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Question écrite n° 5-11214

de Nele Lijnen (Open Vld) du 11 mars 2014

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Sud-Soudan - Famine - Aide alimentaire

aide alimentaire
faim
Soudan du Sud
armée de l'air

Chronologie

11/3/2014Envoi question
5/5/2014Réponse

Question n° 5-11214 du 11 mars 2014 : (Question posée en néerlandais)

Le ministre de la Défense m'a adressée au ministre pour la réponse à ces questions (voir question écrite n° 5-11069). Plus de 3,7 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture au Sud-Soudan. Le conflit qui ravage ce pays d'Afrique a provoqué une grave pénurie alimentaire et près d'un tiers de la population est totalement dépourvu de nourriture, selon les Nations Unies.

Le coordinateur de l'ONU, Toby Lanzer, a déclaré que personne n'aurait pu prévoir mi-décembre que les besoins seraient aussi grands qu'aujourd'hui. « Nous faisons tout pour tenter d'éviter une catastrophe. » Vu les besoins en nourriture, les pillages ne sont pas rares. Dans la ville de Malakal, des personnes ont pris d'assaut un entrepôt où étaient stockés des produits alimentaires. « Les gens sont tellement désespérés qu'ils ne peuvent plus attendre simplement l'arrivée de l'aide », précise Lanzer.

À l'intérieur du pays, l'aide ne se met que difficilement en place. Vendredi, 240 collaborateurs de Médecins sans frontières (MSF) ont pris la fuite avec des dizaines de patients dans les bois qui entourent le village de Leer. L'organisation avait déjà évacué une partie de son personnel précédemment. Des milliers d'autres personnes ont également pris la fuite parce que la situation sur place était devenue intenable. La Croix-Rouge internationale a elle aussi tiré la sonnette d'alarme face à la grave pénurie d'eau potable propre et redoute l'apparition de maladies comme le typhus et le choléra.

Notre armée a acquis une expertise particulière dans le largage aérien de nourriture à partir d'avions C-130. Elle a développé la technique de largage de denrées alimentaires en 2001, lors de la famine au Bénin. La technique est connue sous le nom de « snowdrop ». Ce sont 40.000 repas sous forme de rations de 175 à 200 grammes qui peuvent être ainsi largués à une hauteur sûre (11.000 pieds). Chaque ration de 200 grammes suffit à nourrir un adulte durant un jour et un enfant durant trois jours. Le largage aérien de nourriture permet d'atteindre les personnes qui sont dans le plus grand besoin. La technique est particulièrement indiquée dans les zones de conflit comme le Sud-Soudan où il est quasi impossible d'acheminer l'aide par la route. Le grand avantage est que le largage peut se faire depuis une hauteur élevée et que les C-130 restent donc hors de portée de la défense antiaérienne éventuelle. Un atout supplémentaire est que le largage peut avoir lieu la nuit, directement aux endroits où se trouve la population.

Mes questions sont les suivantes.

1) Comment le ministre réagit-il aux informations selon lesquelles une grande partie des habitants du Sud-Soudan n'a pas accès à l'aide alimentaire ? Est-il prêt à étudier si l'armée et en particulier la force aérienne peut larguer de la nourriture depuis les airs dans les zones non accessibles aux agences alimentaires ? En effet, notre armée a développé une expertise particulière dans la largage aérien de nourriture. Dans l'affirmative, peut-il développer sa réponse ? Dans la négative, pour quelle raison ? Peut-il détailler sa réponse ?

2) Peut-il indiquer quelle aide notre pays a prévue pour prévenir une grave famine au Sud-Soudan ? Comment compte-t-il répondre au cri de détresse lancé par les Nations Unies ?

Réponse reçue le 5 mai 2014 :

1) Les États membres de l'Union européenne (UE), dont la Belgique, ont immédiatement exprimé leur profonde préoccupation face à la situation humanitaire et les violations massives des droits de l'homme au Soudan du Sud. Après le Conseil des affaires étrangères à Bruxelles le 20 janvier dernier, mes collègues et moi-même avons appelé à un cessez-le-feu immédiat et exhorté les dirigeants politiques et militaires à protéger la population et à agir dans l'intérêt de la population sud-soudanaise.

La profonde préoccupation de l'Union européenne et ses États membres sur la situation humanitaire qui se détériore au Soudan du Sud, y compris le risque de famine, a de nouveau été reconnue et soulignée lors du Conseil Affaires étrangères du 17 mars dernier à Bruxelles. Depuis le début du conflit en décembre 2013 au Soudan du Sud plus de 1 million de personnes ont dû fuir leurs maisons. Environ 3,7 millions de Sud-Soudanais doivent faire face à l'insécurité alimentaire.

Compte tenu de la gravité de la situation humanitaire au Soudan du Sud, la Belgique et l'Union européenne ont exprimé leur appréciation pour le rôle des Nations Unies dans la coordination et la distribution de la réponse humanitaire. L'Organisation des Nations Unies et ses institutions spécialisées continuent à jouer ce rôle à la satisfaction de tout le monde. Un engagement de notre Armée de l’air à acheminer de la nourriture par avion n'est donc pas à l'ordre du jour pour l'instant. Le déploiement opérationnel de l'aéronef C -130 dépend d'une décision du ministère de la Défense.

2) Je voudrais attirer l'attention de l’honorable membre sur le fait que l'aide humanitaire ne relève pas de ma compétence, mais de celle de mon collègue, le ministre de la Coopération au Développement. L'honorable parlementaire est donc invité à poser cette question au ministre Jean-Pascal Labille.