedt, moeten het mogelijk maken dat een Europees verdrag voor duurzame energie via zelfvoorziening wijze onze energiebevoorrading duurzaam kan garanderen. Twee jaar geleden heb ik samen met Duitse, Britse en Nederlandse collega's een oproep gedaan om te werken aan een Europees verdrag voor duurzame energie. Het feit dat we vandaag zelfs Euratom niet behandelen, is een gemiste kans.
De aanstelling van een Europees federaal magistraat is een goede zaak. Zijn/haar bevoegdheden zijn echter ontoereikend, zeker op fiscaal vlak. Ik denk in dat verband aan de fraudezaak in Liechtenstein, ook al maakt dat land geen deel uit van de EU.
Een laatste punt is de beperkte rol van de gewesten en de gemeenschappen. Er is de clausule waarin staat dat België een federaal land is waarin de gewesten en de gemeenschappen specifieke bevoegdheden hebben. De heer Van den Brande stelde dat we niet moeten streven naar een Europa van de regio's, maar naar een Europa met de regio's. Ik vind dat die stelling onvoldoende tot uiting komt in het verdrag.
Dat houdt wel in dat België intern nog heel wat werk heeft, vooral inzake het samenwerkingsakkoord tussen de Parlementen. We zullen rekening moeten houden met de opmerkingen van de Raad van State. De minister heeft er in de commissie op gewezen dat artikel 195 toch mogelijkheden biedt om de Grondwet conform de opmerkingen van de Raad van State aan te passen teneinde ons grondwettelijk stelsel in het nieuwe verdrag in te schrijven. Dat zal niet evident zijn, zeker niet wanneer het erop aankomt de rol van de gemeenschappen in de Raad van Europa uit te klaren.
De heer Luc Van den Brande (CD&V-N-VA). - De heer Lambert merkt terecht op dat het hervormingsverdrag wel in de goede richting gaat, maar nog niet ver genoeg. Toch zijn er enkele positieve punten. Zo wordt het regionale feit erkend. Ook kan het Comité van de Regio's zich tot het Hof van Justitie richten. De constitutionele regio's hebben vanzelfsprekend gevraagd om verder te gaan.
Er is ook het Belgische akkoord met betrekking tot de subsidiariteitscreening. Dat houdt in dat de regionale parlementen als componenten van de nationale parlementen worden beschouwd.
Dat alles gaat natuurlijk nog niet ver genoeg. Om die reden onderstreep ik het belang van een Europa met de regio's. Tevens ben ik er absoluut voorstander van dat zeker de regio's met een constitutionele bevoegdheid samen met de nationale parlementen optreden en niet als tegenstanders van die nationale assemblees. In die optiek organiseert het Comité van de regio's op 24 oktober in Parijs een `assisen' van de subsidiariteit, waarop overigens ook de nationale parlementen van de landen met een tweekamerstelsel worden uitgenodigd.
Nog eens, dat alles is nog niet voldoende, maar het gaat de goede richting uit. We moeten de geboden mogelijkheden maximaal benutten. Een verdrag is immers geen statisch gegeven; men kan ermee omgaan vanuit een bepaalde benadering.
Ooit zullen de plaats en de rol van de constitutionele regio's tegenover de Europese Commissie en wellicht ook de Europese Raad moeten worden aangepast. Een systeem van een niet-hiërarchie van normen of een systeem van exclusieve bevoegdheden met een zekere hiërarchie van normen is niet combineerbaar met een systeem van besluitvormingsprocessen waarin enkel met staten rekening wordt gehouden. Dat punt zal in de komende periode zeker moeten worden uitgeklaard. Minister De Gucht heeft vanaf het begin aangegeven dat hij voorstander was van gesplitste stemmingen in de Europese Raad. Hiervoor moet natuurlijk een meerderheid worden gevonden, wat niet eenvoudig zal zijn. Bij de voorbereidende werkzaamheden voor het Verdrag van Maastricht had immers niemand geloofd dat een constructie kon worden opgezet zoals degene die nu bestaat. België, Oostenrijk en vooral bondskanselier Kohl hebben ervoor gezorgd dat bepaalde punten in het verdrag werden ingeschreven. Het is dus een evolutief proces.
De heer Geert Lambert (sp.a-spirit). - In mijn discours heb ik er meermaals op gewezen dat er stappen vooruit worden gedaan. We zullen de samenwerkingsakkoorden tussen de parlementen in ons land evenwel eens moeten bekijken, want de rol van de regio's hangt af van de interne structuur. Gelet op onze doorgedreven staatshervorming zou ons land een voortrekkersrol kunnen spelen voor de streken die met gelijkaardige problemen worden geconfronteerd, maar geen of onvoldoende steun ervaren van hun nationale regeringen.
Ik ben het ermee eens dat een directe link moet worden gemaakt tussen de constitutionele regio's en de gemeenschappen, enerzijds, en Europa, anderzijds. Die is immers essentieel voor het zo dicht mogelijk bij de bevolking brengen van de beslissingen. Aangezien op Europees vlak de andere richting wordt uitgegaan, moeten we ervoor zorgen dat de beslissingen optimaal worden teruggekoppeld naar het lagere niveau.
Ik sprak daarnet over noodzakelijke grondwettelijke aanpassingen en richt me daarvoor tot degenen die de grondwetsherziening verder uittekenen, want dit moet daarin worden opgenomen.
Ik eindig waarmee ik begon. Vandaag wordt ons een niet onbelangrijke staatshervorming ter stemming voorgelegd, waarin het Europees niveau extra vorm krijgt. Senator Dubié verwees daarnet naar een uitspraak van voormalig voorzitter Delors, die over Europa sprak als over een fiets en eraan toevoegde dat een fiets omvalt als hij stilstaat. Parafraserend wil ik eraan toevoegen dat het voorliggend document, hoe onvolmaakt ook, kan worden vergeleken met twee zijwieltjes die aan de fiets worden vastgemaakt, waardoor die minder gemakkelijk omvalt.
Mme Christine Defraigne (MR). - Je voudrais insister sur trois points.
Premièrement, la politique des frontières, de l'asile et de l'immigration entre entièrement dans le champ commun des politiques européennes. La Commission y retrouve son monopole d'initiative tandis que la majorité qualifiée est étendue à tous les domaines concernés.
Le Traité consacre la notion de système intégré de gestion des frontières extérieures et intègre celle du système européen commun d'asile. Il importe, pour les ressortissants des pays tiers, qu'un statut uniforme et des procédures communes d'octroi et de retrait de l'asile puissent exister.
Le Traité se fixe pour objectif de développer une politique commune d'immigration visant à assurer une gestion efficace des flux migratoires et un traitement équitable des ressortissants. Cet outil devrait permettre de lutter efficacement contre l'immigration illégale ainsi que la traite des êtres humains, qui en est souvent le corollaire, et d'assurer une prévention en la matière. Une seule limite est clairement fixée à l'action de l'Europe dans ce domaine : elle ne doit pas affecter le droit des États membres de fixer librement les volumes d'entrées des immigrants en recherche d'emploi.
Deuxièmement, la coopération judiciaire civile reste limitée aux matières ayant une incidence transfrontalière et dans la seule mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché intérieur. Le principe de reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires et extrajudiciaires est réaffirmé. Le Traité permet en outre d'adopter des mesures de rapprochement dans des domaines plus nombreux en donnant pour objectif à l'Union d'assurer un niveau élevé d'accès à la justice.
Une pierre d'achoppement subsiste : le progrès de l'intégration dans le droit de la famille. Il me paraît regrettable que le droit de la famille reste soumis à la règle de l'unanimité. Cela constitue un frein aux progrès de l'intégration. À la demande de l'Allemagne, le régime applicable a encore été durci puisqu'un droit de veto est accordé à tout parlement national lorsque sont soumises des propositions de décision déterminant certains aspects du droit de la famille et qui ont une incidence transfrontalière. Ce droit de veto vaut pour six mois.
Troisièmement, c'est dans le domaine de la coopération judiciaire en matière pénale que les progrès sont les plus notables. On assiste même à un rapprochement des législations pénales nationales en termes de droit matériel. Cependant, si un pas audacieux est franchi vers un espace de justice commun, un mécanisme de frein subsiste. En effet, s'il estime qu'un projet lèse les aspects fondamentaux de son système judiciaire pénal, un État peut faire appel auprès du Conseil européen qui statue dans le cadre d'un consensus dans les quatre mois.
La création d'un Parquet européen est également rendue possible afin de combattre les infractions qui portent atteinte aux intérêts financiers de l'Union. Le Conseil européen pourra même étendre ses attributions à la lutte contre la criminalité grave ayant une dimension transfrontalière.
J'en ai ainsi terminé avec les quelques points que je voulais épingler.
Je voudrais encore insister sur le fait qu'en ce qui concerne les politiques internes, c'est dans le domaine de l'espace de liberté, de sécurité et de justice qu'à mon sens, le Traité de Lisbonne innove le plus. En effet, les objectifs des politiques sont clarifiés. L'action de l'Union est explicitement subordonnée aux droits fondamentaux. L'accès à la justice est consacré comme un objectif général. Néanmoins, rien n'étant parfait, il faut regretter la participation à la carte de certains pays.
Mevrouw Freya Piryns (Groen!). - Alle fracties hebben al heel wat argumenten aangebracht. Ik wil kort de argumenten van de Groen! -fractie toelichten.
In de argumentaties valt een grote eensgezindheid op. Voor sommigen is het glas half vol, voor anderen half leeg, maar toch is iedereen het erover eens dat het verdrag ten minste een stap in de goede richting is, op weg naar een sterk Europees politiek niveau. En een sterk Europa hebben we absoluut nodig. Op een moment dat de Belgische politieke klasse tachtig procent van haar tijd lijkt te besteden aan de vraag hoe de bevoegdheden tussen België en zijn deelstaten moeten worden verdeeld, gaat het verdrag, zoals de heer Lambert al zei, weliswaar ook over de inrichting van een instelling, maar tegelijkertijd over een veel belangrijkere kwestie, namelijk hoe we ons internationaal kunnen organiseren om meer invloed te kunnen uitoefenen op een steeds globalere economie. Daarvoor hebben we sterke internationale instellingen nodig, een sterke Europese Unie. Het verdrag zet enkele belangrijke stappen vooruit, niet het minst omdat de beslissing bij meerderheid nu de regel wordt en unanimiteit de uitzondering. Op die manier zal het Europees Parlement voortaan een medebeslissingsrecht hebben en dat is een vooruitgang.
De steun van de groenen, zoals de heer Dubié al zei, gaat echter niet gepaard met hoerageroep. Uit de punten van kritiek die collega's ook al hebben aangehaald, ga ik nog eens in op de drie die voor ons het belangrijkst zijn.
Ten eerste blijft voor het buitenlands, sociaal en fiscaal beleid de beslissing bij unanimiteit gelden. Net op die heel belangrijke domeinen blijft de concurrentie tussen de lidstaten bestaan en dat kan alleen maar leiden tot een verdere afbraak van het sociaal beleid en het achterwege blijven van een gedurfd fiscaal beleid.
Ten tweede komt er een permanente voorzitter van de Europese Raad. Die voorzitter wordt aangesteld door de staats- en regeringsleiders. Dat versterkt de individuele staten, terwijl er volgens ons net moet worden geïnvesteerd in een meer gezamenlijke politieke ruimte.
Een laatste punt van kritiek is dat Europa als politiek niveau te ver van zijn inwoners blijft staan. Voor velen is Europa onbekend en dus ook onbemind. Daar moet Europa aan werken. Het moet maken dat het dichter bij zijn inwoners komt te staan. Maar ook voor België moet dat een opdracht zijn. Ook al maakt een onleesbaar document als het Verdrag die doelstelling niet echt makkelijk, toch moeten we het op alle mogelijke manieren blijven proberen. Groen! is dan ook voorstander van een referendum over het Verdrag. In de eerste plaats op Europees niveau, omdat we Europees willen en moeten denken. Blijkt dat niet haalbaar te zijn, dan zijn we voorstander van een referendum op Belgisch niveau.
