Dossier spécial
pomme petit

Quatre jeunes de la délégation belge te confient leurs impressions

Marie-Julie, 14 ans

SEN-P22/1
Marie-Julie exprime son point de vue

"Une expérience marquante"
Participer à cette session fut pour moi une expérience marquante, dans un sens positif, et une grande chance. J'ai eu énormément de bonnes surprises à New York. J'y ai rencontré beaucoup de jeunes qui partageaient les mêmes idées que moi. J'ai retiré énormément de cette expérience. Tout d'abord, j'ai évidemment appris beaucoup sur les droits de l'enfant, ensuite j'ai découvert les mentalités d'autres jeunes.

Nous avons échangé nos adresses et je reste en contact avec certains d'entre eux comme les déléguées monégasque et suisse. Je compte aussi reprendre contact avec les Africains francophones après les examens. Le fait que nous partagions la même langue a favorisé les échanges.

"Il y a eu des moments très émouvants au Forum des jeunes"
J'ai participé aux travaux du groupe qui se penchait sur le thème de l'éducation, au Forum des jeunes. C'est un thème qui m'intéressait particulièrement. Il y a eu des moments très émouvants lors de la cérémonie de clôture du Forum. On y a présenté la campagne du Mouvement mondial pour les enfants, une pétition signée par 94 millions de personnes. On a aussi présenté le texte qui serait lu à l'Assemblée générale, Nelson Mandela était présent.

Les jeunes sont confrontés à des problèmes fort différents mais leurs priorités sont les mêmes"
Il est vrai qu'il y a beaucoup moins de problèmes pour les jeunes en Europe qu'en Afrique par exemple mais nous avons abordé les problèmes dans leur ensemble et nous sommes facilement tombés d'accord sur les solutions à y apporter.

Comment assurer le suivi?
Le debriefing organisé au Sénat aujourd'hui est très positif. Pour ma part, comme j'ai eu la chance d'être à New York, j'essaie le plus possible d'informer les autres de ce qui s'y est passé. Je compte aussi continuer à m'investir dans le projet "What do you think?" de l'Unicef.


Mamadou, 18 ans

SEN-P22/2
Mamadou en conversation avec la Princesse Mathilde.

Parmi les cinq jeunes de la délégation belge, Mamadou a un profil particulier de par son parcours: il est en fait originaire de Guinée et a dû fuir son pays. Il est arrivé dans notre pays seul et a dû faire face à bien des difficultés notamment pour se trouver un logement et une école. Soutenu par l'Unicef, il a pu s'intégrer à la délégation belge. À New York, il a plaidé en faveur de la création d'un statut particulier pour les mineurs non accompagnés.

Voici son témoignage.

« Une grande révolution »
Je n'ai pas participé au Forum mais à d'autres réunions de travail, sur les enfants-soldats et les mineurs non accompagnés. J'ai donné des interviews sur le thème des mineurs non accompagnés puisque je suis moi-même dans cette situation. Je suis arrivé seul en Belgique il y a un an et demi. C'est le cas de beaucoup d'autres et nous sommes quotidiennement confrontés à des problèmes. C'est difficile de s'en sortir. J'ai trouvé que c'était une grande révolution que d'autoriser les enfants à participer à une session pareille. C'est positif, il faut encourager les jeunes à participer.

« Cette expérience m'a aidé à m'intégrer »
J'ai pu reprendre un parcours scolaire en Belgique ; je suis en quatrième année de sciences sociales, je commence à m'intégrer mais au début, cela n'a pas été facile. Depuis ce qui s'est passé à New York, les choses changent : j'ai beaucoup de contacts avec les télévisions et donc beaucoup de gens me reconnaissent et prennent spontanément contact avec moi..

« J'ai demandé un statut particulier pour les mineurs non accompagnés »
Vu ma situation, je me suis surtout concentré sur le sort des enfants réfugiés non accompagnés, les enfants qui ne vivent pas dans une famille. Je me suis rendu à une table ronde sur ce thème avec le ministre Nollet qui faisait partie de la délégation belge. J'ai eu l'occasion de prendre la parole et de demander la création d'un statut particulier, d'un encadrement pour ces mineurs. J'ai bon espoir...


Jens, 18 ans

SEN-P23/1
Jens vote

« Au début, j'étais sceptique... »
J'avais peu d'attentes positives au départ. La politique, c'est du donnant donnant. Il y a votre avis, ceux des autres, des adultes... Sur place, j'ai pu constater que pour certaines choses notre avis était entendu mais pour d'autres pas. Notre opinion sur l'avortement par exemple était assez mal perçue par les représentants des États-Unis et du Moyen-Orient. Au début, j'étais assez sceptique mais finalement cela s'avéra malgré tout plus positif que je ne l'avais imaginé.

"« J'ai découvert le monde de la diplomatie »
Je n'ai pas participé au Forum mais bien à une série d'événements parallèles notamment la réunion organisée par le Conseil de sécurité sur les enfants-soldats. Comme il s'agissait d'une réunion officielle, j'espère que l'on concrétisera ce qui a été dit

À New York, j'ai eu l'occasion de découvrir le monde de la diplomatie avec ses côtés attrayants et parfois aussi ses côtés énervants, le donnant donnant...

« Il faut une pression de la part des jeunes »
Je crois que les jeunes ont un rôle à jouer au niveau du suivi. S'ils n'agissent pas, je doute que les hommes politiques agissent spontanément. Il faut une pression des jeunes.

Personnellement, je continuerai à participer à « What do you think ? » : il s'agit d'un projet qui encourage les jeunes à s'exprimer sur la Convention des droits de l'enfant. On verra ensemble ce qu'il y a moyen de faire et on assurera un feedback au niveau du gouvernement.


Sam, 16 ans

SEN-P23/2
Sam

« Cela s'est déroulé comme je l'espérais »
J'espérais dialoguer avec des jeunes du monde entier, aux expériences diverses et aussi parler à nos gouvernants et les voir nous écouter. Ils l'ont fait : en entendant leurs discours, je me suis rendu compte qu'ils reprenaient nos propres mots. Pouvoir participer à des activités avec la Princesse Mathilde fut aussi très enrichissant.

En avril, j'avais déjà participé aux travaux préparatoires de Budapest et ce fut agréable de retrouver à New York, des jeunes que j'avais rencontrés là-bas.

« Si puissants soient les États-Unis, je ne comprends pas que tant de pays se laissent faire de la sorte... »
J'ai regretté que les États-Unis et le Vatican aient obligé tant de pays à mettre de l'eau dans leur vin. Les États-Unis sont un pays très puissant mais je ne comprends pas que tant d'autres pays se soient laissé influencer.

« Ce n'était pas évident, tant de pays connaissent bien plus de pauvreté que nous »
Certes, la cérémonie d'ouverture du Forum en présence de Kofi Annan fut un moment fort mais pour moi, le plus important, ce sont les groupes de travail. J'ai participé aux travaux relatifs à la pauvreté. Ce n'était pas évident. Il y avait des représentants de pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine qui connaissent bien plus de pauvreté que nous.

« À notre retour, le suivi fut naturellement assuré par les médias... »
Veiller au suivi n'est pas chose facile. À notre retour, il fut assuré naturellement par les médias mais les gens oublient vite. Il faudra que nous agissions au niveau des écoles, des associations et des hommes politiques. Bien sûr, le debriefing organisé aujourd'hui au Sénat est une occasion d'informer les jeunes. Nous devrons aussi continuer à travailler avec l'Unicef : rédiger des rapports et vérifier que les hommes politiques appliquent le document final.


 
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