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Question écrite n° 5-6737

de Nele Lijnen (Open Vld) du 12 juillet 2012

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Afghanistan - Conférence au Japon - Nouvelle aide financière - Résultats - Point de vue de la Belgique

Afghanistan
aide au développement
évaluation de l'aide
droits de l'homme
droits de la femme
aide financière
réunion au sommet

Chronologie

12/7/2012Envoi question
10/10/2012Réponse

Question n° 5-6737 du 12 juillet 2012 : (Question posée en néerlandais)

Le dimanche 8 juillet, on a annoncé à l'occasion d'une conférence qui s'est tenue au Japon que divers membres de la communauté internationale investiront ensemble quelque 16 milliards de dollars en Afghanistan. Cela, en raison du départ d'Afghanistan en 2014 de la plupart des troupes étrangères. L'aide financière doit permettre de faire de l'Afghanistan un pays stable et paisible, même sans l'intervention de troupes étrangères. Étant donné que d'importantes sommes d'argent ont déjà été injectées en Afghanistan ces dernières années, souvent sans résultats concrets, des conditions claires ont été fixées. On attend une amélioration de l' administration ainsi que de la lutte contre la corruption et la drogue, de même que des élections libres en 2014-2015 etc. Il faut aussi une amélioration de la situation en matière de droits de l'homme et des droits de la femme en particulier. Des observateurs craignent cependant que l'on ne promette beaucoup d'argent sans que l'homme de la rue ne ressente l'impact de ce soutien financier. L'an passé, la Belgique a accordé 11 millions d'euros à l'Afghanistan, mais elle n'a pas accordé de soutien financier cette fois-ci.

Mes questions sont les suivantes :

1) Considérez-vous la nouvelle aide financière à l'Afghanistan comme utile et efficace ?

2) Disposez-vous d'informations concrètes ou de chiffres relatifs à l'utilisation de l'aide financière belge ? Cet argent a-t-il servi à l'amélioration des droits de l'homme (et de la femme) ?

3) Pourquoi la Belgique n'octroie-t-elle pas de nouvelle aide financière à l'Afghanistan ?

Réponse reçue le 10 octobre 2012 :

  1. Lors de la Conférence de Tokyo qui s’est déroulée le 8 juillet, 54 États et 25 organisations internationales ont promis de continuer à apporter leur soutien financier à l’Afghanistan, pour un total de 16 milliards de dollars sur 4 ans, entre 2012 et 2015. Je considère que ce soutien financier est indispensable si on veut donner à l’Afghanistan une chance de se développer économiquement ce qui est une des conditions de la stabilisation durable du pays. L'Afghanistan est malheureusement confronté aux mêmes obstacles au développement que nombre de bénéficiaires de l'aide au développement internationale, notamment des pesanteurs culturelles - qui compliquent la participation des femmes à la vie économique et intellectuelle - et la corruption. C’est pour cette raison que cet engagement à Tokyo a été pris en échange de promesses du gouvernement afghan plus précises que par le passé en matière de gouvernance démocratique et économique et en matière de droits de l’homme.  

  1. En ce qui concerne le soutien financier de la Belgique au développement civil du pays, la majeure partie de notre contribution est versée à des organisations multilatérales, comme les Nations unies, ou à des organisations bien connues et compétentes comme par exemple le Comité International de la Croix Rouge (CICR). Ces contributions sont utilisées dans des domaines aussi divers que la réinstallation des réfugiés, l’alphabétisation, le développement des Petites et moyennes entreprises (PME), la bonne gouvernance, le déminage, l’aide alimentaire ou encore l’enseignement. Ces dernières années, cette aide civile a fluctué entre 10 et 12 millions d’euros par an. À travers l’Union européenne, la Belgique soutient également des projets relatifs aux droits de l’homme.  

  1. La Belgique verse déjà un montant annuel conséquent et l’Union européenne fait un gros effort financier pour l’Afghanistan (la contribution de l’UE est évidemment financée par la Belgique à hauteur d’environ 3 %). Dans les circonstances budgétaires difficiles que nous traversons, la Belgique ne peut pas aller au-delà de son soutien actuel, qui reste conséquent.  Il est aussi attendu que les autorités afghanes fournissent la preuve qu’elles utilisent les fonds internationaux avec succès et tiennent leurs promesses, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme et la lutte contre la corruption.