Lors de la conférence de presse, la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, présidée par François ROELANTS du VIVIER (MR), a présenté le résultat de ses travaux concernant les 10 ans du Processus de Barcelone (1995-2005) à la veille du sommet euro-méditerranéen qui aura lieu les 28 et 29 novembre à Barcelone. Un sommet capital puisquil a pour ambitions de refonder, poursuivre et amplifier ce partenariat entre lUnion européenne et les pays du Sud de la Méditerranée.
La Commission a organisé ses travaux à partir dune proposition de résolution (voir dossier législatif 3-1031) de Jihane ANNANE (MR), dont le rapporteur est Olga ZRIHEN (PS). Lensemble des ambassadeurs des pays du sud de la Méditerranée ont été auditionnés, ainsi que de nombreux experts dans les matières économiques, politiques et des droits de lhomme.
A côté de louverture de lUnion
européenne à lEst, l'Union a développé une
politique cohérente et ambitieuse vis-à-vis de la zone
méditerranéenne afin de promouvoir un espace
méditerranéen de sécurité coopérative et de
prospérité partagée. Un programme de partenariat et de
développement fondé sur un volet politique (construire un espace
commun de paix et de sécurité, reposant sur les principes des
droits de l'Homme et de la démocratie), un volet économique et
financier (création d'une zone de libre-échange en 2010), et un
volet social, culturel et humain (améliorer la compréhension
mutuelle entre les peuples de la région et favoriser les échanges
entre les sociétés civiles) fut adopté à la
Conférence euro-méditerranéenne de Barcelone des 27 et 28
novembre 1995.
Ce partenariat original sappuie sur des accords dassociation entre lUnion européenne et les 12 pays tiers : le Maroc, lAlgérie, la Tunisie, lEgypte, lAutorité palestinienne, Israël, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Turquie, Chypre et Malte. Deux pays ont rejoint se groupe, au titre dobservateur : la Libye et la Mauritanie.
Dix ans après son lancement, le processus de Barcelone a su créer un véritable lieu de coopération entre les deux rives de la Méditerranée grâce à une série dinitiatives opérationnelles : reste à mieux les intégrer dans une perspective stratégique avec une visibilité politique ambitieuse. En outre, il est nécessaire de doter le Processus de Barcelone dune forte volonté politique de la part de tous les Etats participants afin datteindre les objectifs fixés en 1995, malgré les divergences dintérêts commerciaux, la faiblesse des capacités financières de lUnion, les capacités limitées des instruments ou les faiblesses structurelles des pays partenaires.
Le dialogue sur les questions de politique et de sécurité ont permis de briser un certain nombre de tabous, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme, sans pour autant aboutir à létablissement de relations de paix et de bon voisinage entre tous les Etats partenaires. Léchec de la Charte euro-méditerranéenne pour la paix et la stabilité témoigne de ces difficultés.
Les grands indicateurs économiques démontrent que la région peine à développer son attractivité, et à élaborer des réformes alliant ouverture économique et protection sociale.
Le dialogue et la coopération traitant des matières humaines, sociales et culturelles ont été pauvres en avancées concrètes malgré de nombreuses initiatives. Lémergence dune société civile, pouvant à terme sopposer au pouvoir en place, a été un frein aux yeux des autorités publiques de certains partenaires.
1. rehausser lengagement politique des 37 partenaires afin datteindre les objectifs du partenariat ;
2. veiller à ce que la lutte contre le terrorisme ne viole pas le respect des droits de lhomme ;
3. poursuivre résolument les projets de coopération dans le domaine de la coopération judiciaire et policière ;
4. uvrer au respect des droits humains dans la région méditerranéenne, avec une attention particulière pour légalité des genres ;
5. plaider pour que la mise en place dune zone de libre-échange soit accompagnée de réalisations concrètes en matière sociale et de droits économiques ;
6. renforcer la coopération régionale entre partenaires du Sud de la Méditerranée ;
7. suite au retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, soutenir lapplication de la feuille de route adoptée par le Quartette en décembre 2002,
8. uvrer à la gestion durable des ressources en eau de la région méditerranéenne et élaborer avec ambition une politique euroméditerranéenne sur lenvironnement ;
9. participer au succès de la fondation Anna Lindh en matière de culture et déducation ;
Pour plus d'info : Service de la communication du Sénat