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Question écrite n° 5-4839

de Bert Anciaux (sp.a) du 23 décembre 2011

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur

Homejacking - Personnel des banques - Politique de prévention

vol
séquestration de personnes
personnel
établissement de crédit
profession de la banque

Chronologie

23/12/2011Envoi question
5/3/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-3158

Question n° 5-4839 du 23 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Les médias relatent régulièrement des homejackings chez des membres du personnel de banques. La famille d'un gérant d'agence, par exemple, est gardée en otage à son domicile pendant que l'employé de banque est conduit à la banque par les agresseurs et contraint d'ouvrir les coffres, etc. Le mode opératoire est bien connu.

Voici mes questions à ce sujet.

1) Quel a été le nombre annuel de homejackings avec prise en otages de membres du personnel de banques et hold-up dans la banque ou institution financière concernée, au cours de la période 2006-2010 ? Comment ce nombre a-t-il évolué et quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?

2) Dans quelle mesure la police a-t-elle mis au point une stratégie pour protéger les membres du personnel ou responsables des banques et institutions financières visés par cette forme grave de criminalité et donc vulnérables ? La police s'est-elle déjà concertée avec des représentants du secteur bancaire pour prévenir cette forme de criminalité ? Dans l'affirmative, avec quels résultats ? Dans la négative, comment la ministre explique-t-elle l'inertie dans ce domaine ?

Réponse reçue le 5 mars 2012 :

La question permet de conclure qu’il est fait référence au phénomène « tiger kidnapping » et non au phénomène « home jacking ». Par conséquent, les questions sont formulées sur base du contexte « tiger kidnapping ».

Le tiger kidnapping est défini comme: « une prise d’otage notamment l’arrestation, la détention ou l’enlèvement d’une ou plusieurs personnes afin d’obliger 1 employé (mandaté) ou tout autre personne apparentée à mettre immédiatement à disposition des documents de valeur, une somme d’argent importante ou tout autre forme de rançon appartenant à une institution ou une entreprise ».

L’honorable membre trouve ci-dessous la réponse à ses questions.

1. L’aperçu ci-dessous montre l’évolution du nombre de tiger kidnappings (tentatives incluses) perpétrés contre le secteur bancaire dans la période 2006-2010.

graphique évolution du tiger kidnapping en Belgique 2001-2011 (incl. tentatives)

Le nombre de faits a diminué de façon spectaculaire depuis 2006. De sorte que nous pouvons conclure que l’approche intégrale et intégrée qui est développée par les autorités, la police et les secteurs privés concernés ainsi que les résultats d’enquête et diverses condamnations ont clairement eu leur effet.

2. Lorsque le phénomène tiger kidnapping est apparu en Belgique, la magistrature, la police et les secteurs visés ont élaboré une stratégie au sein d’un groupe de travail. Celle-ci est concrètement traduite en un large ensemble de mesures avec des actions tant sur le plan préventif que réactif, y compris un scénario à respecter durant le déroulement d’un tiger kidnapping. Pour des motifs de sécurité et de discrétion, ces mesures sont protégées et ne seront pas davantage détaillées.

A côté d’une concertation stratégique périodique dans le cadre du partenariat fédéral ‘vols à main armée’ entre la magistrature, la police et le secteur privé, la collaboration et l’échange d’informations entre le secteur bancaire et le service central DJB/Vols à Main Armée de la police judiciaire fédérale sont une réalité de tous les jours pour endiguer la criminalité acquisitive d’une telle importance.

Comme mentionné ci-dessus, l’approche a été clairement couronnée de succès. Pour ces raisons, la police belge fut invitée en 2009 par la police d’Irlande du Nord afin de présenter aux autres états membres européens (projet international financé par la Commission Européenne) son approche et ses résultats, lesquels sont désormais recommandés comme ‘bonne pratique’ à l’étranger.