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Question écrite n° 5-10173

de Nele Lijnen (Open Vld) du 23 octobre 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

le coronavirus

maladie infectieuse
prévention des maladies
Arabie saoudite

Chronologie

23/10/2013Envoi question
6/1/2014Rappel
10/1/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3816
Aussi posée à : question écrite 5-10172

Question n° 5-10173 du 23 octobre 2013 : (Question posée en néerlandais)

J'ai déjà posé auparavant une question sur le coronavirus SRMO (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) mais, à la suite de nouveaux développements, il me semble nécessaire de revenir sur la question. Le samedi 22 juin, Reuters a annoncé que la maladie avait fait une nouvelle victime. Depuis que le SRMO a été identifié l'année passée, septante personnes ont été infectées et 39 ont déjà succombé à la maladie. L'agence de presse a indiqué que la maladie s'est déjà propagée à l'Allemagne, l'Italie, la France et le Royaume-Uni. Dans ces trois derniers pays, il y a eu transmission sans que les personnes contaminées ne se soient elles-mêmes rendues au Moyen-Orient. Les chercheurs indiquent que la maladie est plus mortelle que le SARS (syndrome respiratoire aigu sévère) et est plus facilement transmissible. Selon l'épidémiologiste Trish Perl, cette contamination peut être explosive si les conditions sont réunies. Margaret Chan, le Directeur général de l'OMS, craint elle aussi qu'on connaisse actuellement trop peu la maladie et que les conséquences soient donc difficiles à estimer.

Dans votre réponse à ma précédente question, vous indiquez que le risque d'une propagation au sein de la population reste très limité. Les épidémiologistes et l'OMS ne semblent pas partager cet avis.

J'aimerais vous poser les questions suivantes.

Des cas de SRMO ont-ils déjà été constatés en Belgique ? Dans l'affirmative, pouvez-vous apporter des précisions ?

Notre pays a-t-il déjà modifié son approche de cette maladie étant donné les inquiétudes des experts ? Pouvez-vous apporter des explications ?

Le Risk Assessment Group et le Risk Management Group ont-ils déjà abouti à de nouvelles conclusions dans ce dossier ? Pouvez-vous fournir une mise à jour ?

Une concertation a-t-elle déjà eu lieu avec l'Arabie Saoudite à ce sujet ? Dans la négative, pour quand cette concertation est-elle prévue étant donné l'urgence du problème due au Hadj (pèlerinage) ? Dans l'affirmative, quels ont été les résultats de cette concertation ?

Réponse reçue le 10 janvier 2014 :

Tout d’abord, l’émergence du nouveau coronavirus MERS-CoV fait partie des évènements de santé publique de portée internationale couverts par le RSI (règlement sanitaire international). Pour estimer le risque lié à cet évènement, et conformément aux procédures définies pour la Belgique, un « risk assessment group » (RAG) a été réuni trois fois et deux consultations écrites complémentaires ont été organisées. Le RAG est chargé non seulement d’estimer le risque mais aussi de soumettre des recommandations au « Risk management group » (RMG), lequel doit ensuite les approuver et les mettre en œuvre.

Concernant le risque de contamination, rappelons que, en Belgique, le risque consiste à identifier un nouveau coronavirus chez un patient revenant de la Péninsule Arabique. Par ailleurs, les informations dont nous disposons indiquent que le risque de transmission dans la population reste très limité.

Pour faire face à ce risque, des recommandations ont été transmises aux hôpitaux pour identifier les cas de nouveau coronavirus et limiter la transmission intra-hospitalière. Ces recommandations consistent principalement à demander au personnel de santé d’observer des règles d’isolement strict pour tout patient présentant une infection respiratoire aiguë sévère avec pneumonie et ayant séjourné dans un pays de la Péninsule Arabique dans les 10 derniers jours. S’ils ne peuvent prendre en charge le patient, ils doivent le rediriger vers le CHU-Saint-Pierre qui est le centre de référence pour les pathogènes émergents. Chez ces patients, le nouveau coronavirus sera recherché. Le centre national de référence pour les pathogènes respiratoires et le centre national de référence influenza ont développé les tests virologiques qui permettent de diagnostiquer de ce nouveau virus.

Des recommandations ont également été définies et, lorsque cela s’avérait nécessaire, réactualisées :

Concernant la concertation avec l’Europe :L’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) suit, en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’évolution de la situation épidémiologique et communique les nouvelles informations et les « up-to-date risk assessments » aux États membres.

L’échange d’informations entre les différents États Membres se fait également via la DG Sanco de l’Union européenne.

Concernant la concertation avec l’Arabie Saoudite: elle a lieu via l’Organisation mondiale de la Santé.

En ce qui concerne spécifiquement le Pèlerinage de la Mecque: suite à la réunion du RAG durant la semaine du 1er juillet, de nouvelles mesures ont été prises. Une communication a été adressée à Saniport, aux inspecteurs d’hygiène et médecins infectiologues, aux imams des différentes mosquées de Belgique, aux agences de voyage, aux organisations de rapatriement, aux cliniques de médecine du voyage, aux hôpitaux. Une communication a également été envoyée aux médecins généralistes via les cercles de médecine générale. Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé est en contact continu avec les autorités saoudiennes et informe les autorités nationales de santé des évolutions de la maladie et des recherches sur la source du virus. Le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies infectieuses suit également la situation de manière très étroite et communique avec les Etats membres. Par ailleurs, le ministère saoudien de la santé émet des recommandations officielles qui figurent sur leur site.

Au cours du ramaddan, en juillet dernier, des milliers de pélerins se sont rendus en Arabie Saoudite pour le pèlerinage de l’Omra. Cet événement de masse n’a pas entrainé de recrudescence du nombre de cas.