Een referendum is inderdaad een dwingend middel om het Europese politieke debat dichter bij de burger te brengen. Groen! zou iedereen oproepen `ja' te stemmen omdat een ja-stem Europa vooruithelpt. Dat is overigens ook de reden waarom wij het voorliggende ontwerp zullen goedkeuren. Een referendum impliceert dat de burgers niet alleen debatteren over organisatorische aspecten, maar ook over de richting die het Europese beleid moet uitgaan. Zeker op sociaal en fiscaal gebied moet Europa veel ambitieuzer worden.
Mme Anne-Marie Lizin (PS). - Je vous remercie également, monsieur le ministre, d'avoir permis au Sénat d'être la première instance à adopter ce traité.
Nous voterons bien entendu en faveur de ce texte, par raison et donc sans enthousiasme particulier, mais je voudrais en souligner quelques points essentiels.
En 1982, le groupe Crocodile, qui comprenait notamment M. Spinelli - j'aime citer le nom de ce grand homme - et se réunissait à Strasbourg, a réussi à élaborer une Constitution très dynamique, composée d'un très grand nombre de points. Aujourd'hui, nous adoptons un texte qui ne porte plus le nom de Constitution, ce que je trouve dommage, mais l'essentiel est sauvegardé, notamment le renforcement du rôle du Parlement européen, mais aussi - je l'ai souligné dans le rapport - l'ensemble du volet « défense ».
Nous assistons pour la première fois - je pense notamment au choix que vient de poser le Pentagone de nous passer une importante commande militaire - à l'apparition d'une possibilité, pour l'Europe, non seulement d'avoir sa propre capacité opérationnelle efficace, mais aussi de disposer d'une partie de la fonction normative dans le domaine militaire ; celle-ci ne sera plus uniquement entre les mains américaines. Le pilier européen recevra ainsi, à l'intérieur de l'OTAN, une véritable existence, une réelle capacité à gérer les crises. Je sais que le sort de l'Union de l'Europe occidentale inquiète M. Wille. Nous avons enfin une structure qui nous permettra d'être efficaces en matière de défense et de prendre des décisions utiles sur la base de ce traité.
Si nous avons accompli quelques progrès en matière de défense, c'est grâce à l'Accord franco-britannique de Saint-Malo. Aujourd'hui, dix ans plus tard, nous pourrions aller au-delà d'un accord bilatéral et baser sur ce traité un véritable accord des grandes armées européennes de façon à progresser plus rapidement. La Belgique pourrait peut-être jouer un rôle en ce sens.
Vous m'avez répondu de manière très optimiste en matière de diplomatie européenne. Vous semblez certain du succès et en voulez pour preuve le fait que le premier ambassadeur de l'Union en Afrique du Sud a déjà été désigné. J'espère que cet exemple sera suivi et que la diplomatie européenne va aussi prendre un nouveau tournant.
En tant que socialistes, nous voudrions souligner les insuffisances du traité : le volet social et l'opting out en matière de charte des droits fondamentaux. À trois jours de la Journée de la femme, nous considérons que l'Europe pourrait faire mieux dans ce domaine. Quelques pays européens donnent l'exemple. Je pense à l'idée de protection européenne qui a été débattue au Parlement européen voici deux semaines. La France envisage de donner l'accès, mais il ne faut pas se contenter d'accords bilatéraux. Face au concept de protection des femmes, lesquelles sont confrontées à l'extrémisme fondamental, l'Europe pourrait montrer la voie en utilisant ce nouveau traité comme symbole. Nous pourrions aussi envisager, par exemple, un comportement global contre l'excision pratiquée sur le territoire européen, au lieu de poser des actes diplomatiques vis-à-vis de l'extérieur. Nous pourrions mener, sur notre territoire, une politique plus unifiée pour faire cesser ce type de comportements rétrogrades.
Hier, nous avons eu, à Charleroi, un grand colloque sur les crimes d'honneur, avec toute la police fédérale et la justice. Nous avons connaissance des expériences anglaises et surtout néerlandaises. Nous avons eu une grande réflexion sur les pratiques de mariage forcé, dans toute l'Europe, au sein des communautés immigrées. Ce traité permettra d'aller plus loin si nous en avons la volonté politique. La Belgique pourrait s'inscrire dans cette avancée, en tout cas je l'espère.
M. Karel De Gucht, ministre des Affaires étrangères. - Je sais, madame Lizin, que votre volontarisme est inné, mais il faut tout de même remarquer que la charte des droits fondamentaux n'est pas une base pour lancer une action.
J'ai connaissance de la proposition française en faveur d'une sorte de protection européenne à l'égard de ce type de cas. J'ai demandé à mes services de chercher les voies juridiques qui permettraient de concrétiser cette démarche. Certains problèmes se posent et ne peuvent être résolus par le biais de la charte des droits fondamentaux.
Mme Anne-Marie Lizin (PS). - C'est vrai. Monsieur le ministre, je vous remercie. Et j'ajouterai que la résolution des problèmes passe toujours par la volonté politique d'y parvenir. C'est la clé de la réussite.
Je constate que vous avez été attentif à ce dossier extrêmement symbolique et positif pour l'Europe.
Mon chef de groupe a évoqué ce point essentiel qu'est la laïcité. Le texte nous convient. Certes, monsieur Delpérée, la notion d'humanisme a fait l'objet d'interprétations pour le moins contradictoires mais elles peuvent cohabiter dans la carte politique belge.
À terme, la place de la Belgique diminue dans l'ensemble des institutions ; c'est logique et inévitable. Nombre de membres du parlement : certainement. Participation à la Commission : plus difficile. Mais il reste une bonne occasion.
En conclusion, monsieur le ministre, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les ambitions de notre actuel premier ministre ? Une candidature à la succession de M. Barroso est-elle envisageable ?
De heer Hugo Vandenberghe (CD&V-N-VA). - Om te beginnen wil ik een opmerking herhalen, ook al is ze niet decisief, die ik ook heb gemaakt toen we het ontwerp van Europese Grondwet hebben besproken. Bij de voorbereiding van de bespreking in de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen en voor de Landsverdediging is gebleken dat de oude dubbelzinnigheid over de plaats van Europa blijft voortduren. Aan de ene kant luidt het dat Europese politiek binnenlandse politiek is, dat de Europese Unie leidt tot een Europees burgerschap en dat het Hof van Justitie het Hof van de Europese Unie is. Aan de andere kant staan we toch voor de goedkeuring van een verdrag, waar we enkel ja of neen op kunnen zeggen en dat in essentie een zaak is van internationaal recht. Daarom wordt het ook behandeld door de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen en voor de Landsverdediging. Aan de ene kant is Europa geen buitenlandse politiek, maar aan de andere kant is het wel deze commissie die dit Verdrag bespreekt.
Om in zijn achterliggende juridische opvattingen een beetje coherent te blijven als men een bepaald politiek perspectief verdedigt, moet men die dubbelzinnigheid wegwerken. Zo niet zullen een aantal vragen blijven terugkomen. De Raad van State heeft er een aantal van gesteld, bijvoorbeeld over de verhouding tussen het Verdrag en de Grondwet, de weerslag van de afgeleide Europese rechtsregels op de binnenlandse orde enzovoorts. Het gaat om basisvragen waarover we ons buigen in de formele vormgeving. Op deze inleidende opmerking kom ik later nog terug.
Politiek gesproken bestaat er in feite geen andere optie dan het Verdrag van Lissabon goed te keuren. Het Verdrag ligt nu eenmaal in de lijn van de geschiedenis, waartegenover men zijn politieke opstelling op verschillende manieren kan formuleren. Men kan zich afzijdig houden tegenover de maatschappelijk ontwikkelingen, ze begeleiden of, wat men in ieder geval moet doen, trachten te begrijpen wat de zin van de geschiedenis is. Er zijn veel hoogtepunten geweest in de geschiedenis van de vorming van de Europese Unie. Dit Verdrag is ongetwijfeld een stap vooruit, maar we weten allen dat dit niet de laatste stap is.
Vorige sprekers hebben er al op gewezen dat het Verdrag door de erin vastgelegde samenwerking inzake justitie en de politiële samenwerking, ongetwijfeld een vooruitgang betekent. Dat is ook in diverse publicaties naar voren gekomen. Deze vooruitgang is onder andere te danken aan de opheffing van de pijlerstructuur en aan het feit dat de justitiële samenwerking in strafzaken en de politiële samenwerking door de algemene invoering van de gewone wetgevingsprocedure en de stemming met gekwalificeerde meerderheid in communautaire besluitvormingsprocessen zijn geïntegreerd. Er zijn daarbij diverse opmerkingen pro en contra gemaakt. Ik verschil ter zake van mijn collega Jean-Luc Dehaene. Ik vind dat de kwestie van de subsidiariteit echt een probleem is in deze materie en dat we zonder een concrete invulling van die subsidiariteit nooit echte vooruitgang zullen kunnen realiseren. Het systeem van de gele kaart voor de nationale parlementen kan bijvoorbeeld een grote bijdrage vormen tot de participatieve inzet van nationale staten die op dat domein historisch een grote competentie hebben verworven en zo helpen om tot goede oplossingen te komen. Het systeem kan ook helpen om de culturen en tradities van de diverse rechtssystemen te respecteren.
Rechtsvergelijking kan ons laten zien welke verschillende opties mogelijk zijn, maar de verschillende rechtssystemen hebben natuurlijk allemaal hun eigen kenmerken. Algemene regels kunnen worden opgelegd, maar ze moeten wel geïntegreerd worden in een bepaald systeem. We kunnen het vergelijken met een transplantatie: sommige rechtssystemen kunnen afstotingsverschijnselen vertonen omdat ze in een bepaald systeem niet kunnen functioneren. De subsidiariteit moet daar rekening mee houden. De ervaring op dat vlak opent perspectieven.
De besluitvorming over justitie en samenwerking op strafrechtelijk vlak - onder meer de oprichting van een Europees openbaar ministerie, wat een goede zaak is - wordt uitgesteld of er worden bijkomende voorwaarden gesteld die de invoering van maatregelen vertragen. Dat is nu eenmaal de weg die we bewandelen.
Het principe van de Europese verdragen wordt meestal in meer of mindere mate geprezen, maar als het over de uitvoering van de verdragen gaat, is er dikwijls veel verzet.
Ik geef een voorbeeld. Gedurende de vorige regeerperiode hebben we achttien maanden besteed aan het voorstel voor een nieuw wetboek van strafprocedure. De Europese Commissie had een groenboek voorgesteld over de minimale voorwaarden die in een strafprocedure moeten worden nageleefd. Een van de overwegingen in de documenten van het Europees Parlement over de bespreking van het Verdrag van Lissabon is dat na de Europese verkiezingen van 2009 dringend zal worden beraadslaagd over de ontwerpbesluiten inzake de invoering van dwingende algemene procedurele regelen. Ik meld dit omdat we bij de bespreking in de Senaat in de vorige regeerperiode op de verschillende punten hebben gewezen waar België die Europese minimumvoorwaarden niet bereikt, bijvoorbeeld inzake de onmiddellijke aanhouding en de toegang tot een advocaat. Bij de uitwerking van deze gedachte was het verzet zo groot, dat die minimale standaarden tot nu toe niet konden worden gerealiseerd. Soms wordt Europa inderdaad als alibi gebruikt. Als in een nationale context iets niet kan worden bereikt, wordt het probleem dan maar doorgeschoven naar Europa.
Het Handvest van de grondrechten van de Europese Unie wordt verbindend verklaard. Dat is natuurlijk een goede zaak. Er zijn echter ook het Europees Verdrag voor de rechten van de mens met zijn protocollen, de Universele Verklaring voor de rechten van de mens van de Verenigde Naties van 1948, het Verdrag van de Verenigde Naties inzake burgerrechten en politieke rechten en de bepalingen over rechten en vrijheden in de Belgische Grondwet. Wat heeft voorrang? Internationale regels prevaleren op de Grondwet, maar welk internationaal recht gaat voor? Is dat het meest recente verdrag? Op een aantal punten is de rechtspraak van het Europees Hof voor de rechten van de mens te Straatsburg bij de invulling van grondrechten anders dan de rechtspraak van het Hof van Justitie van Luxemburg.
