Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-8784

de Bert Anciaux (sp.a) du 19 avril 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

L'émergence de superbactéries par surconsommation d'antibiotiques

antibiotique
maladie infectieuse

Chronologie

19/4/2013Envoi question
28/4/2014Fin de la législature

Réponse provisoire (pdf)

Requalification de : demande d'explications 5-3294

Question n° 5-8784 du 19 avril 2013 : (Question posée en néerlandais)

Dernièrement, un médecin spécialiste, haut fonctionnaire du ministère britannique de la Santé publique a déclaré que l'on assistait à l'émergence préoccupante de davantage de bactéries résistantes aux antibiotiques - également appelées superbactéries. Il prévoit que, dans quelques années, il ne sera plus possible de pratiquer de simples interventions chirurgicales en raison du risque d'infection par ces bactéries. Selon certaines estimations, 25.000 personnes décèdent déjà chaque année de telles infections bactériennes dans l'Union européenne. Mme Gyssens, un professeur flamand d'infectiologie, a confirmé ce pronostic alarmant et a déclaré qu'il était plus que temps de réagir.

En dépit de campagnes à ce sujet, l'utilisation et la consommation d'antibiotiques ne cessent de croître. Durant la période 2004-2010, le nombre d'emballages vendus est passé de 5,1 à 5,6 millions. Le professeur Gyssens pointe un doigt accusateur vers l'industrie pharmaceutique. Celle-ci investit très peu dans le développement de nouveaux antibiotiques parce que leur marge bénéficiaire est trop étroite.

Comment la ministre évalue-t-elle les mises en garde répétées et de plus en plus insistantes du monde scientifique sur les proportions dramatiques que prend l'émergence de superbactéries et le risque que bientôt, dans quelques années, la menace élevée d'infections mortelles ne rende les interventions chirurgicales les plus routinière impossibles ? La ministre partage-t-elle cette analyse qui met en évidence un risque s'aggravant rapidement ? Dans quelle mesure et dans quel délai le développement des superbactéries aura-t-il une influence extrêmement négative sur l'efficacité de nos soins de santé ? Comment la ministre réagit-elle à l'accroissement constant de l'utilisation et de la consommation d'antibiotiques ? A-t-elle développé en collaboration avec les communautés une stratégie adéquate de réduction de cette consommation ? Comment se fait-il que les résultats positifs soient trop peu nombreux ? Qui en est responsable et comment ? La ministre pense-t-elle que cette menace retienne suffisamment l'attention des politiques et peut-elle démontrer dès à présent que notre politique de santé réussira à arrêter ces évolutions indésirables ? Confirme-t-elle que l'industrie pharmaceutique investit trop peu dans le développement de nouveaux antibiotiques efficaces ? Ne peut-elle prendre des mesures d'encouragement dans ce domaine ? Quels efforts fournit-on déjà et lesquels prévoit-on ?

Enfin, la ministre adhère-t-elle à l'analyse très répandue selon laquelle le phénomène des superbactéries constitue l'un des défis majeurs pour notre santé et nos soins de santé ? Peut-elle confirmer en toute franchise et honnêteté que l'on s'attache à relever ce défi avec une priorité suffisante ?