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Question écrite n° 4-1544

de Hugo Vandenberghe (CD&V N-VA) du 5 septembre 2008

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Isotopes médicaux - Risque de pénurie

chimie nucléaire
cancer
médecine nucléaire
pénurie

Chronologie

5/9/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 9/10/2008)
17/10/2008Réponse

Question n° 4-1544 du 5 septembre 2008 : (Question posée en néerlandais)

Une menace de pénurie d’isotopes médicaux, à savoir les matières nucléaires utilisées en cancérologie, plane dans quelques hôpitaux belges. La cause de cette pénurie serait la fermeture temporaire de trois réacteurs européens ayant une capacité de production industrielle. De ce fait, les hôpitaux ne reçoivent qu’un quart de la quantité normale d’isotopes.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1. De quelle manière la ministre compte-t-elle faire face à la pénurie d’isotopes médicaux ?

2. Quel est le nombre annuel de patients qui subissent des examens au moyen d’isotopes médicaux ?

3. Existe-t-il des alternatives permettant de réaliser les examens urgents en cas de pénurie d’isotopes médicaux ?

Réponse reçue le 17 octobre 2008 :

1. Les 28 et 29 août 2008 le Service public fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire et le SPF Intérieur ont tenu une réunion de crise. Les mesures suivantes ont été prises suite à cette concertation :

La circulaire aux hôpitaux demandait de donner la priorité aux patients pour lesquels un examen aux radio-isotopes était requis d'urgence et de passer, dans un second temps, aux examens alternatifs. Ces instructions ont été bien suivies dans les hôpitaux.

Au cours de la concertation informelle des ministres européens de la Santé qui a eu lieu les 8 et 9 septembre 2008 à Angers, j'ai attiré l'attention de mes collègues ministres sur la pénurie de radio-isotopes. Le Conseil des ministres a chargé le Health Security Committee, un groupe d'experts internationaux, d'examiner des mesures qui pourraient être prises à court et à long terme dans le but d'éviter la pénurie de radio-isotopes à l'avenir.

Le Health Security Committee a organisé une vidéoconférence le 11 septembre 2008 afin de discuter les problèmes visés.

À court terme, il convient d'inventorier la capacité des différentes phases du processus de production: production dans les réacteurs nucléaires, possibilité d'une surproduction temporaire, traitement et manipulation des isotopes précurseurs, production de produits radio-pharmaceutiques, consommation annuelle dans les différents États membres.

À long terme, des mécanismes devraient être mis au point garantissant la stabilité de l'approvisionnement. Les problèmes liés à l'incompatibilité des porteurs (targets) de radio-isotopes doivent également être évités.

L'Agence européenne des médicaments (EMEA) et la Commission européenne suivent la situation de près. Chaque expert du Health Security Committee fait rapport toutes les semaines à la Commission européenne au nom de son pays.

2. On évalue à environ 550 000 le nombre d'examens diagnostiques pratiqués en Belgique chaque année mettant en oeuvre des radio-isotopes. Le technetium-99m est l'isotope le plus souvent utilisé en médecine nucléaire.

3. La Société belge de médecine nucléaire a établi, à la demande du SPF Santé publique, une liste de tests diagnostiques alternatifs.

Ce document peut être consulté sur le site de la Société belge de médecine nucléaire.