Ik verwijs bijvoorbeeld naar de toepassing van artikel 8 van het EVRM over de bescherming van de persoonlijke levenssfeer.
Soms biedt de jurisprudentie van het Hof te Luxemburg meer waarborgen, soms echter biedt de jurisprudentie van het Hof van Straatsburg die.
Sinds het einde van de zeventiger jaren rijst er dus een probleem. Pescatore verzorgde een van de eerste publicaties over de samenlezing van de EU-rechtsorde met het EVRM. We zijn 2008 en het probleem blijft. Er kunnen immers diverse procedures worden toegepast en de hiërarchie der normen op dat vlak is geen definitief uitgemaakte zaak.
Met het Verdrag van Lissabon krijgt de Europese Unie rechtspersoonlijkheid. In welke mate sluit dat Verdrag aan bij het Europese Verdrag voor de rechten van de mens? Of de geldende garanties van kracht blijven, blijft een open vraag.
Daardoor ontstaan er kruisbestuivingen en nieuwe ontwikkelingen. De mensenrechten sluiten vandaag nieuwe categorieën van rechten in die betrekking hebben op gevoeligheden die in de eerste teksten minder uitgesproken waren. Vanuit juridisch oogpunt blijven ook na de goedkeuring van het Verdrag van Lissabon een aantal vragen onbeantwoord.
Ik blijf even stilstaan bij het advies van de Raad van State en verwijs daarbij enkel en alleen naar de rechtsleer. Als ik me niet vergis, is de Raad van State van oordeel dat internationale verdragen a priori prevaleren op de Grondwet. Dat is de theorie van Velu. Tijdens de vorige zittingsperiode heeft het parlement van het Arbitragehof een Grondwettelijk Hof gemaakt en een titel Rechten en Vrijheden als middel ingevoerd zodat die rechten voor dat Hof kunnen worden afgedwongen. Toen hebben we de discussie daarover gevoerd. De Senaatscommissie voor Institutionele Aangelegenheden was toen niet van oordeel dat het volstaat om een internationaal verdrag bij gewone meerderheid door Kamer en Senaat te laten ratificeren om een grondwetsartikel te schrappen. Het probleem dat hier rijst is geen politiek probleem, maar wel een groot probleem van juridische coherentie en van hiërarchie van de rechtsnormen.
Ons rechtssysteem erkent sinds het Cassatie-arrest van 1971 de regel van de voorrang van het internationaal op het nationaal recht. De vraag of dat echter ook de Grondwet impliceert, kan op grond van dat bewuste Cassatie-arrest niet zo maar worden beantwoord.
Enkele weken geleden heeft het Duitse Grondwettelijk Hof duidelijk gesteld dat een dergelijke lezing in Duitsland volstrekt uitgesloten is, omdat anders alle constitutionele garanties met inbegrip van het verhaal voor het Grondwettelijk Hof, een andere draagwijdte krijgen. De Grondwet zou in voorkomend geval bij eenvoudig verdrag kunnen worden veranderd.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Mijnheer Vandenberghe, u kent die materie uiteraard veel beter dan ik. Volgens mij zegt het Duitse Grondwettelijk Hof echter dat eerst de relevante grondwettelijke bepalingen moeten worden gewijzigd, alvorens het Verdrag van Lissabon kan worden geratificeerd. Zodra die grondwettelijke bepalingen gewijzigd zijn, is het probleem opgelost, maar zolang die niet gewijzigd zijn, is ratificatie onmogelijk.
De heer Hugo Vandenberghe (CD&V-N-VA). - Ja, maar zelfs als er wordt geratificeerd conform de Grondwet, blijft het probleem dat als in de Grondwet niet staat dat het internationale verdrag prevaleert op de Grondwet, een jurisdictionele beslissing mogelijk blijft. Die is ook bindend voor de afgeleide regeling. Een verordening van de Europese Unie die in de interne rechtsorde wordt ingevoerd zonder dat de nationale parlementen optreden, zou aldus een wijziging van een grondwetsbepaling tot gevolg kunnen hebben.
De Raad van State zegt dat een ratificatie niet strijdig is met de grondwetsbepalingen. Mijn vraag is evenwel of men er zonder meer van kan uitgaan dat niet alleen de verdragen, maar ook de afgeleide juridische regels in het kader van de Europese besluitvorming de grondwetsbepalingen impliciet kunnen wijzigen. Een gewone verordening wordt goedgekeurd door de Europese instanties zonder dat het Belgische parlement optreedt. De Grondwet kan daardoor worden gewijzigd en het parlement neemt daar dan akte van. Een dergelijke werkwijze moet in de Grondwet staan. Dat kan niet gebeuren via een jurisdictionele beslissing. Het nationale systeem in een dergelijke besluitvorming buiten spel zetten of ervan uitgaan dat de goedkeuring van het verdrag een dergelijke delegatie van bevoegdheden betekent, inclusief de volledige delegatie van de constitutionele bevoegdheid, zou volgens mij een ongrondwettelijke interpretatie zijn. Mijn interpretatie van het Verdrag van Lissabon is grondwetsconform en volgens die grondwetsconforme interpretatie kan er geen delegatie van bevoegdheden zijn die afbreuk kan doen aan de grondwettelijke regelen, tenzij we de grondwettelijke regelen op dat punt wijzigen. Men heeft het vaak over le gouvernement des juges, over de rechtsstaat en het respect voor de scheiding der machten, maar ik vind dat er klaarheid moet zijn over die verdeling der machten en bevoegdheden.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Dat is het tweede aspect van de vraag, maar we leven in België in een systeem waarin een wet ongrondwettig kan zijn. Wanneer een verordening in het Belgische recht wordt opgenomen, kunnen we met hetzelfde probleem worden geconfronteerd, namelijk de gelding van een Belgische wet, die dezelfde verhouding heeft ten opzichte van de Grondwet, wat betekent dat ook daar problemen van ongrondwettigheid kunnen ontstaan.
De heer Hugo Vandenberghe (CD&V-N-VA). - Dat is de hele discussie. Europese besluitvorming kan tot gevolg hebben dat een betrokkene aan het Grondwettelijk Hof een prejudiciële vraag moet stellen. De theorie dat zelfs de afgeleide Europese normen een wijziging van de Grondwet kunnen teweegbrengen, zou inhouden dat de afgeleide Europese normen de bevoegdheid van het Grondwettelijk Hof in België zouden wijzigen. Ik wil wel de revolutionaire toer opgaan, maar men moet mij zeggen wat de bedoeling is. Daarom wil ik daar duidelijk de aandacht op vestigen want als niemand dat doet, zal men later besluiten dat dit het standpunt is van het parlement.
Ik ben niet tegen de Europese gedachte en ontwikkeling, maar we moeten streven naar samenhang in alle vormen van samenwerking en in het eenvormig maken van de normen zodat we daar geen juridische kostprijs voor moeten betalen die in strijd is met de dynamiek die uit de Europese gedachte en inspiratie naar voren moet komen.
Mme Anne Delvaux (cdH). - J'aime le dire et le répéter à l'envi : je crois en l'Europe. Je crois en l'Europe juridique, politique, sociale mais aussi et surtout en l'Europe citoyenne.
Je ne crois pas que l'Europe pourra connaître de réel élan sans être comprise, portée, promue par ceux qui la composent, à savoir les citoyens.
À ce stade, il est vrai que l'Europe a encore un long chemin à parcourir, même avec le Traité de Lisbonne. Paradoxalement pourtant, si l'on observe le chemin parcouru, jamais l'Europe n'a été aussi proche du citoyen.
Robert Schuman l'a déclaré : « l'Europe ne se fera pas en un jour, ni sans heurts. Son édification suivra le cheminement des esprits. »
Le cdH soutient le traité de Lisbonne avec un enthousiasme réel. Sans céder aux slogans faciles, j'affirme que l'Europe qui se construit aujourd'hui est la garante de notre paix et de notre prospérité de demain. En d'autres termes, hors de l'Europe, point de salut.
Bien sûr, l'Europe n'est pas parfaite, bien sûr, il existe des dossiers qui fâchent, mais l'Europe reste un extraordinaire succès, une réalisation inédite dans l'histoire de l'humanité, un rapprochement sans cesse plus étroit des peuples européens autrefois divisés.
Le 9 mai 1950, Robert Schuman déclarait que l'Europe ne se ferait pas d'un coup ou par une construction d'ensemble mais bien par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Et cette solidarité, quoi qu'en disent certains, elle existe à présent, elle est aussi nécessaire que fragile, c'est vrai, toujours à réinventer, remise en cause à chaque élargissement et à chaque nouveau traité, mais pourtant vivace.
Bien sûr, on dit que l'Europe n'est pas assez sociale, elle pourrait l'être davantage, et on oublie au passage de dire tous les progrès déjà engrangés à cet égard, notamment en ce qui concerne l'égalité des genres.
Bien sûr, on dit que l'Europe n'est pas assez fiscale, sans mentionner, par exemple, la directive sur la fiscalité de l'épargne et la lutte intensive menée par l'Europe contre les paradis fiscaux.
On dit que l'union est trop ceci ou pas assez cela. En réalité, plus que jamais, l'Europe sera ce que les députés européens et les ministres réunis au Conseil mais aussi les parlementaires nationaux en feront.
Si l'enfant Europe n'est pas encore adulte, elle n'est plus non plus adolescente. Pour moi, il est incorrect de dire que l'Europe est néolibérale ou ultralibérale. Le temps des procès d'intention est terminé. Avec un Parlement européen compétent pour la très grande majorité des matières, l'Europe sera ce que nos choix politiques en feront.
Je ne désire pas dresser le catalogue des avancées que propose le Traité de Lisbonne sur les plans institutionnel et matériel. Je me limiterai à mettre deux points en évidence.
Le premier concerne la proximité entre l'Europe et le citoyen. Je pense fermement que cette proximité ne se joue pas dans des processus référendaires, aux enjeux souvent douteux et aux issues toujours incertaines. Je pense, par contre, que des réalisations concrètes permettront de rapprocher l'Europe du citoyen, et inversement. Cette proximité passe d'abord par la citoyenneté européenne qui permet à chacun d'élire ses députés européens.
Le Traité de Lisbonne en vigueur, jamais l'Europe n'aura autant tendu la main au citoyen. En effet, le rôle que nous confère le nouveau traité au regard du contrôle de subsidiarité et de proportionnalité est moins un outil permettant de brider la Commission qu'une incitation à un profond intéressement de nos travaux au droit dérivé européen. Nous, tous, sommes chargés de présenter l'Europe à nos concitoyens. Nous sommes chargés de comprendre les mécanismes et de les rendre intelligibles.
À ce titre, je vous invite d'ailleurs à être assidus au Comité d'avis chargé des questions européennes.
La proximité, c'est aussi le futur article 11 du Traité sur l'Union européenne, qui consacre l'initiative citoyenne. Cet article permet à près d'un million de citoyens européens de pousser la Commission à présenter une proposition dans un domaine précis de ses compétences.
En matière de service d'intérêt économique général, par exemple, plusieurs pétitions circulent, et il semble que le compte sera vite atteint.
La proximité, c'est aussi une Commission dynamique, capable de porter des projets cohérents, bien pensés, mobilisateurs pour le citoyen, comme le paquet « changements climatiques » qui a été présenté le 23 janvier dernier et dont il faut saluer l'efficacité.
La proximité, c'est enfin plus de transparence, comme la publicité des travaux du Conseil, ce qui contribuera à forger les opinions publiques et les lignes éditoriales de nos quotidiens.
J'en viens à présent au second point qui me paraît important : souligner les apports du Traité de Lisbonne concernant les services d'intérêt économique général, les SIEG.
