Dauphins - Japon - Îles Féroé - Chasse - Pollution - Abattage - Pétition - Commission baleinière - Protection
Japon
Îles Féroé
dauphin
pêche maritime
27/4/2012 | Envoi question |
11/6/2012 | Réponse |
Je me réfère à ma question écrite n° 5 - 5498 adressée au ministre des Affaires étrangères. Ce dernier a répondu que cette question relevait de votre compétence. Rien ne va plus pour les dauphins. La liste des animaux et des poissons menacés ne fait que s'allonger. La pollution des océans, la surpêche et les abattages créent une situation préoccupante.
De fortes concentrations de métaux lourds ont été découvertes dans les espèces de poissons gras ainsi qu'auprès des baleines et des dauphins. La mortalité explose et les biologistes s'inquiètent.
Les pêcheurs japonais continuent néanmoins à abattre des dauphins de manière horrible. Ce massacre a été mis en lumière dans le monde entier en 2009 grâce au film « The Cove », mais les pêcheurs tentent maintenant de masquer leurs agissements. Ils plantent des harpons métalliques dans le dos du dauphin et essaient d'arrêter l'hémorragie en obturant la plaie. Ils lient ensuite les nageoires des animaux et les maintiennent sous l'eau, provoquant la noyade. Les pêcheurs prétendent que la perforation du corps des dauphins provoque la mort immédiate. Or les images montrent que ce n'est pas le cas et l'on voit clairement que les animaux meurent à petit feu. Au moment de l'introduction de cette question, 50 000 compatriotes avaient déjà signé une pétition réclamant la fin de ce carnage.
Je souhaiterais poser les questions suivantes au ministre :
1) Sait-il que depuis septembre, des centaines de dauphins ont à nouveau été tués de manière atroce à Taiji ? Comment réagit-il à ce massacre ?
2) Quelles actions a-t-il entreprises ces derniers mois pour convaincre le Japon qu'il faut mettre fin le plus vite possible à ces abattages cruels de dauphins ? Peut-il expliquer cela concrètement ? A-t-il, à cette fin, recherché le soutien d'autres pays et d'instances internationales et a-t-il pu les mobiliser ? Dans l'affirmative, quel a été le résultat de ces efforts ? Dans la négative, pour quelles raisons ?
3) Pense-t-il, comme moi, qu'il faut accroître la pression sur des pays comme le Japon et les Îles Féroé pour qu'il mettent fin aux carnages annuels étant donné que les efforts consentis jusqu'ici n'ont encore donné aucun résultat pour les dauphins ? Dans l'affirmative, quels efforts supplémentaires va-t-il fournir ? Dans la négative, pour quelles raisons ?
4) Pense-t-il toujours que les dauphins devraient être protégés par la Commission baleinière internationale (CBI) ?
5) Où en est la proposition éventuelle que préparerait notre pays afin d'étendre la protection offerte par la CBI aux dauphins et autres cétacés ? Le ministre a-t-il cherché à établir des contacts avec d'autres pays de l'Union européenne (UE) à ce sujet ?
6) Le ministre peut-il garantir qu'une proposition en vue de la protection des dauphins et autres cétacés sera prête d'ici la prochaine conférence de la CBI ? Dans l'affirmative, quand le Parlement pourra-t-il en prendre connaissance et quelles actions le ministre va-t-il entreprendre pour obtenir du soutien pour cette proposition ? Dans la négative, pour quelles raisons ?
7) Le ministre peut-il détailler les lignes de force d'une éventuelle proposition ?
En réponse à votre question écrite, je ne peux que déplorer comme vous l’augmentation du nombre d’espèces menacées dont la liste ne cesse de s’allonger, en particulier les espèces marines. Ce 22 mai 2012 est la journée mondiale de la biodiversité de l’ONU et la biodiversité marine est mise en exergue. La question des océans est par ailleurs un sujet clé du sommet RIO+20 en juin prochain.
Parmi les nombreuses pressions sur les dauphins et autres cétacés, la question de leur chasse et des impacts négatifs de la pêche est cruciale. La Belgique se mobilise dans tous les fora européens et internationaux afin de mieux prendre en compte les questions de biodiversité dans les politiques et pratiques non durables, en particulier la pêche et la chasse. Le cas du Japon en est le plus médiatisé mais il n’est malheureusement pas unique. Seule une mobilisation générale aux niveaux d’action les plus appropriés permettra de mettre un terme à ces pollutions, dégradations et chasses abusives. C’est une urgence planétaire tant pour la nature que pour nos sociétés.
En ce qui concerne le cas spécifique de TAIJI au Japon et la pétition à laquelle vous vous référez, il est clair que l’industrie de la pêche japonaise tire un profit illégal et abusif de la vente de dauphins vivants aux delphinariums . Un dauphin vivant peut être ainsi revendu jusqu’à 150 000 dollars US et les dauphins massacrés à cette occasion sont revendus autour de 600 dollars US et commercialisés comme « viande de baleine », ce qui est inadmissible. Une des mesures à prôner est donc l’interdiction du trafic de dauphins vivants Une mobilisation international tant des gouvernements que des citoyens et des associations est donc requise et en marche.
En ce qui concerne ce combat continu, notre pays joue un rôle actif et s’associe à ce qu’on appelle les « like minded countries » favorables à la conservation, d’une part, et d’autre part au rôle moteur que doit jouer l’Union européenne dans l’élaboration et la défense de la conservation des espèces. Il faut reconnaître que la polarisation est forte entre le camp des pro-pêche et le camp des pro-conservation.
Permettez -moi de citer les enceintes clés où nos efforts sont constants pour protéger un maximum d’espèces menacées : la Convention sur les espèces menacées par le commerce internationale ( la CITES), la Convention sur les espèces migratrices et ses accords régionaux ( la CMS) qui permet une protection efficace des petits cétacés, la Commission baleinière internationale qui se réunit fin juin au Panama et dans laquelle la Belgique joue un rôle actif au sein tant de la Commission que du comité de conservation et de leurs Commissions scientifiques. 25 Etats membres de l’UE font partie de la CBI et la question des îles Feroe mais aussi du Groenland est régulièrement mise sur la table afin de limiter au strict minimum acceptable les prélèvements de cétacés à des seules fins non commerciales. La Belgique soutient par ailleurs activement les efforts des Organisations non-gouvernementales (ONG) actives en la matière, telles IFAW (Fond International pour le Bien-être animal) et WDCS (la Société de Protection des Baleines et des Dauphins).
Avec mes collègues Johan Van de Lanotte, responsable de la Mer du Nord, et Laurette Onkelinx, responsable du Bien Etre animal, nous défendons au sein de l’Union européenne des positions ambitieuses pour pousser l’agenda de la Conservation et de pratiques et de politiques durables pour les écosystèmes. Je suis persuadé que les pressions conjuguées du public et des Gouvernements sur les pays perpétuant des pratiques inacceptables telles celles de TAIJIN seront payantes. Les pétitions qui circulent recueillent de plus en plus de signatures et des Gouvernements pionniers en matière de conservation marine se battent activement pour empêcher ces pratiques et le commerce illégal, les USA et l‘Australie en particulier pays avec lequel nous sommes régulièrement en contact bilatéraux. La Belgique n’est pas à la traîne et nous nous associons aux démarches diplomatiques menées régulièrement à la veille des grandes réunions annuelles internationales. Ce sera le cas pour la prochaine réunion de la CBI en juin prochain au Panama.