Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-10168

de Nele Lijnen (Open Vld) du 23 octobre 2013

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

les sites internet pro-ana

maladie de la nutrition
statistique de la santé
jeune
site internet

Chronologie

23/10/2013Envoi question
6/1/2014Rappel
30/1/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3720

Question n° 5-10168 du 23 octobre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Votre réponse à la question parlementaire 5-8549 nous a appris que le nombre de cas de troubles du comportement alimentaire chez les enfants est en augmentation ces dernières années. Les chiffres sont vraisemblablement sous-estimés puisqu'ils ne vont pas au-delà de 2009. Ces troubles seraient liés à une image déformée que les enfants ont de la taille idéale. L'anorexie mentale est perçue par un certain groupe de jeunes comme un mode vie, une philosophie. Par le biais de ce que l'on appelle les sites web et blogs pro-ana, également présents en Belgique, les jeunes s'encouragent mutuellement à s'affamer, glorifient l'anorexie et s'échangent même des conseils. Selon des communiqués de 2008, les sites web pro-ana ne remporteraient pas de succès en Belgique ; pourtant les chiffres augmentent, et les médias continuent à évoquer l'anorexie. Bloguer peut avoir selon moi des effets thérapeutiques sur les patients anorexiques, mais l'incitation à l'anorexie ou à la boulimie me semble quand même une tendance à laquelle il faut s'opposer. Aux États-Unis, les sites pro ana sont interdits. Aux Pays-Bas, avant l'ouverture de tels sites, un pop-up attire l'attention sur leurs dangers. En Belgique, ils sont assez accessibles. Seuls les centres de traitement des troubles des comportements alimentaires bloquent ces sites.

Mes questions sont les suivantes.

1) Des chiffres sont-ils disponibles sur les sites web et blogs pro-ana présents en Belgique ? Un inventaire est-il tenu à jour à ce sujet ? Ces sites sont-ils suivis ? Dans l'affirmative, j'aimerais obtenir ces chiffres.

2) Pensez-vous que les sites web pro-ana peuvent contribuer au développement d'un trouble du comportement alimentaire ?

3) Les sites web pro-ana peuvent-ils aussi avoir un effet thérapeutique auprès des patients atteints de troubles du comportement alimentaire ?

4) Que pensez-vous de l'introduction d'un pop-up sur les sites web pro-ana ? Quelle est votre position concernant une interdiction totale ?

Réponse reçue le 30 janvier 2014 :

Je partage votre inquiétude concernant les blogs et les sites « pro-ana » qui font l’apologie de l’anorexie mentale comme mode de vie. J’ai été informée de l’existence de certains sites et j’en ai avisé mon administration afin qu’elle analyse nos possibilités d’action dans le cadre par exemple de l’article 3.4 de la directive 2000/31/Communauté européenne (CE) et, le cas échéant, les mette en œuvre. 

Il n’y a cependant pas qu'une seule cause à l’anorexie mentale. Parmi les facteurs prédisposants et déclenchants, la dimension sociale est importante : la minceur est devenue un diktat, un critère d’élégance et de réussite et les pratiques du contrôle du poids sont encouragées. En Belgique comme à l'étranger, plusieurs initiatives parlementaires et gouvernementales ont été prises pour lutter contre les facteurs de risque psycho-sociaux de l'anorexie mentale, comme par exemple la résolution visant à combattre l'anorexie mentale adoptée par le Sénat le 18 juillet 2008 dont certaines mesures requièrent une coordination optimale entre entités fédérale et fédérées, notamment pour ce qui concerne le « code de bonne conduite » destiné à lutter contre l'anorexie mentale chez les top-modèles, les participants à des concours de beauté et ce, en collaboration avec les représentants de l'industrie de la mode belge, les représentants de concours de beauté, les représentants des médias et les publicitaires. Vous savez qu’il s’agit ici plus de la compétence des Communautés et je vous invite donc à interroger mes homologues des entités fédérées en la matière.