Outre la consécration de l'accès aux SIEG par la Charte des droits fondamentaux, le droit primaire européen s'enrichira d'un nouveau Protocole sur les services d'intérêt général. Celui-ci confirme que les nouveaux traités ne portent en aucune manière atteinte à la compétence des États membres relative aux services non économiques d'intérêt général. Au vu de la jurisprudence de la Cour de justice de Luxembourg, cela allait sans le dire, mais cela va mieux en le disant !
Ce protocole insiste surtout sur le rôle essentiel et la grande marge de manoeuvre des autorités nationales, régionales et locales dans la fourniture, la mise en service et l'organisation des SIEG. Les États membres conservent donc une large autonomie dans l'organisation de leurs services publics.
Je terminerai ici mon discours, vu le délai imparti, bien qu'il ait été dépassé par d'autres, pour conclure que nous avons un commissaire belge à la Commission et des députés belges au Parlement européen et que nos ministres siègent régulièrement au Conseil. Il leur appartient, ainsi qu'à nous-mêmes, de pousser ce dossier comme un dossier prioritaire. Comme je l'ai déjà indiqué, l'Europe sera aussi ce que nous en ferons !
De heer Pol Van Den Driessche (CD&V-N-VA). - We beleven een moment van gelukzaligheid: al 63 jaar lang leven wij in een wereld van vrede. Als historicus wijs ik erop dat dit in onze contreien voorheen nooit zolang het geval was. Nooit voorheen in de geschiedenis van het gebied dat wij Europa noemen, hebben we 63 jaar lang vrede gekend. Dat hebben wij te danken aan de Europese eenmaking. Deze vrede moeten we bestendigen.
Titel 13, artikel 167 van het Verdrag handelt over cultuur. Het verbaast mij dat aan dat aspect maar vijf alinea's werden gewijd. Één enkele bladzijde over cultuur in het gehele verdrag vind ik te weinig, vooral omdat we het zo graag hebben over de rijkdom van de Europese cultuur. Toch ben ik gelukkig dat het belang van de cultuur en van de culturele verscheidenheid werd erkend, alsook het respect voor de verschillende culturen. In de lente van vorig jaar werd in deze assemblee, onder het voorzitterschap van mevrouw Lizin, 50 jaar Europese Unie herdacht. Ik was toen als journalist moderator van het debat, waaraan achtenswaardige figuren als Karel Van Miert, Wilfried Martens en Jacques Delors hebben deelgenomen. Ik heb toen vastgesteld hoe positief de heer Delors stond tegenover de regionale verscheidenheid. Hij zei: `Le régionalisme, c'est le futur de l'Europe'. Hij zei ook dat zonder regionalisme de kleine burgers zouden vervreemden van het grote Europa, en dat we dat moeten tegengaan. Het verheugde mij dat een zo eminente socialist dit heeft gezegd.
De minister reageerde onlangs enigszins minnetjes over het Comité van de Regio's. Daarom wil ik erop wijzen dat indien de regionale verscheidenheid in Europa niet wordt bevestigd, er een afkeer zal ontstaan ten opzichte van het Europa dat ons zo dierbaar is en dat garant staat voor de 63 jaar vrede die we tot hiertoe hebben gekend.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Zou u kunnen specificeren waar ik minnetjes gedaan heb over de regio's?
De heer Pol Van Den Driessche (CD&V-N-VA). - Ik heb onlangs in een interview, ik denk in De Standaard, gelezen dat u zei dat u het Comité van de regio's niet altijd werkbaar vindt.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Kunt u mij dat artikel bezorgen? U bent immers journalist geweest en met dat soort mensen moeten we opletten.
De heer Luc Van den Brande (CD&V-N-VA). - In de positieve stemming die heerst over de verdieping van Europa en over het hervormingsverdrag, heeft de minister nu de gelegenheid te zeggen dat hij het belangrijk vindt de lokale besturen, de burgemeesters en vanzelfsprekend de regionale eenheden een rol te geven. In België hebben we altijd een groot vertrouwen gehad in de Commissie als motor van de Europese verdieping. Onlangs hebben voorzitter Barroso en commissaris Piebalgs nog een oproep gedaan om de burgemeesters duidelijk te wijzen op hun engagement inzake de 20-20-20-doelstelling. Als de minister hier nu zegt dat hij die verantwoordelijkheid van de verschillende bestuurslagen belangrijk vindt, en dat hij beschikbaar is om samen te werken met het Comité van de Regio's, dan heeft collega Van den Driessche een antwoord op de twijfel die gerezen was. De duidelijkheid is echter meester van de gedachte.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Wat collega Van Den Driessche zegt is zelfs bij benadering niet juist.
Ik heb wel eens gezegd, en daar ben ik persoonlijk van overtuigd, dat het Comité van de Regio's een zeer heterocliete samenstelling heeft. In dat Comité zitten onze eigen regio's, met constitutionele bevoegdheden, maar evengoed ook regio's die niet meer bevoegdheden hebben dan een intercommunale in België. Dat beperkt inderdaad de politieke slagkracht van dat orgaan waarvan ikzelf deel heb uitgemaakt.
Kortom, ik heb nooit minnetjes gedaan over het Comité van de Regio's en ik wil de heer Van Den Driessche wat dat betreft corrigeren.
M. Philippe Mahoux (PS). - L'approfondissement de la construction européenne recèle deux pièges. Le premier est un élargissement inconsidéré, le second est un émiettement venant de l'intérieur.
L'un et l'autre, s'ils sont poussés à un degré trop important, empêcheront la constitution d'une Europe solide et véritablement fédérale. L'Europe deviendra ingérable si on laisse aux pouvoirs locaux la possibilité d'intervenir au plan européen.
Alors qu'il est déjà difficile de régler les problèmes à 27, comment fera-t-on avec 30 ou 32 États membres dans le cas où les pays des Balkans entreraient dans l'UE, ce qui n'est pas déraisonnable dans une optique géographique ?
Indépendamment des influences que peuvent exercer les régions, si ce ne sont pas 32 États membres mais bien davantage qui sont représentés, l'Europe deviendra ingouvernable et l'idée même de l'Europe sera remise en question.
Il n'empêche que des influences peuvent s'exercer par le biais des systèmes qui ont été établis par les États membres mais il s'agit là d'un autre problème.
De heer Luc Van den Brande (CD&V-N-VA). - De heer Van Den Driessche heeft een interessant punt aangehaald. De minister heeft gelijk dat de heterogeniteit een probleem is of kan zijn. In de voorgeschiedenis van het Verdrag van Maastricht waren er voorstellen om te gaan naar een Comité van de Regio's dat alleen zou bestaan uit regio's met wetgevende bevoegdheden. Er is een andere keuze gemaakt die zorgt voor grote heterogeniteit. Dit kan ook een sterkte zijn, waardoor men niet in een gevecht terechtkomt van de ene tegen de andere, maar waar het lokalisme en het regionalisme noodzakelijk zullen zijn om tot resultaten te komen in Europa, in tegenstelling tot wat u zegt, mijnheer Mahoux. Heel de vraag is hoe men dat organiseert. Ik ben een consequente anti-modellist. Ik bedoel daarmee dat het institutionele systeem van Duitsland niet noodzakelijk kan worden toegepast op de cultuur en de zienswijze van een centralistisch georganiseerd land als Frankrijk of Nederland.
Ik geeft toe dat het een belangrijke uitdaging is. Ik verzet me evenwel tegen het `downsizen'. Als er een probleem is voor de constitutionele regio's, dan moeten degenen die deze bevoegdheid niet hebben, daar ook achter staan. Als er een probleem is van veiligheid in de steden, dan vind ik dat de andere regio's zich daar ook achter moeten scharen. Zo komt men tot een nieuw soort dialoog. Is dat onwerkbaar, mijnheer Mahoux? Dat hangt ervan af hoe men ermee omgaat. Als men het hiërarchisch bekijkt is dat inderdaad een probleem, maar er zijn andere wegen om dat te doen.
Nemen we het voorbeeld van de klimaatverandering. Als we weten dat tussen dit en tien jaar de helft van de wereldbevolking en meer dan de helft van de Europese bevolking in stedelijke gebieden zal wonen, en we willen het hebben over concentraties en emissies, dan ligt op dat niveau een grote verantwoordelijkheid. We moeten daar dus pragmatisch mee omgaan, maar ik erken het probleem. Van een mogelijke zwakte, kan misschien een sterkte worden gemaakt. In ieder geval is de verscheidenheid een essentieel punt.
De heer Pol Van Den Driessche (CD&V-N-VA). - In het grote Europa van 27 landen en 500 miljoen burgers bestaat het gevaar dat de man of vrouw in de straat in Europa de boosdoener ziet. Vandaar dat een tussenechelon als opstapje naar het grote Europa nodig blijft.
Dankzij de Europese Unie leven we al 63 jaar lang in een sfeer van gelukzaligheid, zonder oorlog. Alleen merk ik dat de jongere generaties de vrede als een evidentie beschouwen, dat zij hun verleden niet meer kennen. Hoe kunnen wij aan de generaties van na de Tweede Wereldoorlog dat verhaal van Europa blijven vertellen? Ik verwijs naar het schitterende boek van Geert Mak `In Europa', dat ook model staat voor de tocht die de huidige premier wil ondernemen. Het boek beleeft zijn 19de druk. In Nederland en Vlaanderen werden een paar honderdduizend exemplaren verkocht. Hoe kunnen we het verhaal vertellen van een Europa dat geen boosdoener is, maar een partner die erin geslaagd is de vrede te bewaren? Ik ben bang dat dat verhaal te weinig bekend is.
Ik eindig poëtisch met de woorden van Anton van Wilderode: `De wereld die wij willen is Europa, uit zoveel eeuwen ongeduld verzameld en toegezegd aan wie geen wanhoop kennen'.
M. Georges Dallemagne (cdH). - Comme beaucoup de mes collègues, je pense que la ratification du Traité de Lisbonne constitue un événement majeur tant pour la Belgique que pour l'Europe. Nous saluons cet événement et nous donnerons notre assentiment à ce nouveau traité que nous souhaitons voir entrer en vigueur le plus rapidement possible afin qu'il soit d'application lors des prochaines élections européennes. La discussion en commission a montré que ce n'était pas encore garanti et que 2008 serait une année importante et remplie de suspens à cet égard.
Le nouveau traité permet de corriger les déséquilibres du traité de Nice que le cdH n'avait pas approuvé en raison de sa médiocrité. Il sauve les principaux acquis de la conférence intergouvernementale de 2004 et renforce la légitimité démocratique et l'efficacité institutionnelle de l'Union européenne ainsi que les droits des citoyens.
Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des éléments concernant à la fois la Commission, le Conseil, le parlement européen, les parlements nationaux, le droit d'initiative ou la charte des droits fondamentaux. Tout cela est précieux.
Le traité modificatif débloque une crise politique importante. Il met fin à ce que certains ont appelé le nombrilisme institutionnel européen. Il est vrai que, depuis dix ans, nous parlons de nos institutions. Tout cela passe largement au-dessus de la tête de la plupart des citoyens européens. Nous pensons toutefois que ce traité porte en germe des progrès possibles pour l'Europe.
En revanche, il est exagéré de croire qu'il sera à lui seul l'outil d'une relance européenne car un accord sur un traité institutionnel ne suffit pas à rassembler les Européens autour d'un projet fédérateur et à se projeter comme puissance dans le monde. Tout d'abord, parce que le traité maintient l'unanimité dans quatre secteurs critiques - nous le regrettons, contrairement à vous, monsieur Mahoux - qui sont les domaines de l'harmonisation fiscale, de la fiscalité, de la politique étrangère et de la défense, et que l'unanimité dans une Union européenne élargie à 27 pays désormais très différents est impossible. Dans le secteur social et fiscal, c'est la menace désormais avérée de la concurrence déloyale entre les États membres, c'est-à-dire la course au moins-disant fiscal.
