Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 4-1571

de Paul Wille (Open Vld) du 15 septembre 2008

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

VIH - Tests rapides - Dispositifs

maladie sexuellement transmissible
sida
prévention des maladies
diagnostic médical

Chronologie

15/9/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 16/10/2008)
21/10/2008Réponse

Question n° 4-1571 du 15 septembre 2008 : (Question posée en néerlandais)

Concernant le dépistage du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, les généralistes sont les personnes les plus qualifiées pour donner une réponse définitive par le biais d’une analyse sanguine. Or, à tort ou à raison, des groupes de population vulnérables continuent à retarder leur visite chez le généraliste. Ces patients à risques reportent cette consultation en raison de freins financiers, parce que le sujet est tabou ou par crainte d’un manque de confidentialité. Cette attitude est tout sauf opportune, surtout pour ce qui est du VIH. Les dispositifs de test rapide VIH – particulièrement satisfaisants – qui ont été créés constituent une alternative séduisante. Ils ne remplacent pas le médecin généraliste, mais ne sont accessibles que pour les problèmes liés au VIH ou à la santé sexuelle. Le « Helpcenter » de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers et le centre Elisa de l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles permettent d’informer les patients à risques en une heure. Ces tests rapides sont accessibles à tous et constituent, selon Sensoa, un instrument remarquablement efficace pour les patients à risques. De plus, les tests peuvent être anonymes et, en ce qui concerne la discrétion, sont absolument couverts par le secret professionnel lorsqu’ils sont réalisés auprès de ces équipes spécialisées.

Je voudrais, compte tenu de ce qui précède, poser les questions suivantes à la ministre :

Combien de tests rapides-VIH sont-ils effectués chaque année dans les centres précités de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers et de l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles ?

Que pense la ministre de l’accessibilité de ces cellules ? Existe-t-il des études qui confirment cette accessibilité des cellules ?

À combien ces deux dispositifs sont-ils évaluée ?

Des moyens supplémentaires seront-ils encore affectés dans le futur à ces installations de test rapide ?

N’estime-t-elle pas qu’une extension de ce système de test rapide aux centres situés dans les chefs-lieux de province serait judicieuse ?

Dans l’affirmative, quels centres sont-ils envisagés et quand ces cellules seront-elles actives ?

Dans la négative, pourquoi ?

Réponse reçue le 21 octobre 2008 :

Le centre de dépistage pour le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles, nommé Centre Elisa, a effectué 2 191 tests de dépistage VIH au cours de l’année 2007. Au cours de la même année, le centre de dépistage de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, nommé Helpcenter, a pratiqué cinq cents tests dans le cadre d’une phase pilote s’étendant sur une demi-année.

Le test utilisé au Centre Elisa est le test elisa "classique" (elisa standard combiné détection AC VIH + Ag P24). Le test rapide n’a pas été utilisé à ce jour. Le test elisa, comme tous les tests de dépistage VIH, peut donner des résultats faux-positifs. En cas de résultat positif, le prélèvement sanguin est donc transmis au laboratoire de référence pour la réalisation d’un test de confirmation Western Blot. Le résultat du test est remis au patient dans un délai d’une semaine, quel que soit le résultat du test de dépistage. Ceci permet de ne pas inquiéter inutilement le patient en cas de résultat faux-positif. En cas de confirmation positive, un second prélèvement est effectué et testé, de manière à éviter tout risque d’erreur.

Le Helpcenter utilise conjointement le test rapide et le test elisa "classique". Le test rapide est utilisé dans approximativement 70% des cas, le plus souvent à la demande du patient et essentiellement dans une population à risque. Le résultat de ce test rapide est disponible dans l’heure et est communiqué au patient. Mais comme pour le test elisa, des résultats faux-positifs sont possibles et il est donc essentiel, dans le cas d’un résultat positif, qu’un test de confirmation Western Blot soit réalisé ; le patient reçoit alors le résultat définitif dans un délai d’une semaine.

Les tests réalisés dans ces centres sont gratuits, favorisant par là, l’accessibilité financière. Les populations qui s’y adressent présentent, en général, un risque d’infection plus élevé que celui rencontré dans l’activité de testing en général.

La possibilité de réaliser un test dans des conditions de gratuité et d’anonymat, avec un personnel médical habitué à dialoguer au sujet du VIH/syndrome de l'immunodéficience acquise (SIDA), contribuent à faciliter l’accès au test.La disponibilité d’un test rapide semble répondre aussi à une demande de certains patients ayant un risque d’infection élevé. Les résultats des premières périodes d’utilisation des tests rapides devront être étudiés attentivement de manière à décider de leur éventuelle utilisation dans d’autres centres.

Des centres de dépistage VIH proposant la gratuité et l’anonymat sont aussi actifs en dehors de Bruxelles et Anvers. C’est le cas des centres de dépistage de Liège, Namur et Charleroi. Ces trois centres utilisent les tests elisa classique, plus confirmation Western Blot éventuelle. L’activité totale de ces trois centres se chiffre à, approximativement, huit cent cinquante tests par an.