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Question écrite n° 5-9824

de Nele Lijnen (Open Vld) du 29 aôut 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Armée électronique syrienne - Actions - Cyberattaques - Suivi - Liens avec le régime Assad

criminalité informatique
Syrie
protection des communications
site internet

Chronologie

29/8/2013Envoi question
15/10/2013Réponse

Question n° 5-9824 du 29 aôut 2013 : (Question posée en néerlandais)

Le mardi 27 août dernier, les sites web de Twitter et du New York Times ont été attaqués par un groupement se présentant sous le nom d'Armée électronique syrienne (AES). Depuis 2011, ce groupe s'en prend principalement à des sites web américains (par exemple la page Facebook du président américain) dans le but d'affirmer son soutien au président syrien. En mai dernier, le groupe a pris le contrôle du site web du Financial Times après avoir attaqué, entre autres, The Guardian, NPR et The Washington Post. Les hackers expliquent vouloir diffuser leur message et dire la vérité. Le fait que cette attaque survienne à un moment crucial du conflit syrien n'est vraisemblablement pas un hasard. Les nombreuses informations données par le New York Times au sujet des éventuelles attaques chimiques en Syrie ont peut-être attiré l'attention de l'AES. L'un des dirigeants des journaux a expliqué qu'il s'agissait d'une attaque sérieuse et sophistiquée.

Dans un article précédent, le journal a indiqué que l'AES tentait secrètement de découvrir l'identité, l'emplacement et les activités des opposants au régime d'Assad par le biais de ce que le journal a appelé « a much quieter Internet surveillance campaign ». Les collaborateurs des organisations étrangères qui soutiennent l'opposition seraient également dans le collimateur de l'AES. Les victimes ont découvert dans leur ordinateur des logiciels malveillants et espions qui renvoyaient des données vers une entreprise de télécommunications appartenant à l'État syrien. Il s'agit de données concernant la localisation, les e-mails et les frappes de touches. Le Syrien lambda qui commente le conflit en ligne est conscient de l'éventuelle présence de l'AES, mais les collaborateurs étrangers le sont moins. Là se trouve précisément le danger : l'AES peut en profiter pour voler des données.

On essaie entre-temps de relier le groupement au régime syrien car ses actions ont un impact sur le monde réel. De fausses informations relatives à des explosions à la Maison Blanche ont ainsi fait trembler les bourses. Les experts se demandent toutefois si les responsables de l'AES sont toujours les mêmes qu'il y a deux ans. On a constaté que de nombreux (anciens) membres de l'AES provenaient de la Syrian Computer Society, un groupe informatique au service d'Assad. Il est néanmoins difficile de trouver des preuves ; cette incertitude permettrait précisément au régime de se livrer sournoisement à des cyberattaques sans que cela donne lieu à des réactions politiques.

Je vous ai déjà posé une question écrite concernant l'AES. Vous m'avez répondu que vos services suivaient le dossier.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Comment évaluez-vous le parcours de l'AES ? Note-t-on des développements ou des évolutions ? Le groupe mène-t-il des actions plus sophistiquées qu'auparavant ?

2) Ses liens éventuels avec le régime d'Assad ont-ils déjà été éclaircis ? Pouvez-vous détailler votre réponse, en fonction a) du fait que de nombreux membres proviennent de la Syrian Computer Society, clairement liée à Assad, et b) des messages concernant des étrangers dont les données sont envoyées à des entreprises de télécommunications syriennes ?

3) Est-il exact que l'AES ne se livre pas seulement à la propagande en ligne, mais aussi à la découverte et à la surveillance des personnes opposées au régime ? Avez-vous plus d'informations à ce sujet ?

4) Comment évaluez-vous les conséquences matérielles des cyberattaques de l'AES ?

5) Jugez-vous possible que des Belges, en raison par exemple de critiques formulées sur internet à l'égard d'Assad, soient devenus à leur insu une cible de l'AES ? Est-ce déjà arrivé ? Pouvez-vous détailler votre réponse ?

Réponse reçue le 15 octobre 2013 :

J’informe l’honorable membre que sa question relève des compétences du premier ministre, M. Elio Di Rupo.