Ensuite, parce qu'aucun progrès réel n'a été fait en faveur de la gouvernance économique et de la représentation externe de la zone euro.
Enfin, parce que le budget européen reste limité à son plafond actuel de 1,08% du PIB communautaire, témoin du manque d'ambition et de solidarité de l'Union européenne.
Aujourd'hui, l'Europe, quoique d'inspiration franco-allemande, est régulièrement freinée par la vision britannique, laquelle reste foncièrement hostile à l'intégration. N'est-ce pas elle qui a, de fait, créé l'Union européenne à deux vitesses en refusant de participer à toutes les avancées, dépassant les lignes rouges qu'elle s'était fixées au mépris des traités : l'euro, l'espace Schengen, la charte des droits fondamentaux, l'extension du vote à la majorité qualifiée dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, la directive sur le temps de travail, etc. ?
On prête à M. Sarkozy l'idée de proposer M. Blair comme président élu du Conseil européen. Si cela se vérifiait ou si un clone de M. Blair devait se voir confier cette charge, ce serait synonyme de la disparition de la volonté de faire avancer l'Europe. À ce moment, il faudrait considérer le traité modificatif comme un simple cliquet qui préviendrait des retours en arrière. Essayons donc, monsieur le ministre, de rendre cette forfaiture impossible et choisissons plutôt un monsieur Europe qui porterait les espérances des Européens.
Toutefois, telle n'est pas l'échéance la plus importante. L'élection du parlement européen en juin 2009 constituera un test majeur de la capacité de l'Union européenne à mobiliser le peuple européen, notamment en allant au-delà du taux de participation de 45% de 2004.
Je rappelle que ce taux de participation est en déclin à chaque élection depuis 1979.
Aujourd'hui le parlement européen est constitué de pas moins de 80 partis nationaux, là où une douzaine de partis véritablement fédéraux et non de simples agrégats de formations nationales comme c'est le cas actuellement, suffiraient amplement à révéler les différences de perceptions et de valeurs présentes en Europe.
Il n'est pas aujourd'hui de tâche plus urgente que de doter l'Union européenne de partis fédéraux car le fédéralisme reste en Europe la seule vraie réponse au défi de la mondialisation et de la montée en puissance de l'Asie, la seule réponse qui réconcilie la puissance, la solidarité et la démocratie en Europe.
Le traité modificatif est une étape certes importante mais ce n'est qu'une étape. Nous ne devons plus tarder, compte tenu de l'accélération fulgurante de l'histoire, à poser des jalons encore plus ambitieux, encore plus décisifs, le cas échéant avec les seuls États qui sont véritablement acquis à la cause européenne ; les autres rejoindront plus tard.
Mevrouw Lieve Van Ermen (LDD). - Ik zal mij namens Lijst De Decker onthouden. Het is immers onze overtuiging dat dergelijke aangelegenheden, die een zo belangrijke impact hebben op de soevereiniteit van onze natie en haar deelgebieden, alleen kunnen worden overgedragen wanneer die overdracht afgetoetst is door de burgers zelf. Het is voor mij en mijn partij onaanvaardbaar dat dergelijke belangrijke ingrijpende aangelegenheden worden beslist boven de hoofden van diegenen die er elke dag de gevolgen van zullen dragen. Dergelijke materie kan alleen worden geratificeerd als de burgers zich erover kunnen uitspreken via een referendum. Die mogelijkheid is door de wetgever niet geboden. Daarom zal mijn partij dit niet goedkeuren.
Mevrouw Helga Stevens (CD&V-N-VA). - Ik spreek hier als gemeenschapssenator.
Het Verdrag van Lissabon, ofwel het hervormingsverdrag tot wijziging van de bestaande Europese basisverdragen, bevat een aantal belangrijke stappen vooruit voor regio's met wetgevende bevoegdheid, die binnen de contouren van een federale staat moeten samenleven. Die stappen in de goede richting zijn mede te danken aan de inspanningen van de Vlaamse Gemeenschap bij de lange voorbereiding van het nieuwe verdrag.
Een eerste belangrijk punt dat in de verdragstekst werd opgenomen, is het respect voor de nationale identiteit, de interne bevoegdheidsverdeling en de territoriale organisatie van de lidstaten. Hieronder wordt ook verstaan het respect voor lokaal en regionaal zelfbestuur.
Hierbij aansluitend en eveneens toe te juichen is dat de Unie de bevordering van territoriale samenhang als een van haar doelstellingen stelt en dat de Unie de eerbied voor de verscheidenheid van taal en cultuur als een van haar centrale uitgangspunten neemt.
Positief is ook dat de werking van het Comité van de Regio's versterkt wordt. De adviesbevoegdheid van het comité wordt flink uitgebreid en het comité krijgt rechtstoegang tot het Hof van Justitie om zijn voorrechten te verdedigen. Regionale belangen zullen hierdoor binnen de Unie meer aandacht krijgen. Het is wel jammer dat het Comité niet als een volwaardige EU-instelling wordt erkend, maar alleen als een adviesorgaan.
Ik verheug me er ook over dat het acquis van het Verdrag van Maastricht met betrekking tot de samenstelling van de Raad van ministers, waardoor het toegestaan is dat regio's met wetgevende bevoegdheden hun lidstaat vertegenwoordigen, in het nieuwe verdrag gewaarborgd blijft.
Ook de versterking van de rol van de nationale parlementen in de Unie, onder meer via de versterking van het subsidiariteitsbeginsel, is zonder meer een positieve zaak. Specifiek voor België is het belangrijk dat de notie van nationale parlementen ook de parlementaire vergaderingen van de gemeenschappen en gewesten dekt, wanneer de Unie ten minste optreedt in domeinen die onder hun bevoegdheden vallen.
Een laatste positief punt dat ik hier wil vermelden en dat de Vlaamse Gemeenschap ondersteunde, betreft het Europees Handvest van de grondrechten. Hoewel het Handvest niet opgenomen werd in de verdragstekst, werd het via een verwijzing in een van de artikels wel juridisch bindend gemaakt en bezit het daardoor dezelfde rechtskracht als de Europese basisverdragen zelf. Het handvest, dat het belang van de Unie als een gemeenschap van waarden benadrukt, krijgt hierdoor een extra dimensie als instrument in, onder meer, de strijd tegen discriminatie op basis van handicap, ras, seksuele geaardheid, godsdienst enzovoort.
Negatief is dat de regio's met wetgevende bevoegdheden geen rechtstreekse toegang tot het Hof van Justitie krijgen met betrekking tot het subsidiariteits- en evenredigheidsbeginsel. Hierop had met name de Vlaamse Gemeenschap nochtans aangedrongen.
Ik betreur ook dat het systeem van gekwalificeerde meerderheidsstemming inzake besluitvorming geen antwoord biedt op de Vlaamse vraag naar de mogelijkheid van een split vote. Elke lidstaat krijgt immers maar één stem, die niet kan worden gesplitst.
De Gemeenschappen en Gewesten blijven dus verplicht om samen moeizaam tot compromissen te komen over materies waarvoor de Gemeenschappen en de Gewesten bevoegd zijn. Deze situatie tast ontegensprekelijk de verworven autonomie van de Gemeenschappen en de Gewesten aan. Wanneer een compromis niet mogelijk is, dan rest er voor België en de onderscheiden landsdelen alleen nog de optie om zich te onthouden, wat ik niet als positief zou beschouwen.
Algemeen gesproken en tot besluit kan ik zeggen dat het nieuwe Europese verdrag meer positieve dan negatieve punten bevat, ook vanuit het standpunt van de Gemeenschappen en de Gewesten. Dit neemt echter niet weg dat er voor een reeks belangrijke materies, waarvan ik er enkele heb aangekaart, voldoende werk blijft om de Gemeenschappen en de Gewesten de inspraak te bezorgen die hen op Europees vlak toekomt.
M. Philippe Monfils (MR). - Alors que l'Union européenne entame une nouvelle mission au titre de la PESD dans l'Est du Tchad, il est utile de se pencher en détails sur les nouvelles dispositions du Traité qui régiront cette matière dans quelques mois.
En effet, depuis le Traité de Maastricht conclu en 1992, l'Union européenne construit, sur le plan institutionnel et dans les faits, les instruments qui lui permettent aujourd'hui de jouer, aux côtés des autres acteurs internationaux, un rôle important pour la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde.
Le Traité de Lisbonne introduit dans les traités de l'Union européenne un dispositif détaillé qui fait de la politique de sécurité et de défense commune, la PSDC, une démarche cohérente, volontariste, souple et très progressive. Les bases juridiques ont été adaptées pour poursuivre la montée en puissance de cet instrument de l'Union, évolution qui dépend, comme on le sait, de la volonté politique des États membres de travailler en coopération, tant sur le plan des opérations que sur celui des programmes militaires.
La présidence française de l'Union, qui va débuter dans quelques mois, a de grandes ambitions en la matière. Il sera intéressant de suivre les débats relatifs à cette nouvelle évolution.
Le traité européen simplifié permet tout d'abord de clarifier les objectifs de la PSDC. Ils sont au nombre de deux : assurer à l'Union une capacité opérationnelle pour ses interventions extérieures et préparer la définition progressive d'une politique de défense commune.
Le premier, l'objectif capacitaire, s'appuie sur des moyens d'action civils et militaires fournis par les États membres qui doivent constituer un « réservoir unique de forces ». La PSDC repose donc sur l'implication déterminée des États membres, la volonté politique que j'ai déjà mentionnée et qui est indispensable à la PSDC puisque les institutions communautaires n'ont qu'un rôle marginal en la matière.
Le deuxième objectif témoigne de l'ambition européenne d'atteindre dans le futur un niveau élevé d'intégration en matière de sécurité et de défense, intégration décidée par le Conseil européen à l'unanimité des 27 États membres.
Je ne parle pas d'alternative à l'OTAN mais plutôt de complémentarité, de respect des spécificités et des engagements de chacun. Mais il est clair que le rôle de États membres de l'Union européenne au sein de l'OTAN doit encore être clarifié.
Tirant les leçons des opérations militaires déjà menées, le traité simplifié élargit le champ d'intervention de l'Union en ajoutant aux missions de gestion de crises qu'elle a menées jusqu'à présent la possibilité de conduire des missions de conseil et d'assistance militaires ainsi que de prévention des conflits et de stabilisation post-conflits. Toutes ces actions, et c'est également une nouveauté, peuvent concourir à la lutte contre le terrorisme.
Si la PSDC ne donne pas à l'Union européenne les attributs d'une défense collective propre à l'OTAN, le traité inclut une clause de solidarité en cas de catastrophe naturelle ou d'attaque terroriste, et une clause d'aide et d'assistance en cas d'agression armée d'un État membre. Sans aller jusqu'à un engagement de défense mutuelle, ces clauses ont une forte signification symbolique et politique ; c'est en effet la première fois que les traités fondateurs de l'Union européenne contiennent des dispositions aussi engageantes en matière de solidarité militaire et de lutte contre le terrorisme.
Dans une Union à 27 membres, les notions de flexibilité, d'Europe à géométrie variable, de noyaux durs vont se multiplier. Quels que soient les domaines, l'Europe qui avance à 27 avec ambition est une vue de l'esprit. L'Euro et l'espace de liberté et de sécurité en sont deux exemples manifestes.
C'est pourquoi, le traité de Lisbonne devait tenir compte de la diversité croissante de volonté d'engagement entre les 27 États membres de l'Union.
Cette volonté de souplesse s'exprime dans la confirmation du rôle et du fonctionnement de l'Agence européenne de défense. J'ai toujours été un défenseur de cette agence qui était un peu le succédané d'un véritable Conseil des ministres de la Défense de l'Union européenne.
Elle peut jouer un rôle important au niveau de la coordination des politiques et des achats, mais aussi comme fer de lance de notre présence sur une série de marchés internationaux. Tant mieux si certains pays, notamment la France, ont travaillé pour qu'un grand contrat puisse être arraché aux Américains, ce qui est historique.
