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Question écrite n° 5-4999

de Bart Tommelein (Open Vld) du 23 décembre 2011

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur

Criminalité - Skimming - Cartes bancaires - Imprimantes 3D - Prévention

bancatique
monnaie électronique
informatique appliquée
piratage informatique
imprimante
impression 3D

Chronologie

23/12/2011Envoi question
6/3/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-3252

Question n° 5-4999 du 23 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Le skimming de lecteurs de cartes est plus difficile à détecter car les pirates utilisent une imprimante 3D. Ces derniers installent, sur les appareils dans lesquels on introduit une carte bancaire, un dispositif qui leur permet de lire la bande magnétique de la carte. Ces dispositifs ressemblent fort aux véritables fentes. Antérieurement, leur forme et leur couleur rendaient ces lecteurs difficilement imitables par les pirates. En utilisant une imprimante 3D, c'est toutefois très simple et l'on ne parvient plus à distinguer la copie de l'original. Les imprimantes 3D coûtent plus de 1 000 euros, raison pour laquelle les entreprises et les particuliers se tournent vers des organisations disposant de plusieurs imprimantes et capables de produire ce modèle.

J'aimerais poser les questions écrites suivantes aux ministres :

1) Pouvez-vous indiquer combien de cas de skimming de cartes bancaires ont eu lieu respectivement au cours de ces trois dernières années ? Pouvez-vous expliquer vos réponses ?

2) À combien est estimé le préjudice total causé par le skimming aux banques belges et aux citoyens ?

3) La police a-t-elle connaissance de cette méthode améliorée de skimming, qui consiste en une parfaite imitation, par les pirates, des éléments du distributeur de billets au moyen d'imprimantes 3D ?

4) Une concertation a-t-elle déjà eu lieu à ce sujet avec le secteur bancaire, à des fins de prévention, vu que le consommateur ne peut quasiment plus faire la différence entre les vraies et les fausses fentes d'un distributeur de billets et donc court un risque accru ? Pouvez-vous donner des explications complètes ?

5) Quelles autres mesures jugez-vous opportunes ?

Réponse reçue le 6 mars 2012 :

L'honorable membre trouvera ci-dessous réponse à ses questions.

Le skimming de lecteurs de cartes est plus difficile à détecter car les pirates utilisent une imprimante 3D. Ces derniers installent, sur les appareils dans lesquels on introduit une carte bancaire, un dispositif qui leur permet de lire la bande magnétique de la carte. Ces dispositifs ressemblent fort aux véritables fentes. Antérieurement, leur forme et leur couleur rendaient ces lecteurs difficilement imitables par les pirates. En utilisant une imprimante 3D, c’est toutefois très simple et l’on ne parvient plus à distinguer la copie de l’original. Les imprimantes 3D coûtent plus de 1 000 euros, raison pour laquelle les entreprises et les particuliers se tournent vers des organisations disposant de plusieurs imprimantes et capable de produire ce modèle.

1. Les faits de skimming, qui sont enregistrés dans la banque de données policière, ont connu l’évolution suivante au cours des trois dernières années :

2008 : 476

2009 : 806

2010 :1 722

Entre 2008 et 2010, le nombre d’infractions dont le modus était le skimming a fortement augmenté chaque année et a doublé en 2010 par rapport à 2009.

Les chiffres policiers pour 2011 ne sont pas encore disponibles mais une forte diminution est attendue. Les partenaires privés n’ont enregistrés que septante-quatre cas de skimming en 2011.

Ce recul est dû à la nouvelle mesure de sécurité entrée en vigueur le 17 janvier 2011, grâce à laquelle un grand nombre de banques établies en Belgique ont bloqué la fonction Maestro des cartes bancaires pour les transactions réalisées dans les pays non européens.

Étant donné que, lors de faits de skimming, seules les données de la bande magnétique sont copiées, les fraudeurs peuvent uniquement utiliser de fausses cartes dans les pays où les transactions sont traitées sur la base de la bande magnétique, et ceux-ci se situent essentiellement en dehors de l’Europe. En Europe, les transactions sont presque exclusivement traitées sur la base de la puce.

2. Le préjudice total qu’a subi la Belgique à la suite de faits de skimming s’élevait à 1,2 millions d'euros en 2008, 2,9 millions d'euros en 2009 et 6,8 millions d'euros en 2010.

3. La police a connaissance de l’usage d’imprimantes 3D à ces fins mais n’y a pas encore été confrontée en Belgique à ce jour.

4 et 5. Bien que le skimming ait diminué de façon spectaculaire, la police et le secteur bancaire restent attentifs à diffuser des messages de prévention (et ce également pour prévenir le shoulder surfing), dont le message de base reste le même :

  1. Au moment d’introduire le code PIN, cacher ses doigts avec l’autre main afin de taper le code à l’abri des regards ;

  2. Rester vigilant, ne pas se laisser distraire par des inconnus ;

  3. Si la carte ne ressort pas du distributeur, appeler immédiatement Cardstop (070 344 344) et faire bloquer la carte.