jeudi 17 novembre 2005

Le Partenariat euro-méditerranéen à la veille de ses dix ans: bilan et perspectives

Conférence de presse à la salle orange du Palais d'Egmont (Petit Sablon)

Lors de la conférence de presse, la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, présidée par François ROELANTS du VIVIER (MR), a présenté le résultat de ses travaux concernant les 10 ans du Processus de Barcelone (1995-2005) à la veille du sommet euro-méditerranéen qui aura lieu les 28 et 29 novembre à Barcelone. Un sommet capital puisqu’il a pour ambitions de refonder, poursuivre et amplifier ce partenariat entre l’Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée.

La Commission a organisé ses travaux à partir d’une proposition de résolution (voir dossier législatif 3-1031) de Jihane ANNANE (MR), dont le rapporteur est Olga ZRIHEN (PS). L’ensemble des ambassadeurs des pays du sud de la Méditerranée ont été auditionnés, ainsi que de nombreux experts dans les matières économiques, politiques et des droits de l’homme.


A côté de l’ouverture de l’Union européenne à l’Est, l'Union a développé une politique cohérente et ambitieuse vis-à-vis de la zone méditerranéenne afin de promouvoir un espace méditerranéen de sécurité coopérative et de prospérité partagée. Un programme de partenariat et de développement fondé sur un volet politique (construire un espace commun de paix et de sécurité, reposant sur les principes des droits de l'Homme et de la démocratie), un volet économique et financier (création d'une zone de libre-échange en 2010), et un volet social, culturel et humain (améliorer la compréhension mutuelle entre les peuples de la région et favoriser les échanges entre les sociétés civiles) fut adopté à la Conférence euro-méditerranéenne de Barcelone des 27 et 28 novembre 1995.

Ce partenariat original s’appuie sur des accords d’association entre l’Union européenne et les 12 pays tiers : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, l’Autorité palestinienne, Israël, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Turquie, Chypre et Malte. Deux pays ont rejoint se groupe, au titre d’observateur : la Libye et la Mauritanie.

Dix ans après son lancement, le processus de Barcelone a su créer un véritable lieu de coopération entre les deux rives de la Méditerranée grâce à une série d’initiatives opérationnelles : reste à mieux les intégrer dans une perspective stratégique avec une visibilité politique ambitieuse. En outre, il est nécessaire de doter le Processus de Barcelone d’une forte volonté politique de la part de tous les Etats participants afin d’atteindre les objectifs fixés en 1995, malgré les divergences d’intérêts commerciaux, la faiblesse des capacités financières de l’Union, les capacités limitées des instruments ou les faiblesses structurelles des pays partenaires.

Le dialogue sur les questions de politique et de sécurité ont permis de briser un certain nombre de tabous, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme, sans pour autant aboutir à l’établissement de relations de paix et de bon voisinage entre tous les Etats partenaires. L’échec de la Charte euro-méditerranéenne pour la paix et la stabilité témoigne de ces difficultés.

Les grands indicateurs économiques démontrent que la région peine à développer son attractivité, et à élaborer des réformes alliant ouverture économique et protection sociale.

Le dialogue et la coopération traitant des matières humaines, sociales et culturelles ont été pauvres en avancées concrètes malgré de nombreuses initiatives. L’émergence d’une société civile, pouvant à terme s’opposer au pouvoir en place, a été un frein aux yeux des autorités publiques de certains partenaires.

Afin de rendre une nouvelle impulsion au Processus de Barcelone, le Sénat de Belgique demande au Gouvernement de promouvoir au sommet des 28 et 29 novembre une série de réformes et de propositions, entre autres :


1. rehausser l’engagement politique des 37 partenaires afin d’atteindre les objectifs du partenariat ;

2. veiller à ce que la lutte contre le terrorisme ne viole pas le respect des droits de l’homme ;

3. poursuivre résolument les projets de coopération dans le domaine de la coopération judiciaire et policière ;

4. œuvrer au respect des droits humains dans la région méditerranéenne, avec une attention particulière pour l’égalité des genres ;

5. plaider pour que la mise en place d’une zone de libre-échange soit accompagnée de réalisations concrètes en matière sociale et de droits économiques ;

6. renforcer la coopération régionale entre partenaires du Sud de la Méditerranée ;

7. suite au retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, soutenir l’application de la feuille de route adoptée par le Quartette en décembre 2002,

8. œuvrer à la gestion durable des ressources en eau de la région méditerranéenne et élaborer avec ambition une politique euroméditerranéenne sur l’environnement ;

9. participer au succès de la fondation Anna Lindh en matière de culture et d’éducation ;


Pour plus d'info : Service de la communication du Sénat