Les choses vont un peu mieux, mais il aurait fallu un peu plus de volonté politique pour dépasser les obstacles privant la PSDC de toute sa dimension.
J'en citerai quatre à titre illustratif.
La première est d'ordre institutionnel, à savoir la politique de l'unanimité. L'intérêt de la coopération structurée permanente qui sera constituée à la majorité qualifiée n'en est que plus grand.
La deuxième est la contrainte financière. Malgré une petite avancée pour la préparation des missions de gestion de crise à travers le mécanisme Athena, l'essentiel des opérations ayant des implications militaires continuera à ne pas relever du budget de l'Union et à dépendre des contributions, donc de la volonté, des États membres.
La troisième est purement politique. S'il existe, au sein de l'Union, un accord relatif aux objectifs de la PSDC, il n'y a pas de cohérence sur le degré d'engagement des États vis-à-vis de cette politique. Voilà qui pose toute la question de nos relations avec l'OTAN. Nous y reviendrons.
Enfin, la quatrième concerne les coopérations et consolidations industrielles. Après un long travail de préparation, la Commission européenne vient de présenter une proposition de directive qui devra être adoptée par le Conseil et par le Parlement européen. Nous serons attentifs à ce dossier et nous essayerons de l'influencer dans le sens qui nous convient avant même que les autorités européennes ne prennent leur décision définitive.
Le traité de Lisbonne est l'instrument le plus abouti pour relancer la cohérence et les performances du bras armé de l'Union européenne. Désormais, il faut poursuivre les efforts financiers et d'imagination pour mieux le crédibiliser sur le plan des capacités militaires et le rendre plus autonome dans la conduite d'interventions extérieures.
Cette réforme est importante. Dans les prochains mois, la Belgique doit s'investir dans la rénovation de la stratégie européenne de sécurité et dans les programmes d'équipement conduits en coopération. Elle doit également avancer sur le dossier du commandement européen intégré, gage d'une plus grande efficacité de l'Union dans ses missions de gestion de crise et d'une meilleure complémentarité avec l'OTAN et l'ONU et, bien sûr, l'Union européenne.
Si l'Union européenne veut crédibiliser sa politique étrangère, elle doit se doter des instruments de sa défense et de la sécurité de son voisinage. Il n'y aura pas de vraie diplomatie européenne sans une Union disposant des moyens d'agir, y compris sur le plan militaire quand cela est nécessaire.
Mme Isabelle Durant (Ecolo). - J'ai participé activement, avec Marie Nagy, à la préparation de la Déclaration de Laeken et de la Convention. Nous avons consacré beaucoup d'énergie à l'élaboration de ce nouveau traité constitutionnel et nous savons ce qu'il en est advenu.
La ratification de ce traité mal nommé et simplifié arrive à un moment particulier au niveau supranational. Les défis auxquels l'Union européenne sera confrontée sont considérables et ils se situent dans un contexte extrêmement changeant : les prochaines élections présidentielles américaines, la situation en Amérique latine, l'évolution nazie et, plus près de nous, la situation des Balkans demeure préoccupante.
C'est dans ce contexte que nous devons relever ce défi important auquel, nous l'espérons, les dispositions de ce traité permettront de mieux répondre. Je parle évidemment du défi énergétique.
Ce paquet « énergie » décidé par la Commission est extrêmement important, même si, pour ma part, je l'aurais préféré plus ambitieux. Il importe de le faire aboutir dans les deux années à venir. Il ne sera pas facile de répartir ce travail et d'en faire un défi utile à la société européenne en général.
Étant donné que ce Traité inclut les problèmes climatiques, il devra favoriser une politique européenne plus volontariste en matière d'énergie. Lors de la Conférence des parties qui se réunira à Copenhague en 2009, il est extrêmement important que l'Union européenne présente une position commune forte, grâce à laquelle elle pourra se définir de façon plus cohérente vis-à-vis des pays les plus pauvres. Elle pourra ainsi se permettre de leur demander des efforts puisqu'elle en aura elle-même réalisés. Ce sera une force pour l'Union européenne si elle accepte d'être leader sur ce terrain.
Cette conférence est programmée fin 2009 ; si elle était retardée, elle pourrait avoir lieu en 2010, sous présidence belge, ce qui donnerait une plus grande responsabilité à la Belgique : tenter de réussir ce défi, comme cela a été fait en 2001, par le sauvetage du Protocole de Kyoto.
Comme Josy Dubié, je ne suis pas d'un enthousiasme délirant en ce qui concerne ce traité. Il prévoit néanmoins des instruments qui donneront plus de force aux parlements nationaux et au parlement européen : droit d'initiative citoyenne, charte des droits fondamentaux, davantage de majorités qualifiées, davantage de codécisions. Ces outils vont dans le bon sens par rapport aux actions à mener dans le cadre du dossier énergie. Nous voterons ce traité, avec un enthousiasme modéré mais avec beaucoup de volontarisme et de détermination.
Mme Olga Zrihen (PS). - Nous avions été très optimistes en prévoyant deux heures de débat pour ce projet sur le Traité de Lisbonne. Je me réjouis de constater qu'il nous en aura fallu quatre : tout le monde a développé des réflexions plus qu'approfondies et chacun a pu y trouver son compte.
Nous nous trouvons à un moment extrêmement important puisque nous sommes la première assemblée à nous prononcer sur ce Traité de Lisbonne qui nous fait passer d'un traité que d'aucuns qualifient de « constitutionnel » à un texte dont nous aurions pu penser qu'il intégrerait les réactions de l'opinion. Ne nous y trompons pas : il n'y a pas de changement, la dénomination ne signifie rien quant au changement de contenu et le nouveau traité confirme que toutes les logiques qui étaient à l'oeuvre précédemment, qui ont généré beaucoup de discussions et n'étaient que la compilation d'Amsterdam et de Nice en passant par Maastricht, ne nous apportaient rien de fondamental si ce n'est qu'une fois de plus, nous devons admettre que le concept de l'Europe sociale est encore largement ignoré des rédacteurs du traité.
Pour avoir rédigé en partie le texte précédent et pour l'avoir lu attentivement, je considère que ce texte reste opaque, largement illisible ; il exclut le citoyen des débats et on ne peut que le déplorer car l'Europe a été largement construite pour protéger les citoyens avec un dispositif de paix. On aurait pu imaginer qu'au contraire, les citoyens auraient été plus étroitement associés.
Je voudrais formuler quelques constats négatifs, qui ne nous empêcheront toutefois pas d'adopter ce texte. Je tiens néanmoins à mettre ces points en évidence car je pense qu'ils feront l'objet de débats fondamentaux, à la fois parmi les citoyens mais également parmi les politiques lorsqu'ils devront prendre des décisions.
Je commencerai par les services publics qui restent un point d'achoppement, dans la mesure où ils constituent l'instrument de proximité le plus fondamental, en termes sociaux et en termes de services, pour montrer aux citoyens que l'État, en l'occurrence l'Europe, s'occupe d'eux, de leur bien-être et de l'amélioration de leur condition au quotidien.
En matière de services publics, la règle reste toujours la concurrence libre et non faussée, ce grand dogme de l'Europe auquel nous n'avons pas été capables de vraiment nous opposer.
On peut également s'inquiéter de cette banque européenne qui va très prochainement nous présenter un rapport, qui reste libre de tout contrôle politique et qui privilégie l'inflation au détriment de l'emploi. Nous en saurons plus demain ou après-demain.
La référence faite aux héritages religieux et humanistes de l'Europe ne peut, n'en déplaise à certains, être confondue avec une affirmation de la séparation des pouvoirs entre l'État et la religion. Pour en avoir été très proche, je sais que certains lobbies s'attachent, tous les matins, à entretenir la confusion. L'Union européenne reconnaît donc les églises, mais ignore toujours la laïcité. Nous lui ferons encore savoir que nous ne sommes pas d'accord.
Enfin, concernant la Charte des droits fondamentaux, quand je vois le temps que nous avons passé à Nice et la manière dont l'accord a été obtenu, on peut regretter d'une part que, prétendument contraignante du point de vue juridique, elle ne constitue pas encore le socle des valeurs que nous voulons communes à l'Union européenne et, d'autre part, que certains se permettent encore des opting out. Cela donne une Europe à géométrie variable pour les citoyens. Mais bien entendu, je compte sur tout le monde ici pour aller expliquer que dans le domaine des droits fondamentaux, certaines nuances ont leur intérêt : on ne parle pas de « droit au travail », mais de « droit de travailler », pas de « droit à la protection et à la sécurité sociale », mais de « droit d'accès aux services sociaux ». On expliquera aussi que le droit d'action collective à l'échelon européen est minimisé et - nous avons dû manifester contre cela il y a encore deux jours - que le droit à l'avortement et celui à la contraception ne sont pas les mêmes, surtout dans ces pays européens où, pourtant, la mobilité serait un des grands facteurs.
Alors, les femmes seront-elles encore les premières victimes de ce manque de garantie de droits sociaux ? Je le crains. Nous sommes nombreux et nombreuses à militer en faveur de la clause de l'Européenne la plus favorisée. Nous aurions été très heureux et heureuses de voir cet élément intégré dans ce texte.
Toutefois, le fait, d'une part, que ce parlement voie ses pouvoirs renforcés en matière budgétaire et pour la conclusion d'accords internationaux et, d'autre part, que la liaison soit établie avec les parlements nationaux remet l'institution parlementaire au coeur du pouvoir décisionnel des citoyens et rendra enfin, que ce soit par notre biais ou par les élections de 2009, le droit de vote à chacun des citoyens européens, en leur donnant la capacité de choisir l'orientation politique de cette assemblée. On assistera au renforcement du droit de pétitionnement qui est acquis à titre collectif et qui permettra d'être un outil direct d'influence sur certains points bien précis.
Oui, nous soutiendrons ce texte et nous continuerons à nous battre pour que cette Union européenne soit construite par et pour ses citoyens, pour qu'elle soit juste, sociale, soucieuse du bien-être de tous. Nous aurons une Europe qui mettra volontairement la question du climat au coeur de ses débats, puisque c'est une question de vie et de survie, une Europe qui tissera un lien solidaire avec les peuples qui la constituent.
Avec vigilance, favorables à cette nouvelle « tuyauterie », armés de lucidité, nous pisterons pas à pas toutes les propositions, comme nous l'avons fait pour Bolkestein et Lamy, en faisant preuve d'un grand pragmatisme européen. Nous serons donc du côté de ceux qui soutiendront ce texte. Encore une fois, nous nous reverrons en 2009 pour voir ce que nous pourrons en faire.
De heer Karel De Gucht, minister van Buitenlandse Zaken. - Op 15 december 2001 nam de Europese Raad de Verklaring van Laken over de toekomst van de Europese Unie aan. Op 13 december 2007 werd het Verdrag van Lissabon ondertekend. Tussen beide data liggen zes veel te lange jaren. Het institutionele hervormingsproces van de Europese Unie was inderdaad een zware bevalling en vergde ook erg veel politieke energie. Eerst kwam de Europese Conventie naar buiten met een ambitieus ontwerp van Verdrag tot vaststelling van een Grondwet voor Europa. Dat werd vervolgens besproken door een intergouvernementele conferentie die tot juni 2004 de tijd nam. In oktober van hetzelfde jaar werd in Rome het grondwettelijk verdrag ondertekend om vervolgens geratificeerd te worden door maar liefst achttien lidstaten, waaronder België. Het mocht echter niet zijn. De Nederlandse en Franse referenda staken er een stokje voor. Het gevolg was een te lange periode van politieke onzekerheid. De Europese Raad voerde een soort reflectieperiode in over de toekomst van de Europese Unie, waarvan we achteraf mogen zeggen dat ze de politieke impasse enkel herbevestigde. Pas onder het Europees voorzitterschap van Duitsland kon het proces opnieuw worden geactiveerd. In juni 2007 werd dan ook een duidelijk mandaat toegekend voor een relatief korte, geconcentreerde intergouvernementele conferentie. Vervolgens werden op de informele top van oktober 2007 de laatste politieke knopen doorgehakt. Ten slotte kon het Verdrag van Lissabon in december van vorig jaar worden ondertekend.
