Le mardi 20 mai 2008, une grève générale a eu lieu à la SNCB. Les voyageurs qui disposent d'une carte train trajet, d'une carte train réseau, d'une carte train scolaire, d'un railflex ou d'une carte campus, pouvaient demander, jusqu'au 30 juin 2008 inclus, un Sorry Pass gratuit à la gare en compensation pour ce jour de grève.

Je remarque en outre qu'un problème structurel semble subsister sur la ligne Antwerpen-Centraal-Charleroi. Je fais référence à ce sujet à la question écrite que j'ai précédemment posée (nº 4-285, Annales nº 28 du 8 mai 2008, p. 20). Que constate-t-on actuellement ? La SNCB doit de plus en plus souvent faire face à des retards sur cette ligne, en conséquence desquels les trains sont limités à Antwerpen-Berchem. Les navetteurs sont obligés d'y descendre et de prendre un autre train, ce qui engendre des situations difficiles. Des centaines de personnes doivent passer au même moment par un goulet d'étranglement, un seul escalier menant à un couloir étroit. En outre, lors de l'installation de la gare d'Antwerpen-Centraal et l'entrée en vigueur des nouveaux horaires, l'objectif était surtout, selon moi, de faire rouler les trains jusqu'à Antwerpen-Centraal et, dans une moindre mesure, vers Berchem. Il y a manifestement une grande différence entre la théorie et la pratique. Voici quelques problèmes survenus la semaine dernière : le mercredi 25 juin 2008, le train IC de 17h57 de Bruxelles-Central vers Antwerpen-Centraal avait dix minutes de retard et a été limité à Berchem ; le jeudi 26 juin, le train de 8h48 d'Antwerpen-Centraal vers Gent-Sint-Pieters, le train de 8h50 d'Antwerpen-Centraal vers Bruxelles-Midi et le train de 9h20 d'Antwerpen-Centraal vers Charleroi-Sud sont tous trois partis «exceptionnellement» de Berchem. L'exception devient de plus en plus la règle à la SNCB.

D'où mes questions à la ministre.

1. Combien de Sorry Pass la SNCB a-t-elle délivrés entre le 21 et le 30 juin 2008 ?

2. Quel est leur coût total pour la société des chemins de fer ?

3. Dans quelle gare le plus grand nombre de Sorry Pass a-t-il été délivré ? Existe-t-il des différences régionales entre les gares (par exemple Louvain, Gand, Anvers, Bruxelles) en fonction de la population estudiantine ?

4. Quel est le principal groupe d'âge ayant demandé ce Pass ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres (moins de 18 ans, 18 à 25 ans, 25 à 45 ans, 45 à 65 ans, plus de 65 ans) ?

5. Combien d'heures de retard la SNCB a-t-elle déjà subi depuis le 1er janvier 2008 sur la ligne Anvers-Bruxelles et combien en 2007 ? Combien de retards a-t-on enregistrés sur cette ligne en 2007 et depuis le 1er janvier 2008 ?

6. Combien de trains ont-ils été limités à Antwerpen-Berchem en 2007 et depuis le 1er janvier 2008 ?

7. La ministre estime-t-elle qu'il existe un problème structurel sur la ligne Anvers-Bruxelles liés à ces retards ? Que souhaite-t-elle y faire ? Pour autant que j'ai compris la réponse à ma question orale précitée, elle ne soutient pas l'option du doublement de la ligne Anvers-Charleroi. Quelle est son alternative ?

1. Au total 186 029 Sorry Passes ont été délivrés.

2. Le manque à gagner résultant de la substitution de produits existants ne peut être estimé qu'à la fin de la période de validité des Sorry Passes (31 décembre 2008).

