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Question écrite n° 5-4983

de Bart Tommelein (Open Vld) du 23 décembre 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Ethiopie - Fonds de la coopération au développement - Opposition - Manipulation des élections

aide au développement
Éthiopie

Chronologie

23/12/2011Envoi question
18/1/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-3749

Question n° 5-4983 du 23 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

L'Éthiopie reçoit chaque année un soutien d'un peu plus de trois milliards de dollars pour l'enseignement, les soins de santé, l'agriculture et l'alimentation. Dans son rapport  Development Without Freedom », Human Rights Watch constate que le gouvernement éthiopien utilise l'aide au développement occidentale pour réduire l'opposition au silence. Il ressort de quelques centaines d'entretiens que l'organisation de droits de l'homme américaine a eus avec des paysans et des villageois en Éthiopie que ceux qui, dans ce pays, ne se soumettent pas n'ont pas accès aux fonds de la coopération au développement. Le scrutin s'est soldé par une victoire du parti du gouvernement. Selon Human Rights Watch les donateurs occidentaux doivent examiner de façon plus critique ce qui est fait de l'aide au développement

Voici mes questions au ministre :

1) Le ministre connaît-il le rapport "Development Without Freedom" qui montre que les fonds de la coopération au développement sont utilisés pour faire taire l'opposition ?

2) Comment juge-t-il les accusations figurant dans ce rapport concernant la manipulation des élections par l'octroi ou non de l'accès à l'aide au développement?

3) La Belgique fait-elle de la coopération au développement avec l'Éthiopie ? Dans l'affirmative, dans quelle mesure les accusations s'appliquent-elles également aux fonds de la coopération belge et quel impact cela a-t-il sur les relations avec l'Éthiopie ? Quelles implications ce rapport a-t-il sur notre aide directe et indirecte à l'Éthiopie ?

Réponse reçue le 18 janvier 2012 :

1) Oui, j’ai pris connaissance de ce rapport.

2) Il est clair que les accusations d’abus « répandu et systématique » du budget de la coopération ne correspondent pas à la réalité, c'est-à-dire que la crédibilité du rapport peut être mise en doute. Il est en même temps évident qu’un pareil abus sur base occasionnelle n’est pas à exclure, d’autant plus qu’une démocratie pluraliste n’est pas encore une réalité en Éthiopie. Le rapport peut dès lors être considéré comme un encouragement pour davantage de monitoring, de transparence, et de consultation avec le gouvernement éthiopien.

3) L'Éthiopie n’est plus un pays partenaire de la coopération gouvernementale belge depuis 2003. Tous les projets de la coopération gouvernementale en Éthiopie ont été clôturés.

L’aide publique au développement de la Belgique à l'Éthiopie s’élevait à un montant total de 3 157 731 euros en 2010. Principalement, la coopération indirecte (Organisation non-gouvernementale (ONG) et coopération universitaire) et le Fonds belge pour la sécurité alimentaire sont actifs en Éthiopie.

Vu le problème de la famine dans la Corne de l’Afrique le groupe de travail parlementaire « Fonds belge pour la sécurité alimentaire » a recommandé de développer des activités en Éthiopie.

La coopération au développement belge alloue dans tous les pays en développement – y compris l'Éthiopie – des moyens à ses partenaires indirects sur base de procédures standardisées et de critères de pertinence. Des relations étroites sont entretenues avec ces partenaires, tant sur le terrain qu’à l’administration centrale, et les projets et programmes appuyés sont conjointement suivis.

Aucun des partenaires soutenus par la coopération au développement belge n’a fait savoir à l’administration centrale à Bruxelles ou à notre ambassade à Addis-Abeba qu’un appui prévu ait été refusé aux bénéficiaires sur une base discriminatoire sous pression des autorités éthiopiennes