Vandaag kunnen we dan ook de balans opmaken. De Senaat heeft zich ongetwijfeld al afgevraagd of het Verdrag van Lissabon, waarvoor we zijn goedkeuring vragen, beantwoordt aan de oorspronkelijke doelstellingen van het grondwettelijk verdrag. Met andere woorden, in welke mate maakt het Verdrag van Lissabon de Europese Unie democratischer, efficiënter en transparant, zoals gevraagd door de Verklaring van Laken.
Un de ces objectifs a évidemment été altéré en cours de route : la transparence. Le traité constitutionnel se présentait comme un traité unique et qui se substituait au traité existant. Pour répondre aux préoccupations exprimées en France et aux Pays-Bas, le traité de Lisbonne se présente au contraire comme un traité modificatif. Les innovations apportées par le traité constitutionnel sont ainsi insérées au moyen de multiples amendements dans le traité sur l'Union européenne et dans le traité instituant la Communauté européenne, lequel est rebaptisé « Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne ». Ce changement de méthode rend évidemment le Traité de Lisbonne illisible. Il n'y a qu'à parcourir, même distraitement, le texte pour s'en convaincre.
Le traité constitutionnel avait introduit différents éléments qui contribuaient à la compréhension du projet politique européen. Ces éléments furent abandonnés. L'article sur les symboles de l'Union - le drapeau, l'hymne, la devise, et même la monnaie - fut supprimé. Ces symboles continuent toutefois à exister et seize États membres, dont la Belgique, ont d'ailleurs rappelé leur attachement à ceux-ci.
Les termes qui avaient une connotation trop étatique ont également été biffés. C'est ainsi que l'on ne parle plus de constitution mais de traité. Le ministre des Affaires étrangères de l'Union devient un haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Les termes « loi européenne » et « loi-cadre européenne » ne sont pas repris ; on en revient aux termes classiques et si rassurants de « règlement » et « directive ».
De voorrang van het Europese recht, nochtans al decennialang een pijler van de rechtspraak van het Hof van Justitie, werd niet als dusdanig in het verdrag opgenomen. Het werd enkel in een verklaring opgenomen, samen met een advies van de juridische dienst van de Raad, en dat betreur ik. Verschillende andere bepalingen, verklaringen en protocollen geven extra profiel aan de noodzaak tot respect voor het nationale bevoegdheidsniveau en voor het specifieke karakter van het gemeenschappelijk buitenland- en veiligheidsbeleid. Een en ander valt uiteraard te betreuren, onder meer omdat het een zeker gebrek aan trots en engagement voor het Europees project verraadt evenals een krampachtig vasthouden aan het eigen nationale bevoegdheidsdomein.
Het Verdrag van Lissabon mag naar de vorm dan al merkbaar verschillen van het grondwettelijk verdrag, het behoudt er wel de belangrijkste inhoudelijke vernieuwingen van. Zo werd de doelstelling van transparantie niet volledig opgegeven. De Raad van ministers zal immers in openbare vergadering bijeenkomen voor het bespreken en goedkeuren van wetgevende voorstellen. Ook werden belangrijke terminologische verduidelijkingen en functionele verbeteringen ingevoerd. Zo wordt een einde gemaakt aan het onderscheid tussen de Europese Unie en de Europese Gemeenschap. De Unie vervangt de Gemeenschap en krijgt in de toekomst een eigen, enkelvoudige rechtspersoonlijkheid. De bekende pijlerstructuur die een coherente en leesbare structuur van de Europese bevoegdheidsdomeinen in de weg stond, wordt geschrapt. Ook de bevoegdheidsverdeling tussen de Unie en de lidstaten wordt duidelijker afgebakend. Zo maakt het verdrag voor de toekomst een onderscheid tussen exclusieve bevoegdheden van de Unie, bevoegdheden die worden gedeeld met de lidstaten, en ondersteunende bevoegdheden. Op die manier vereenvoudigt het verdrag ook het juridisch instrumentarium en wordt er overigens ook een hiërarchie ingebouwd tussen de wetgevende en de uitvoerende taken.
Un des autres objectifs de la déclaration de Laeken était de rendre l'Union plus démocratique. Le Traité de Lisbonne répond à cette exigence. Toute démocratie repose d'abord sur des valeurs et des droits fondamentaux. La Charte des droits fondamentaux n'est certes pas intégrée dans le Traité de Lisbonne, mais le traité précise que l'Union doit respecter les droits, libertés et principes énoncés dans la charte qui a la même valeur que les traités. La charte s'imposera donc tant aux institutions de l'Union européenne qu'aux États membres, lorsqu'ils mettent en oeuvre le droit de l'Union. C'est un domaine extrêmement vaste.
Certes, une dérogation est prévue pour le Royaume Uni et la Pologne. Même si l'on doit regretter cette exception, elle reste toutefois préférable à une autre formule, un moment envisagée, qui consistait à imposer le caractère contraignant de la charte aux institutions de l'Union et d'en exempter les États membres.
Le Traité de Lisbonne prévoit aussi l'adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des droits de l'homme. Une telle adhésion n'était jusqu'ici pas possible, à défaut de base juridique dans le traité. Cette base juridique est désormais établie, même si l'adhésion implique une révision de la convention et la ratification par l'ensemble des États membres.
Autre avancée importante : les pouvoirs du Parlement européen sont considérablement accrus. Le Parlement européen est le grand gagnant des réformes institutionnelles. Il élira le Président de la Commission ; cette élection se fera certes sur la base d'une proposition du Conseil européen, mais ce dernier devra, dans sa proposition, tenir compte du résultat des élections européennes.
La procédure de codécision devient la procédure législative ordinaire qui s'appliquera dans 95% des cas. Le traité étend ainsi la codécision dans des domaines où elle n'existait pas encore, comme la politique agricole, la coopération judiciaire pénale, la coopération policière et la politique commerciale.
Les pouvoirs du Parlement sont également étendus en matière budgétaire et dans la conclusion des traités entre l'Union et les pays tiers ou les organisations internationales.
Le Parlement européen acquiert enfin le droit de proposer une révision des traités.
Een ander belangrijk facet van de besluitvormingsprocedure betreft natuurlijk de rol van de nationale parlementen. Die worden in de toekomst van meer nabij betrokken bij het Europese project, onder meer inzake de subsidiariteitstoets. Volgens dat beginsel dient de Europese Unie enkel te handelen indien de gestelde doelstellingen niet op nationaal, regionaal of lokaal niveau kunnen worden behaald. Als een derde van de nationale parlementen meent dat dit beginsel door een wetgevend voorstel in het gedrang komt, kan de Commissie ertoe worden gebracht om het betreffende voorstel opnieuw te onderzoeken. Als de helft van alle nationale parlementen die mening zou zijn toegedaan, moeten zowel de Raad als het Europees Parlement daaromtrent een specifiek debat organiseren. Vanuit zijn specifieke institutionele achtergrond heeft België een verklaring geformuleerd waarbij eraan werd herinnerd dat de wetgevende vergaderingen van zowel de Gewesten als de Gemeenschappen deel uitmaken van het Belgisch parlementair systeem.
Ik voeg daar graag aan toe dat het Verdrag van Lissabon verder met klem stelt dat de Unie de constitutionele structuur van elke lidstaat dient te respecteren, en dit met inbegrip van de regionale autonomie. Om hetgeen ik daarnet zei op Belgisch niveau operationeel te vertalen zal een samenwerkingsakkoord moeten worden uitgewerkt. Een belangrijke aanzet hiertoe bestaat reeds middels het samenwerkingsakkoord van 2005, gesloten tussen de voorzitters van zowel de federale als de gefedereerde wetgevende vergaderingen. De Raad van State formuleerde ook reeds enkele aanbevelingen in dit verband. De heer Delpérée heeft daar overigens op gewezen. Die aanbevelingen dienen in aanmerking te worden genomen, maar zijn geen obstakel voor een ratificatie van het Verdrag van Lissabon.
De bevoegdheden van het Hof van Justitie worden uitgebreid tot handelingen inzake asielbeleid, immigratiebeleid en gerechtelijke en politiële samenwerking. Dat is vanuit democratisch oogpunt bijzonder belangrijk. De rechtstoegang voor fysieke en rechtspersonen wordt eveneens uitgebreid. Die categorie zal voortaan ook betwistingen kunnen opwerpen voor het Hof met betrekking tot verplichtingen die hun zouden worden opgelegd in het kader van het gemeenschappelijk buitenlands- en veiligheidsbeleid.
Het Verdrag van Lissabon versterkt ook de participatieve democratie door de invoering van een initiatiefrecht voor de burgers. Dat initiatiefrecht zal Europese burgers in staat stellen aan de Commissie te vragen welbepaalde wetgevende voorstellen in te dienen.
Aux termes de la Déclaration de Laeken, l'Union devait enfin devenir plus efficace. Pour atteindre cet objectif, elle devait, d'une part, réformer ses institutions et, d'autre part, approfondir ses politiques.
En matière institutionnelle, l'approche de la Belgique a toujours été de renforcer la méthode communautaire. Celle-ci se fonde sur l'égalité des États membres et sur la participation de tous au processus de décision. La méthode communautaire permet de défendre nos intérêts davantage que la méthode intergouvernementale qui privilégie les rapports de force et donc les plus grands États membres.
Le Traité de Lisbonne préserve l'ensemble des innovations institutionnelles du Traité constitutionnel. La méthode communautaire devient la règle de base pour l'adoption d'actes législatifs. Hormis dans un nombre très limité de cas, les actes législatifs seront adoptés sur proposition de la Commission par le Conseil des ministres statuant à la majorité qualifiée et par le Parlement européen, sur un pied d'égalité. Ils seront soumis au contrôle de légalité de la Cour de justice.
La Commission européenne, par son pouvoir d'initiative, est au coeur de la méthode communautaire. C'est elle qui doit définir l'intérêt général et qui introduit les propositions législatives. La force de la Commission réside dans son caractère collégial. Celui-ci est toutefois menacé par le nombre croissant de commissaires. Une commission de vingt-sept membres ne peut pas fonctionner de la même manière qu'une commission de six ou douze membres. Le collège risque de se transformer en une assemblée incapable de décider. Une réduction de la taille de la Commission était donc nécessaire.
Le Traité de Lisbonne confirme que la Commission sera, à partir de 2014, réduite à un nombre équivalant à deux tiers du nombre des États membres. La rotation au sein de la Commission se fera sur une base égalitaire.
Le calcul de la majorité qualifiée sera à terme simplifié. La majorité qualifiée sera fixée à 55% des États membres représentant 65% de la population de l'Union européenne. Ce nouveau calcul de la majorité qualifiée facilitera la prise de décision. Il repose en outre sur des critères clairs et objectifs. Il permet aussi de tenir compte des évolutions démographiques.
Le Traité constitutionnel avait prévu que ce nouveau calcul s'appliquerait dès 2009. Pour satisfaire aux demandes de la Pologne, le Traité de Lisbonne reporte toutefois ces réformes à 2014. Entre 2014 et 2017, un État membre pourra en outre toujours demander, lors d'un vote, que le calcul de la majorité qualifiée se fasse sur la base de la pondération des voix du Traité de Nice.
Le compromis d'Ioannina a également dû être renforcé pour apaiser les craintes de la Pologne. Ce compromis permet de demander une prolongation des négociations lorsque les États qui s'y opposent représentent une minorité significative, même s'ils ne forment pas une minorité de blocage. Contrairement à la demande de la Pologne, le compromis d'Ioannina n'a toutefois pas été inscrit dans le droit primaire de l'Union. Il fera l'objet d'une décision qui ne pourra toutefois être modifiée qu'après une délibération du Conseil européen, lequel statue par consensus.
