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Question écrite n° 5-9820

de Nele Lijnen (Open Vld) du 29 aôut 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

République démocratique du Congo - Conflit dans l'Est du Congo - Rwanda - Ouganda - M23 - Nations Unies

République démocratique du Congo
Rwanda
Ouganda
aide au développement
crime de guerre

Chronologie

29/8/2013Envoi question
21/11/2013Rappel
3/12/2013Réponse

Question n° 5-9820 du 29 aôut 2013 : (Question posée en néerlandais)

Le conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo continue à faire rage. Selon un rapport publié par les Nations Unies en juin dernier, le Rwanda continue à soutenir les rebelles du M23. Human Rights Watch indique également que ceux-ci commettent des crimes atroces (meurtre, viol, recrutement de force, etc.) à l'encontre de la population locale, toujours avec le soutien du Rwanda. Le Rwanda et le M23 nient ces accusations. Des témoins oculaires ont confié à l'agence Reuters qu'ils avaient vu des soldats rwandais franchir la frontière. Les États-Unis jugent crédible le rapport de HRW et accusent le Rwanda d'aider les rebelles, notamment en leut offrant le soutien militaire de soldats et officiers rwandais. Il n'empêche que le lendemain, les Nations Unies décidaient d'octroyer une aide de 400 millions de dollars au Rwanda.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) Comment évaluez-vous la relation entre le Congo et le Rwanda en ce qui concerne le conflit en cours dans l'est du pays ?

2) Comment réagissez-vous au rapport des Nations Unies ainsi qu'aux conclusions de Human Right Watch, selon lesquelles le M23 bénéficie toujours du soutien du Rwanda ? Faut-il accentuer la pression sur le Rwanda, et de quelle manière ? Pouvez-vous donner des explications détaillées ?

3) Comment, selon vous, le rôle de l'Ouganda a-t-il évolué dans ce conflit ?

4) Comment réagissez-vous à la critique selon laquelle les Nations Unies soulignent insuffisamment le rôle d'agitateur joué par le Rwanda dans ce conflit ? Faut-il être plus clair à cet égard ?

5) Jugez-vous le nouveau soutien international apporté au Rwanda compatible avec le rôle joué par ce pays dans l'Est du Congo, sachant aussi qu'il pourrait utiliser l'argent pour financer le conflit ? Pouvez-vous donner des explications ?

Réponse reçue le 3 décembre 2013 :

1. Les relations entre le Congo et le Rwanda sont mauvaises pour l’instant. Des contacts entre les deux Présidents devraient être encouragés afin d'améliorer la confiance entre ces deux pays ainsi qu'avec les principaux partenaires de la région.

2. en 4. Je crois réellement que le Rwanda veut laisser une chance au processus initié par les Nations Unies avec l’accord cadre d'Addis Abbeba. Lors des récentes opérations militaires contre le M23, il semble que ce mouvement n'ait pas bénéficié de soutien extérieur.  Je remarque aussi que le Rwanda ne s’est pas opposé au transfert de Bosco Ntaganda à la Cour Pénale Internationale, et a rempli ses obligations internationales à l'égard de ceux qui s’étaient rendus et réfugiés sur son territoire.

Je reste convaincu de la pertinence de la politique menée par l’Envoyée spéciale Mary Robinson, qui a initié un dialogue plus large entre les États de la région, basé sur les perspectives positives des « dividendes de la paix », car ceci contribue à dépasser le problème ponctuel du M23 – et des groupes armés pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’est du Congo.

3. L’Ouganda a joué un rôle difficile de médiateur et il faut reconnaître le rôle important qu’il a eu pour empêcher que la situation ne dérape après la crise de Goma en novembre 2012.

5. Je pense qu’une pression multiforme doit être maintenue sur tous les partenaires, y compris la RDC et le Rwanda pour qu'ils mettent en œuvre leurs engagements dans l'accord d'Addis et que les mesures qui avaient été adoptées à la suite du rapport des Nations-Unies ont eu un impact.

Le Rwanda a un rôle important à jouer pour faire partie de la solution durable pour la région et il serait contreproductif d’acculer et d’isoler un pays qui considère avoir des intérêts de sécurité vitaux en RDC.