3. Les gares qui ont délivré le plus grand nombre de Sorry Passes sont les suivantes, par ordre décroissant:

Le nombre de Sorry Passes distribués par gare correspond au taux de fréquentation des gares, avec toutefois un nombre inférieur pour les gares de Bruxelles. La raison principale pour cela est que les navetteurs vont souvent chercher leur Sorry Pass dans la gare près de leur domicile. Dans les principales villes d’étudiants beaucoup de Sorry Passes sont délivrés (Gand, Louvain, Bruxelles, Namur). Toutefois, on ne peut pas dire tout simplement que c’est grâce à la population d’étudiants, puisque beaucoup de navetteurs domicile-lieu de travail prennent également le train dans ces gares.

4. La répartition selon la catégorie d’âge des Sorry passes retirés est la suivante:.

5. Les résultats de ponctualité ne sont pas calculés sur la base de la somme du nombre d'heures de retard, mais sur la base du pourcentage de trains n'ayant pas de retard ou ayant moins de six minutes de retard. Les chiffres de ponctualité sur la ligne 25 Anvers-Bruxelles à l'arrivée à Bruxelles sont les suivants:

2007	Global	85,7 %.
2008	janvier	81,1 %
	février	86,2 %
	mars	85,1 %
	avril	91,0 %
	mai	88,5 %
	juin	87,1 %

6. Les éléments demandés se trouvent dans un ensemble de statistiques relatives aux trains supprimés. À cet égard, aucune donnée détaillée n’est disponible à ce sujet.

7. Comme je vous l'ai stipulé lors de la séance plénière du 8 mai 2008 (question orale n° 4-285, Annales n° 4-28 du 8 mai 2008, p. 20), la scission de la ligne Anvers-Charleroi est en principe possible, mais pas opportune d'un point de vue économique et commercial. Cela implique en effet de devoir trouver des sillons supplémentaires dans la jonction de Bruxelles Nord-Midi. Les trains venant de Charleroi doivent passer par Bruxelles-Nord tandis que les trains venant d'Anvers doivent aller jusqu'à Bruxelles-Midi, ce qui représente un doublement du nombre de sillons pour cette relation scindée, et ce n'est donc pas possible pour l'instant.

Il faut surtout essayer de faire diminuer le nombre d'incidents sur lequel le Groupe SNCB lui-même a un impact (dérangements à l'infrastructure et surtout pannes du matériel).

Étant donné que la mauvaise ponctualité des trains Benelux, venant des Pays-Bas, joue aussi un rôle important dans la moins bonne régularité, des contacts ont été établis avec Prorail (le gestionnaire d’infrastructure aux Pays-Bas) et NS (Nederlandse Spoorwegen) afin de trouver une solution à ce problème.

La régularité limitée des trains IC sur cette relation est aussi la conséquence du fait que ces trains, une fois arrivés dans leur gare terminus (Anvers-Central ou Charleroi-Sud), doivent repartir dix minutes après pour assurer le train suivant. Comme dix minutes est le temps minimum nécessaire pour faire repartir un train dans le sens invers, cela signifie que les retards subis pendant le trajets sont répercutés au début du trajet suivant, ce qui ne profite pas bien entendu à la régularité. Il n'y a donc pas suffisamment de temps pour éliminer d'éventuels retards.

Hormis le fait que la régularité sur cette ligne est suivie en continu et que des adaptations sont apportées, si nécessaire, afin de favoriser la régularité, il est prévu de limiter le problème des temps de rotation trop courts dans les gares d’Anvers-Central et de Charleroi-Sud lors de l'entrée en vigueur du nouvel horaire en décembre 2008, ce qui devra améliorer la régularité sur la ligne.

Dans la situation actuelle, en cas de retard trop important, il est décidé en effet de limiter le train à Anvers-Berchem afin de réduire ou d'éliminer le retard pour le train en rotation. Bien que cela puisse avoir lieu plusieurs fois par semaine, il s'agit toutefois d'une solution d'urgence. Les services concernés au sein du Groupe SNCB réalisent que la correspondance qui en découle automatiquement pour les voyageurs en direction d'Anvers-Central n'est pas appréciée. Cette solution n’est envisagée que si la régularité est trop fortement perturbée.