Le processus de décision européen sera, aux termes du Traité de Lisbonne, également facilité par une extension substantielle du champ d'application de la majorité qualifiée. La majorité qualifiée s'appliquera ainsi à 44 bases juridiques, dont 21 figuraient déjà dans les traités existants et 23 ont été insérées dans les traités par le Traité de Lisbonne.
Een andere institutionele vernieuwing krijgt vandaag ook veel aandacht in de media. Het betreft meer bepaald de invoering in het verdrag van de Europese Raad als een instelling. De Europese Raad zal worden voorgezeten door een voorzitter die wordt aangewezen voor de duur van twee en een half jaar, een mandaat dat eenmaal kan worden verlengd. Dit vaste voorzitterschap zal aan de functie zowel grotere continuïteit, als grotere zichtbaarheid geven. Hierbij dient er echter voor te worden gewaakt dat het respect voor het institutionele evenwicht van de Unie overeind blijft.
Het Verdrag van Lissabon herneemt de garanties die in het grondwettelijk verdrag op aangeven van de Benelux werden opgenomen met het oog op dat institutionele evenwicht. De taak van de voorzitter van de Europese Raad zal erin bestaan de werkzaamheden van de Europese Raad voor te zitten en te stimuleren, niet om de hele Unie te gaan `dirigeren'. Elke voorbereiding van de Europese raadszittingen zal overigens moeten geschieden in nauwe samenwerking met de commissievoorzitter en op aangeven van de Raad Algemene Zaken. Wat mij betreft zal België erover blijven waken dat bij de concrete uitwerking van het Verdrag van Lissabon de rol van de voorzitter van de Europese Raad er een blijft van facilitator of honest broker en niet een van `president'.
De Raad van State geeft in zijn advies aan dat de Europese Raad, die tot op heden enkel incentives kan geven, in de toekomst ook effectieve beslissingen zal kunnen nemen. Om die reden wordt gesuggereerd dat het samenwerkingsakkoord van 1994 met betrekking tot de vertegenwoordiging van België in de Raad van de Europese Unie zou worden gewijzigd.
Dat akkoord heeft immers enkel betrekking op de Belgische vertegenwoordiging op het niveau van de Raad van ministers, doch niet op de Europese Raad.
We moeten dat dus zeker bekijken, maar ik voeg er graag de bedenking aan toe dat de samenstelling van de Europese Raad in het verdrag zelf wordt geregeld, namelijk door te bepalen dat die bestaat uit de staatshoofden en regeringsleiders van de lidstaten en de voorzitters van de Europese Raad en de Europese Commissie. Daar wordt aan toegevoegd dat, in functie van de dagorde, elk lid van de Europese Raad zich mag laten bijstaan door een minister. Dat zijn feiten waar elk Belgisch samenwerkingsakkoord mee rekening zal moeten houden. Daarenboven moet er - nog steeds volgens de tekst van het verdrag - worden gewerkt op basis van de resultaten van de Raad Algemene Zaken. Die laatste Raad valt functioneel zeker wél onder het samenwerkingsakkoord van 1994. Dat betekent concreet dat voor de bepaling van de Belgische positie in de Europese Raad in de praktijk reeds op zeer gedegen wijze rekening wordt gehouden - en zelfs zonder specifiek samenwerkingsakkoord - met de posities van gemeenschappen en gewesten.
Autre innovation importante : si le Traité de Lisbonne ne garde pas le titre de ministre des Affaires étrangères de l'Union, il préserve l'ensemble des fonctions de celui qu'on appellera haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ce nouveau poste devrait renforcer la cohérence et la visibilité de l'action extérieure de l'Union. Le haut représentant assumera en effet les fonctions qui sont aujourd'hui exercées tant par le haut représentant pour la PESC que par le commissaire européen pour les relations extérieures. Il sera mandataire du Conseil pour la PESC et chargé des relations extérieures au sein de la Commission dont il sera vice-président. Le haut représentant présidera le conseil Affaires étrangères de l'Union et sera assisté d'un service diplomatique européen.
Les institutions de l'Union n'ont toutefois de sens que si elles servent un projet et développent des politiques efficaces. À cet égard également, le Traité de Lisbonne est largement positif.
La cohérence de l'action extérieure de l'Union est évidemment renforcée par l'instauration du haut représentant à double casquette. Le traité intègre aussi la possibilité de lancer une coopération structurée en matière de défense. Il permet ainsi à ceux qui veulent s'engager davantage dans une défense européenne de le faire dans le cadre de l'Union.
Le traité définit encore l'éradication de la pauvreté comme objectif principal de la politique européenne de coopération au développement. Les objectifs de cette politique devront être pris en compte dans les autres politiques de l'Union susceptibles d'avoir un impact sur les pays en voie de développement. Une base juridique spécifique est créée pour l'aide humanitaire.
Les objectifs de la politique européenne en matière de justice et d'affaires extérieures sont précisés et développés. Les politiques d'immigration, d'asile et de contrôle des frontières sont définies comme des politiques communes.
Le Traité de Lisbonne prévoit la création d'un comité en vue de renforcer la coopération opérationnelle entre les services en charge de la sécurité intérieure. Il envisage la création d'un parquet européen.
L'avancée la plus importante réside toutefois dans l'introduction de la majorité qualifiée qui, sauf exceptions limitées, notamment le parquet européen et la coopération policière opérationnelle, s'appliquera désormais à l'ensemble de l'espace de liberté, de sécurité et de justice. Pour préserver cette avancée, il a fallu faire une concession. Le Traité d'Amsterdam avait prévu que le Royaume-Uni ne participerait pas, si ce n'est de manière volontaire, aux politiques d'immigration, d'asile, de contrôle aux frontières et de coopération judiciaire civile. Ce régime dérogatoire est étendu par le Traité de Lisbonne à la coopération policière et à la coopération judiciaire pénale. On peut le regretter mais la formule permet à ceux qui veulent aller de l'avant de le faire sans être bloqués par la règle de l'unanimité.
Het Verdrag versterkt ook de Economische en Monetaire Unie door het aantal beslissingen die de lidstaten van de eurozone kunnen nemen, uit te breiden.
Een horizontale sociale clausule volgens dewelke sociale vereisten mee in acht moeten worden genomen in het geheel van het beleid van de Unie is ingevoegd. Een specifieke rechtsbasis over de diensten van algemeen economisch belang werd eveneens ingevoerd. Daar wordt een protocol aan toegevoegd dat aangeeft welke waarden de Unie dient te respecteren ten aanzien van de diensten van algemeen economisch belang.
Inzake volksgezondheid en onderzoek en ontwikkeling worden de bevoegdheden van de Unie eveneens uitgebreid. Nieuwe rechtsbasissen worden ingevoerd inzake energie, intellectuele eigendom, toerisme, sport en bestuurlijke samenwerking. Op het volgende specifieke vlak is het Verdrag van Lissabon zelfs innovatief ten aanzien van het grondwettelijk verdrag. Immers, de doelstellingen inzake ecologisch beleid worden mijns inziens nuttig aangevuld met de strijd tegen de klimaatswijziging. Inzake energie wordt de juridische basis verder ook aangevuld met verwijzingen naar de nood aan Europese solidariteit bij bevoorradingsproblemen en inzake de interconnectie van energienetwerken.
Le Traité de Lisbonne préserve par ailleurs la dynamique de l'Union européenne. Il étend les possibilités de recours à la coopération renforcée. Il apporte même, dans le domaine de la coopération policière et judiciaire, des possibilités nouvelles par rapport au Traité constitutionnel. En cas de blocage, une coopération renforcée pourra ainsi s'établir de manière automatique pour créer le parquet européen ou pour lancer des initiatives dans le cadre de la coopération policière opérationnelle.
Le Traité de Lisbonne maintient aussi la clause passerelle qui permettra au Conseil européen d'appliquer la majorité qualifiée et la codécision dans les domaines où la procédure législative ordinaire n'est pas d'application. Ce changement de procédure pourra être réalisé sans modification des traités, mais tout parlement pourra - comme dans le Traité constitutionnel - s'y opposer.
La clause passerelle spécifique à la coopération renforcée est également préservée. Cette clause prévoit que les États qui participent à une coopération renforcée peuvent décider d'appliquer la majorité qualifiée à un domaine de leur coopération qui, selon les traités, serait couvert par l'unanimité. Les autres États membres ne pourront pas s'y opposer. Les parlements nationaux n'auront pas de droit de veto. Cette disposition offre des possibilités pour avancer dans les domaines qui, comme la fiscalité, restent régis par l'unanimité.
Le Traité de Lisbonne maintient enfin les modifications apportées par le Traité constitutionnel à la révision ordinaire des traités. C'est ainsi que les prochaines révisions de traités devront en principe être préparées par une Convention européenne. Le parlement acquiert aussi le droit de proposer une révision des traités.
Voor mij is het bijzonder duidelijk welke conclusie we uit deze analyse van het verdrag moeten trekken: het eindresultaat is er niet leesbaarder op geworden, maar de Europese Unie komt er wel efficiënter, democratischer en dus versterkt uit.
Toen het grondwettelijk verdrag - om een aantal nationaal-politieke redenen - niet haalbaar bleek, sloop moedeloosheid in de Europese politieke rangen. Het schip moest opnieuw zijn koers zoeken, de zee - de wereld in casu - werd woeliger.
Achteraf bekeken, moest het misschien zo zijn. Met een aantal verworvenheden die geput werden uit de immense oefening die de Conventie was, is men stap voor stap naar Lissabon getrokken.
De lessen uit het verleden en de Realpolitik van het heden hebben tot het verdrag geleid. Het is een geschiedenisles op zich. Wie de tv-uitzendingen van Geert Mak volgt of zijn boek over de Europese geschiedenis ter hand neemt, weet dat de totstandkoming van het verdrag geen moment is dat in de voetnoten zal belanden.
Het verdrag is niet perfect, uiteraard probeert elke politieke geleding en stroming zijn prioriteiten te poneren. Maar het is in de eerste plaats de versteviging van het grotere schip en het uitzetten van een bedachtzame wijze koers.
Laat dit wat lyrisch klinken, waarom ook niet? Het verdrag is de weergave van een moment van democratie. Dat mag. Het politieke werk volgt immers zonder pauze of ophouden.
Mijnheer de voorzitter, geachte senatoren, u hebt dit momentum in de hand, letterlijk en figuurlijk. Pak dit moment en ratificeer het Verdrag van Lissabon.
M. Philippe Mahoux (PS). - Premièrement, il y a lieu de coordonner les traités, comme cela a été fait en France. Ces traités nécessitent des toilettages qui ne les modifient pas mais les rendent plus compréhensibles.
Deuxièmement, on ne parle pas du principe de proportionnalité. Or, le rôle des parlements nationaux concerne tant la subsidiarité que la proportionnalité. Comme les États membres divergent dans l'interprétation de ce principe de proportionnalité, je souhaite bonne chance aux juristes pour démêler la question.
Troisièmement, la COSAC a proposé de faire, avant l'adoption du traité, quelques expériences au niveau des parlements nationaux mais certaines assemblées ont travaillé comme si cela figurait vraiment dans un traité.
J'attire l'attention sur le fait qu'il y a eu un accord entre des présidents d'assemblée, qui renvoyait d'ailleurs à une structure institutionnelle, confiant aux présidents d'assemblée le rôle de boîte aux lettres à destination de la Commission.
Avant que le traité de Lisbonne ne devienne une réalité, il importe que nous examinions les rôles respectifs de nos différents parlements au regard du traité de Lisbonne. Nous ne pouvons pas nous contenter d'un accord entre présidents d'assemblée, qui aurait valeur juridique.
Nous devrions anticiper en prenant une initiative législative pour régler ce problème. C'est important d'autant que ce n'est un secret pour personne que certaines discussions ont trait à la question institutionnelle de notre pays.
M. Karel De Gucht, ministre des Affaires étrangères. - La subsidiarité est une spécification du principe de proportionnalité et non l'inverse.
Par ailleurs, vous comprendrez que de toute façon, je ne m'immiscerai pas dans la relation entre un président d'assemblée et ses membres.
-La discussion générale est close.