Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-5467

de Bart Tommelein (Open Vld) du 1 février 2012

au vice-premier ministre et ministre de l'Économie, des Consommateurs et de la Mer du Nord

Criminalité - Cartes bancaires - Skimming - Imprimantes 3D - Prévention - Concertation avec le secteur bancaire

bancatique
monnaie électronique
informatique appliquée
piratage informatique
imprimante
impression 3D

Chronologie

1/2/2012Envoi question
30/3/2012Réponse

Question n° 5-5467 du 1 février 2012 : (Question posée en néerlandais)

Je me réfère à la réponse que le vice-premier ministre et ministre des Finances, Steven Vanackere, a donnée antérieurement à ma question écrite 5-4968 et dans laquelle il indiquait que vous êtes compétent pour répondre à cette question.

Le skimming de lecteurs de cartes est plus difficile à détecter car les pirates utilisent une imprimante 3D. Ces derniers installent, sur les appareils dans lesquels on introduit une carte bancaire, un dispositif qui leur permet de lire la bande magnétique de la carte. Ces dispositifs ressemblent fort aux véritables fentes. Antérieurement, leur forme et leur couleur rendaient ces lecteurs difficilement imitables par les pirates. En utilisant une imprimante 3D, c'est toutefois très simple et l'on ne parvient plus à distinguer la copie de l'original. Les imprimantes 3D coûtent plus de 1 000 euros, raison pour laquelle les entreprises et les particuliers se tournent vers des organisations disposant de plusieurs imprimantes et capables de produire ce modèle.

J'aimerais poser les questions écrites suivantes au ministre :

1) Peut-il indiquer combien de cas de skimming de cartes bancaires ont eu lieu respectivement au cours de ces trois dernières années ? Peut-il expliquer ses réponses ?

2) À combien est estimé le préjudice total causé par le skimming aux banques belges et aux citoyens ?

3) La police a-t-elle connaissance de cette méthode améliorée de skimming, qui consiste en une parfaite imitation, par les pirates, des éléments du distributeur de billets au moyen d'imprimantes 3D ?

4) Une concertation a-t-elle déjà eu lieu à ce sujet avec le secteur bancaire, à des fins de prévention, étant donné que le consommateur ne peut quasiment plus faire la différence entre les vraies et les fausses fentes d'un distributeur de billets et donc court un risque accru ? Le ministre peut-il donner des explications complètes ?

5) Quelles autres mesures juge-t-il opportunes ?

Réponse reçue le 30 mars 2012 :

1 & 2) Febelfin fait savoir qu’en Belgique également, le phénomène du skimming (dommage) s’est emballé au cours de la période 2008-2010. Depuis le 17 janvier 2011, 23 banques belges bloquent toutefois l’utilisation de la carte de débit Maestro en dehors de l’Europe (le titulaire de la carte peut bien sûr faire débloquer temporairement celle-ci). Depuis lors, le nombre de cas de skimming et les dommages y afférents on drastiquement diminué.

Le tableau suivant montre cette évolution : 

 

2008

2009

2010

2011

Cas de skimming

244

442

1.720

75

Evolution dommage skimming

 

+200%

+300%

-94%

Il n’y a pratiquement pas de cas de skimming de cartes de crédit parce que celles-ci sont très peu utilisées en Belgique et en Europe pour retirer de l’argent d’un distributeur automatique. 

3) Il s’agit d’une question de police qui relève dès lors de la compétence de ma collègue de l’Intérieur. 

4 & 5) Febelfin fait savoir que la fraude aux cartes « skimmées » a le plus souvent lieu en dehors de l’Europe dès lors que la plupart des distributeurs automatiques et des terminaux de paiement n’y sont pas encore équipés d’une puce (quasiment insensible à la fraude), mais bien d’une piste magnétique. C’est pourquoi, en Belgique, 23 banques ont bloqué, depuis le 17 janvier 2011 l’utilisation de la carte de débit Maestro en dehors de l’Europe (le titulaire de la carte peut bien sûr faire débloquer temporairement celle-ci).

La sécurisation « anti-skimming » des distributeurs automatiques (comme appliquée dans certains autres pays) n’a pas été retenue dans la mesure où une telle technologie peut être contournée et que les criminels risquent de déplacer leurs activités vers d’autres terrains (distributeurs automatiques non surveillés et distributeurs automatiques situés dans les magasins et les stations-services).

Il est donc (pratiquement) impossible d’abuser des cartes de débit Maestro belges « skimmées », ce qui fait qu’en l’occurrence,  les imprimantes 3D ne constituent dès lors pas de problème de sécurité.