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Sénat de Belgique

Belgische Senaat

Annales parlementaires

Parlementaire handelingen

SÉANCES DU JEUDI 26 MARS 1998

VERGADERINGEN VAN DONDERDAG 26 MAART 1998

(Vervolg-Suite)

QUESTION ORALE DE M. DESTEXHE AU PREMIER MINISTRE SUR « LE VOYAGE DU PRÉSIDENT CLINTON AU RWANDA »

MONDELINGE VRAAG VAN DE HEER DESTEXHE AAN DE EERSTE MINISTER OVER « DE REIS VAN PRESIDENT CLINTON NAAR RWANDA »

M. le président. ­ L'ordre du jour appelle la question orale de M. Destexhe au Premier ministre.

La parole est à M. Destexhe.

M. Destexhe (PRL-FDF). ­ Monsieur le président, le président américain Bill Clinton s'est rendu hier à Kigali. Il a reconnu sa part de responsabilités dans la tragédie du Rwanda en 1994.

Il a tout d'abord reconnu « ne pas avoir agi assez rapidement après les premières tueries ». Il a ensuite déclaré « qu'il n'aurait pas dû laisser les camps de réfugiés devenir des refuges pour les tueurs ». Il a enfin regretté « de ne pas avoir immédiatement appelé ces crimes par leur véritable nom : génocide ».

Dans ses propos, il est allé d'emblée beaucoup plus loin que vous-même, monsieur le Premier ministre, à la fin des travaux de la Commission d'enquête parlementaire sur le Rwanda. De plus, il a effectué ce voyage hautement symbolique à Kigali. Ni vous, ni le ministre des Affaires étrangères, vous êtes rendus au Rwanda depuis 1994.

Monsieur le Premier ministre, que vous inspirent les propos du président Bill Clinton ?

Les partagez-vous ?

Avez-vous l'intention d'aller au Rwanda ?

À défaut, avez-vous l'intention de demander au ministre des Affaires étrangères de s'y rendre ?

Comptez-vous prononcer à Kigali ou à Bruxelles, le 7 avril prochain, les mêmes propos aussi forts et aussi peu ambigus que ceux de M. Clinton ?

M. le président. ­ La parole est au Premier ministre.

M. Dehaene, Premier ministre. ­ Monsieur le président, je ne perçois aucun élément neuf susceptible de nous amener à modifier les propos que nous avons tenus au Parlement après le débat consacré au rapport présenté par la commission d'enquête sur les événements survenus au Rwanda.

En outre, il ne m'appartient pas de prendre position quant au discours prononcé par le président Clinton, qui a surtout évoqué la responsabilité de la communauté internationale, aspect que nous avions, nous aussi, mis en évidence lors des travaux de la commission. Par conséquent, je me bornerai à dire que ce voyage constitue un élément positif dans le cadre de sa visite en Afrique.

En ce qui nous concerne, nous avions invité le vice-président au moment du débat relatif au Rwanda et eu, tel que prévu, des conversations constructives à Bruxelles.

Pour l'instant, il n'existe aucun projet de voyage au Rwanda. Le gouvernement a pris la décision formelle de consacrer le 7 avril jour d'hommage officiel à tous les soldats morts au cours des missions de paix. Des cérémonies commémoratives seront organisées mais, à ma connaissance, aucun discours officiel ne devrait être prononcé à cette occasion.

M. le président. ­ La parole est à M. Destexhe pour une réplique.

M. Destexhe (PRL-FDF). ­ Monsieur le président, il est dommage que le Premier ministre ne veuille pas se rendre au Rwanda, même pour une brève visite. Par ailleurs, il est aussi regrettable que le ministre des Affaires étrangères ne se soit pas déplacé dans cette région depuis 1994 alors que les régimes au pouvoir à l'époque ont fait place à des gouvernements neufs.

Monsieur le Premier ministre, lorsque vous avez présenté des excuses au terme des travaux de la commission d'enquête, vos propos concernaient seulement les manquements commis à l'égard des familles des victimes à l'issue du drame. Il s'agissait, en l'occurrence, d'une interprétation très restrictive... Quoi qu'il en soit, je suis convaincu que la Belgique est en train de manquer une série d'occasions en Afrique, dans la région des Grands Lacs.

M. le président. ­ L'incident est clos.

Het incident is gesloten.